Ecrit Epistolaire (9): La Vie d'Adèle
Elles trouvent là le de quoi se réjouir, Adèle et son amour sont parvenues au stade le plus avancé de l’humanité, l’heure est à la projection, aux félicitations, l’espèce humaine, presque toute entière, entière d’elle-même, est là pour savourer le triomphe des idées. La grande contrée, New York, dont on sait que la liberté est ici la plus grande, exerce bien des désirs chez les hommes. Alors voilà, ils sont subjugués, manifestement le film semble leur plaire, c’est sucré, c’est salé, c’est succulent, c’est sain, on salive déjà de leur jeunesse. Ceux qui jugent, ceux qui applaudissent, eux avancent en âge, la sueur au front, aux lèvres, délibèrent comme une assemblée de sages. Il n’y a pas de décrépitude ici, disent-ils avec certitude, c’est vrai que les siècles qui se sont écoulés nous ont dit que tout ceci n’était que perversion, mais ce n’est pas pour autant qu’ils aient eu raison. C’est peut-être une époque indisciplinée où l’on raille les commandements divins mais aussi infâme que peut paraître notre époque, elle ne demeure pas moins libre, quitte à donner tort au passé !
Antoine Carlier Montanari (commentaire suite à l'article paru dans le figaro " La vie d'Adèle sans interdiction à New York", paru le 25/10/2013)