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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

16 Nov

Un Livre Que J'ai Lu (180) : Létat Retors (Michel Bounan)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Michel Bounan

 

 L'état moderne, qui selon nos contemporains, est la forme de gouvernance la plus équilibrée, voire la plus aboutie, n'est autre que le rejeton non pas d'une catin mais d'une harpie venue des enfers. Michel Bounan met à nu, succinctement, ce mécanisme de contrôle mental qui sous les traits de la démocratie moderne, domestique l'homme avec un art de la persuasion fondée sur la fabrication du consentement. Michel Bounan parle de tyrannie élue au suffrage universel (p13) qui revet les formes convenables de la vertu pour maintenir son autorité. Toutes les saloperies travaillent pour elle en imitant l'honneteté avec les arts de la courtoisie et de la beinséance. La démocratie moderne est un système de domination qui pour maintenir indéfiniment la servitude, orchestre des milliers de petits fonctionnaires qui vont accomplir leur tâche avec compétence et zèle et sans remord parce que leur responsabilité est diluée dans la masse. Pour la première fois dans l'histoire, nous dit Michel Bounan, la conscience de cette malheureuse condition n'est plus (p16).

 

 L'auteur que l'on a déjà plusieurs fois commenté, établi sa réflexion à partir de l'ouvrage de Maurice Joly (ici), où Machiavel et Montesquieu discutent aux enfers de politique, de pouvoir, de souveraineté et d'état de droit. Dans ce discours improbable mais pertinent et réaliste, Maurice Joly décortique le pouvoir concentrationnaire de l'état moderne qui prône en permanence l'idée de la liberté mais en empoisonne sa concrétude. Imprimé en Belgique en 1864, l'ouvrage ne sera plus disponible pendant plusieurs dizaines d'années tandis que son auteur, Maurice Joly sera emprisonné. Michel Bounan parle de conscience du complot permanent occulte et fait allusion à un autre ouvrage qui est une falsification du livre de Maurice Joly (p17). Cet ouvrage, "Les protocoles des sages de Sion", reprend le réquisitoire de Maurice Joly en remplaçant le complot totalitaire par un supposé complot juif visant la domination mondiale (p19). Cette falsification, nous dit Michel Bounan, permet de comprendre ce mouvement occulte du monde moderne. L'ouvrage en question qui est apparu à Moscou au début du XXème siècle, et qui s'est diffusé massivement dans tout l'occident, est né des mains expertes d'un état autocratique qui habile à la manoeuvre, chercha secrètement à diaboliser ceux qui avaient la tentation de diaboliser le nouveau pouvoir réel du monde (p23). Cette contrefaçon aboutit à la mise en place d'une communauté illusoire de pensée qui contraire à l'inclination du dialogue aux enfers de Maurice Joly, empêche la prise de conscience réelle de la nature véritable de l'état moderne.

 

 Les protocoles des sages de Sion forment donc une propagande antisémite qui alimente l'esprit du complot afin et c'est tout là l'enjeu, de détourner du véritable complot étatique. Ce point de focalisation est un pare feu à la conscientisation du complot réel. Les propagandistes sous contrôle propagent donc l'idée que les juifs sont à l'origine de tous les maux et même de l'antisémitisme (p26). L'art du détournement est bien le gouvernail de l'état moderne, le plus froid des monstres froids. Il détourne à son profit toutes les forces qui se dressent contre lui, engageant ses nombreuses ressources communicatives pour désamorcer les centres de gravité révolutionnaires. La vaccination en est le dernier exemple. Les médias, sous l'emprise des politiques et des empires pharmaceutiques, ont fait passé les citoyens réfractaires aux vaccins, pour des personnes égarées, irrationnelles et mal informées. Ils les ont accusé de mettre en danger les personnes âgées et fragiles, les affublant également de qualificatifs déshonorants comme paranoïaques et complotistes pour détourner les consciences de la malignité des vaccins. Les médias ont ainsi déployé un narratif de la culpabilité constituant lui-même un mécanisme performant de soumission au pouvoir. Cette dissolution du conscentir libre est une disposition du tribunal médiatique qui par son adhésion au projet étatique moderne développe mécaniquement la soumission généralisée. L'oppression médiatique s'est faîtes spectacle de la bonne conscience et de la morale collective. En déplaçant la culpabilité, l'état moderne a masqué le vrai problème et la vrai culpabilité. Ce processus de ventilation est le dernier mouvement de transformation du mensonge en vérité qui fait du réel réel une image décalée et flou du nouveau réel. C'est un ressort de l'état moderne que de déployer des ressources actives persuasives pour contrôler mentalement le peuple. Toute son administration organise la construction unitaire de la société avec la lâcheté et le goût de la délation qui, selon Michel Bounan sont à la fois les fruits et les racines de cette vaste organisation sociale (p13).   

 

Ce petit ouvrage de Michel Bounan a une fonction propédeutique, c'est à dire qu'il introduit un thème complexe et parfois ambigüe. En fin d'ouvrage, Michel Bounan a placé quelques extraits du dialogue aux enfers de Maurice Joly et les plagiats réalisés par l'auteur des Protocoles des Sages de Sion. Ces extraits révèlent quelques uns des procédés de l'état moderne et le lecteur prendra plaisir à savourer ces quelques mots qui en disent long sur la qualité du dialogue imaginé par Maurice Joly. Peut-être que ce dialogue aux enfers est la source littéraire la plus pertinente sur la nature de l'état dit moderne. Pour exemple, ces quelques mots de Maurice Joly prononcés par Nicolas Machiavel témoignent de cette pertinence (ici),

 

" J'entrevois la possibilité de neutraliser la presse par la presse elle-même. Puisque c'est une si grande force que le journalisme, savez-vous ce que ferait mon gouvernement? Il se ferait journaliste, ce serai le journalisme incarné."

 

 Visiblement cette sentence témoigne de l'arrogance et de la volonté dominatrice de l'état moderne. Cette appropriation de la production et de la diffusion de l'information a fait des médias des relais communicant de l'état moderne. Ils sont un même courant qui est le porte voix du narratif officiel. C'est la glorification du projet étatique par l'aboutissement de la méthode d'ensevelissement de l'esprit critique qui a finalisé la soumission volontaire des masses à la pensée unique. Les médias ont perdu leur indépendance et leur neutralité et se sont couchés dans la litière du plus froid des monstres froids parce qu'ils sont entre les mains d'argenteux qui pour ne pas perdre leur fortune ont fait allégeance à l'état moderne. Pour l'état moderne toutes les indépendances sont mauvaises, elles créaient un danger trop grand, le socialisme est donc le meilleur ami de l'état moderne car il tend à augmenter la dépendance à la centrale de domination sociale. Et la masse ne soupçonnant pas cette tactique parce qu'elle a adoptée toutes les opinions fabriquées par la masse média qui lui donne l'impression de penser différement - ne réalise pas qu'elle pense exactement ce que pense l'état moderne. 

Antoine Carlier Montanari

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