Un Livre Que J'ai Lu (158) : Amérique Années Trump (Jérôme Cartillier & Gilles Paris)
Je dois dire que cet ouvrage écrit à 2 mains, compte tenu de l'ambiance corrosive à l'encontre du 45ème président des Etats-Unis, est relativement correct. Toutefois si les deux journalistes qui ont écrits cet ouvrage ont fait des efforts pour conserver un semblant d'impartialité, ils laissent tout de même suinter leur méfiance à l'encontre de Donald Trump. Et cela se remarque particulièrement au nombre de fois qu'ils font intervenir le président Barack Obama pour contredire Donald Trump. Ce duel à distance est subtilement fabriqué pour décrédibiliser celui qui est le sujet de ce livre. Les auteurs Jérôme Cartillier (ici), correspondant de l'Agence France-Presse à la maison Blanche et Gilles Paris (ici) correspondant du quotidien Le Monde à Washington, ne sont pas à vrai dire, comme je viens de l'évoquer, idéologiquement proches des idées de Donald Trump mais leur compte rendu nous offre une vision qui ne saurait déplaire aux fidèles du personnage. Quoiqu'il en soit, nous allons, à travers cette fiche de lecture, mettre en évidence la personnalité et le caractère de Donald Trump en reprenant le compte rendu de nos deux journalistes qui, durant les quatre années de son mandat présidentiel, l'ont talonné lors de ses nombreux déplacements et points de presse.
Le premier chapitre est plutôt élogieux, Jérôme Cartillier et Gilles Paris mettent en avant les talents de Donald Trump. Sa victoire, contre toute attente en 2016 est principalement dû à sa forte personnalité qu'il sait mettre en scène avec un humour corsé d'ironie. Outre un solide gabarit, son élocution est ferme, pleine d'assurance, teinté d'humour et souvent piquante, elle plait aux nombreux citoyens américains qui sont las des discours léchés et tièdes du politiquement correct. Donald Trump incarne une sorte de cowboy de la politique qui dégaine et qui tire, sans se préoccuper du théâtre politique qui depuis les années Clinton a sérieusement endormi les masses. Donald Trump est l'incarnation psycho-politique originelle américaine qui est née lors de la conquête de l'ouest. Aussi, quand Donald Trump parle c'est un peu John Wayne qui parle, l'américain des grandes plaines est sensible à cet esprit chevaleresque pour ne pas dire combatif, si prompt et efficace à résoudre des problématiques rudes et primitives qui proviennent de cette immense nature sauvage qui fut peuplée d'indiens. L'américain des villes a simplement oublié tout cela, le confort moderne lui a ôté son instinct de combattant et surtout de survie, il est biberonné comme un bon animal domestique. En réalité les maisons Bush, Clinton et Obama incarnent des valeurs qui plaisent aux bullshit jobs, c'est à dire des citoyens des grandes villes qui ont des métiers sans valeur fondamentale et qui gagnent bien leur vie pour compenser cette insignifiance.
Afin de rendre compte de la fougue verbale de Donald Trump, je vais lister les phrases chocs (ici) qui témoignent de la calibration mentale de Donald Trump. Le lecteur réalisera ainsi l'audace du personnage qui sert assez magistralement son indépendance d'esprit,
- Octobre 2019, Trump déclare à propos de Joe Biden, qu'il a été un bon vice président uniquement parce qu'il a léché le cul d'Obama. (p25)
- En avril 2019, Trump déclare à propos des énergies renouvelables, si vous avez une éolienne près de chez vous, félicitation! La valeur de votre maison vient de perdre 75%. Et ils disent que le bruit provoque le cancer. (p25) A cela il ajoute une drôle d'histoire qui met en scène un homme qui parle à sa femme, Chérie, je veux regarder Donald Trump à la télévision ce soir mais le vent ne souffle plus. (p25).
- En mars 2020, concernant les anciens présidents encore en vie, à propos de leur expérience, Trump déclare, je ne pense pas que j'apprendrais beaucoup de choses. (p104)
- En 2016, répondant à Hillary Clinton à propos d'une éventuelle optimisation fiscale, Trump rétorque, cela montre que je suis malin. (p125)
- à propos du réchauffement climatique, Trump déclare avec ironie, il gèle et il neige à New York, nous avons besoin du réchauffement climatique. Le lendemain sur le même ton il ajoute, orages de grêle du Texas au Tennessee. Je suis à Los Angeles et il fait un froid polaire. Le réchauffement climatique est un canulard extrêmement couteux! (p137)
- Début 2020, à propos du mur fait de longues barres verticales en acier qu'il fait bâtir à la frontière mexicaine, Trump déclare, nous les peindrons en noir. Le noir les rend incroyablement chaudes, particulièrement le long de la frontière mexicaine, une région qui n'est pas vraiment connue pour son froid. Sauf erreur, il n'y a pas de masses de neige dans ce coin-là... S'il y en avait, cela s'appellerait le changement climatique, non? Le jour où cela arrivera, j'y croirai! (p139)
- En juillet 2018, lors d'un discours à Kansas City, à propos des médias, il déclare, Rappelez-vous une chose : ce que vous voyez et ce que vous lisez n'est pas ce qui se passe. (p146)
- à propos de Barack Obama, il déclare , Nous avons besoin d'un dirigeant qui ne soit pas la risée du monde entier. (p150)
- En juin 2015, à propos du mur à la frontière mexicaine, il déclare, Je construirai un grand mur et personne ne construit les murs mieux que moi, croyez-moi, et je les construis à très faible coût. Je construirai un grand, grand mur à notre frontière sud. Et je ferai payer le Mexique pour ce mur. Retenez bien ces mots. (p169)
- A l'automne 2019, à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU, à propos du prix Nobel il déclare, je pourrais obtenir le prix Nobel pour beaucoup de choses s'ils l'attribuaient de manière honnête, mais ce n'est pas le cas. (p180)
- Le 02 janvier 2019, à propos de l'Europe il déclare, Je m'en fous de l'Europe. Je ne suis pas élu par les Européens, je suis élu par les Américains et les contribuables Américains. (p183)
- En février 2020, à propos de l'Europe il déclare, L'Europe nous a très mal traités. L'Union européenne a véritablement été créée pour qu'ils puissent nous traiter aussi mal. (...) C'était l'une des raisons principales de sa création. (p198)
- A propos du Venezuela il déclare, Il n'y a pas si longtemps, le Venezuela était l'un des pays les plus riches de la planète. Aujourd'hui, le socialisme a mis en faillite une nation riche en pétrole et plongé son peuple dans une pauvreté abjecte. Presque partout où le socialisme ou le communisme a été mis à l'épreuve, il a produit des souffrances, de la corruption et de la décomposition. La soif de pouvoir du socialisme mène à l'expansionnisme, à l'agression et à l'oppression. Toutes les nations du monde devraient résister au socialisme et à la misère qu'il apporte à tous. (p206)
- A propos des médias, il twitte, à quoi sert d'organiser des conférences de presse à la Maison Blanche quand les médias malhonnêtes ne posent que des questions hostiles et refusent de relater la vérité ou les faits de manière exacte. Ils font des records d'audience et les Américains ne reçoivent que des Fake News. Perte de temps et d'énergie! (p289)
- A propos de Joe Biden il déclare, Il ne bouge pas beaucoup (...) Ils le gardent à l'abri à cause du coronavirus. (p290)
- A propos du COVID 19 il déclare, Nous avons beaucoup d'informations. (...) Mais vous savez, le pire de tout, que le virus soit venu du laboratoire ou des chauves-souris, c'est qu'il est venu de Chine et qu'ils auraient dû l'arrêter." (p303).
- A propos de l'extrême gauche il déclare, Dans nos écoles, nos rédactions, et même nos grandes entreprises, il existe un nouveau fascisme d'extrême gauche qui exige une allégeance totale. Si vous ne parlez pas sa langue, ne pratiquez par ses rites, ne récitez pas ses mantras et ne suivez pas ses commandements, alors vous serez censurés, bannis, persécutés et punis (...) Ne vous y trompez pas : cette révolution culturelle de gauche a pour objectif de renverser le Révolution américaine. Ce faisant, ils détruiraient la civilisation qui a sorti des milliards de personnes de la pauvreté, de la maladie, de la violence et de la faim, et qui a élevé l'humanité vers de nouveaux sommets de succès, de découvertes et de progrès. (p337).
Toutes ces déclarations mettent en évidence l'impertinence de Donald Trump. Les auteurs, en mettant en scène ces propos, tissent progressivement dans l'esprit du lecteur l'idée selon laquelle Donald Trump serait impulsif, fougueux voire irréfléchi, des états d'être qui ne sont pas appropriés lorsque l'on tient la fonction de président. Il ne s'agit pas pour ma part de renier cet aspect du personnage, il est évident que Donald Trump ne s'inscrit pas dans une tradition protocolaire qui exige le maintient psychologique et la bienséance. Toutefois si on prend la peine d'analyser plus attentivement ses coups de gueule - en les replaçant dans un contexte de division de l'Amérique initiée par Barack Obama, on peut y voir la réponse de cette Amérique profonde ou cette Amérique périphérique, si l'on reprend le vocabulaire d'un certain Christophe Guilluy - qui ne veut pas de cette idéologie de gauche venue des grandes villes et de certains campus et qui entend imposer une nouvelle manière de vivre et une nouvelle manière d'être pleine de culpabilité. Donald Trump est la réponse politique de cette Amérique, parce que cette Amérique est faîte d'hommes et de femmes enracinés dans un passé laborieux. Ainsi Donald Trump, en champion de cette Amérique, porte ses coups verbalement face à des adversaires qui ratiocinent un peu trop. Donald Trump pense tout ce qu'il dit, et récuse toute nuance, et c'est avec une certaine fougue verbale qui déflore les machines intellectuelles qui lui font face et qui souvent méprisent cette partie de l'Amérique qui travaille plus qu'elle ne parle. Bien entendu cette manière de faire est outrageante pour cette Amérique des grandes métropoles qui fait richesse avec des arguties et autres éléments de langage bien léchés. Donald Trump se comporte donc comme un puncheur qui a la volonté de mettre rapidement son adversaire au tapis. Quand il dit à propos de Joe Biden qu'il ne bouge plus et qu'ils le gardent à l'abri à cause du coronavirus, il désigne, à travers le pronom personnel masculin de la troisième personne du pluriel "ils", l'état profond. Les médias ont très bien compris le message, le fameux pronom personnel "ils" joue son rôle à merveille, le but étant de dire sans dire. Donald Trump enfonce les portes, le citoyen a désormais accès aux coulisses du théâtre.
Donald Trump désignent donc les véritables adversaires, à savoir la gauche à travers le socialisme et le communisme et qui selon Donald Trump est l'ennemi idéologique de la liberté et par conséquent de l'Amérique. Son combat contre cette idéologie qui vient d'Europe explique ses remontrances à l'encontre du vieux continent. A plusieurs reprises, comme on vient de le voir, il n'hésite pas à déclarer qu'il s'en fous de l'Europe parce qu'elle maltraite l'Amérique. La dialectique de Trump est corrosive et ne s'appuie pas sur une théâtralité du savoir vivre hypocrite, en effet sa dialectique est une dialectique radicale qui sur tous les sujets remet en cause les nouvelles clés de compréhension que le progressisme impose au peuple via les médias. D'ailleurs, à l'encontre de ces derniers, il déclare qu'ils sont malhonnêtes et qu'ils produisent des fakes news, ajoutant même que ce que vous voyez et ce que vous lisez n'est pas ce qui se passe (p146). L'analyse de Pierre Bourdieu sur la télévision et les journalistes (ici), abonde dans ce sens.
En réalité les adversaires de Donald Trump et il y en a beaucoup parmi les journalistes, ont décidé à priori que tout ce qu'il dit est déraisonnable. Quoi que Donald Trump dit, tout est interprété dans le mauvais sens et nos deux auteurs, bien qu'habiles à camoufler leur à priori, forcent délicatement le trait dans ce même sens. Et si nous devons comprendre pourquoi cette réaction est unanime parmi la classe médiatique, largement subordonnée au progressisme, il faut observer quelle est la nature de l'électorat de Donald Trump. A la page 83, tout est dit, les auteurs déclarent que Donald Trump est le champion des chrétiens. C'est la véritable raison à toute cette agitation particulièrement féroce. A la même page on apprend que lors de la campagne de 2016 Donald Trump à réhabilité l'expression "joyeux Noël" qui était tombée en désuétude durant les années Obama. Les hypers progressistes de la côte est et de la côte ouest éructent à la moindre référence chrétienne, et comme ils forment un électorat qui se croit intellectuellement et moralement supérieur, notamment grâce aux postes importants qu'ils occupent dans la société et à ce que l'on appelle le réseautage, ils investissent les médias pour promouvoir leur idéologie. Le GAFAM, c'est à dire les grandes entreprises américaines du numérique, est intégralement orienté à soutenir la politique démocrate et leur armée de programmeurs est formée à censurer les activistes chrétiens et patriotes et tous ceux dont les convictions refusent l'idéologie mondialiste. Ce qui a pour conséquence de diviser le pays en deux, cette double polarisation fait resurgir le spectre de la guerre civile qui ravagea le pays entre 1861 et 1865 (p82).
Donald Trump fait donc surgir, à la manière d'un révélateur, les polarités politiques individuelles tout en provoquant de manière directe l'adversaire démocrate qui dans cette affaire est devenu un socialiste libéral européen. Les évangélistes qui forment le noyau dur de l'électorat trumpien considèrent, selon la doctrine de la seconde venue du Christ, Jérusalem, par opposition à Rome, comme la ville qui doit accueillir le retour du Messie. En ce sens, l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, en mai 2018 (p84), fait aboutir cette signification eschatologique et fait de Donald Trump une sorte de Salomon à qui Dieu a donner les clés de sa Cité. On peut alors comprendre, au regard du dernier livre d'Obama, titré "Une terre promise", publié en novembre 2020, que la lutte pour la représentativité religieuse est monté d'un niveau. Par ailleurs, Stephen Strang, l'auteur de "God and Donald Trump", à savoir Dieu et Donald Trump, insiste sur le caractère divin de l'élection de Donald Trump, en effet, du point de vue des croyants, l'Amérique est à la croisée des chemins, le vote Donald Trump représente bien plus qu'un vote républicain, il est l'expression de la sauvegarde d'une tradition chrétienne qui a encimenté l'Amérique comme l'avait souligné Tocqueville. En mars 2019, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait été interrogé, lors d'une visite à Jérusalem, sur l'éventualité que Donald Trump ait été désigné pour "aider à sauver le peuple juif face à la menace iranienne." Il avait répondu "En tant que chrétien, je crois assurément que cela soit possible." Pour qui connait bien l'Ethos américain la chose n'est pas surprenante, la révélation vétérotestamentaire est très prégnante chez les églises protestantes qui voient dans l'Exode, c'est à dire la libération des hébreux d'Egypte sous la conduite de Moïse vers la terre promise, une image prophétique de la naissance du peuple américain. Un trait d'humour historique nous révèle ce lien étroit, en effet Abraham Lincoln dont l'action politique émancipa 3 millions d'esclaves, porte le nom du plus grand patriarche juif.
Evidemment à cela s'oppose cette gauche américaine fortement imprégnée de l'idéologie socialiste française des années 60, incarnée par des penseurs comme Derrida et Foucault (ici). Le socialiste américain qui est un progressiste, est dans le déni des racines et de l'identité, il séjourne aux frontières d'une nouvelle réalité fantasmé par le progrès technique. Ce progressiste qui est le produit de la pourriture puante du Capital use d'une dialectique subversive face à une matière historique tangible qui a fait de la liberté son symbole. Et cette dialectique subversive ressort donc les vieux massacres d'indiens et l'esclavage pour salir cette matière historique tangible qui a produit des hommes qui sont venus mourir sur le vieux continent pour combattre la tyrannie nazie. Le progressiste a fait de l'immigré une idole marchande qui infiltre et qui se dilue dans cette matière historique tangible pour la corrompre. Le progressiste est donc devenu l'idiot utile du Capital universel qui dans cette affaire fait la promotion de l'immigré qui est une force de travail moins couteuse. On comprend alors l'animosité des démocrates et des médias quand Donald Trump menace d'une surtaxe certaines grandes entreprises américaines qui voudraient produire moins cher à l'étranger. Le progressiste est donc une entité qui est radicalement imperméable à la véritable conscience sociale, et qui dans son délire pathologique, recrute une armée de réserve à bas cout pour le Capital.
Sans transition, c'est dans le dossier nord coréen que Donald Trump affiche une très grande détermination et ce trait de caractère, si saillant dans ses tweets, est renforcé par son instinct et sa capacité de négocier qui vont lui permettre d'aboutir à un accord avec le leader Nord-Coréen, à savoir Kim Jong-Un (p41). La méthode trumpienne va surprendre tout ce petit monde qui faisait de lui un idiot, voire un fou. La rencontre le 30 juin 2019 avec Kim Jong-un en Corée du nord est saisissante. C'est un événement majeur qui fait mouche et qui surprend le monde biberonné par des médias qui ne donnaient aucune chance au président Trump surtout quand on sait qu'aucun président américain n'avait réussi à poser le pied sur le sol nord-coréen (p42). Se sera un grand moment que les journalistes et les photographes s'empresseront de relayer tant cette rencontre était improbable, du moins de leur point de vue (p44). Donald Trump déclarera alors (p45),
"Quand je suis devenu président des Etats-Unis, il y avait un grand conflit dans cette région et aujourd'hui c'est l'inverse."
Cette scène à la fois surprenante et inattendue prouve que Donald Trump n'est pas seulement dans le verbe, cet évènement est suffisamment exceptionnel pour marquer les esprits et surtout ses détracteurs. Dans cette histoire les médias sont effarés par la souplesse et la posture amicale du leader Nord-C, et sont obligés de constater que Donald Trump a pris à contre pieds toutes les analyses et ridiculiser ceux qui le prenait pour un fou. Profitant de son réseau social favori, Donald Trump rajoute une couche en twitant l'expérience de son point de vue, expliquant que les coréens étaient en larme. Ils pleuraient, parce que c'était énorme (p47).
Donald Trump a très vite compris la force de frappe médiatique que peut constituer un réseau social, avec Twitter, il va prendre le contrôle de l'information en agissant comme un lanceur d'alerte. Twitter va donc servir de chambre d'écho différentielle qui va propager à ses millions d'abonnés le point de vue du président des Etats-Unis et surtout un point de vue totalement éloigné de celui des médias dominants, ce qui va accroitre sa popularité numérique. En effet, le jour de son élection, Donald Trump dispose de 12.9 millions d'abonnés, et à la fin de son mandat il a plus de 80 millions d'abonnés (p51). Plusieurs centaines de messages envoyés par le président vont alors shunter les informations officielles. A ce jeu Donald Trump enflamme la toile et remodélise l'information à son avantage. C'est lui que l'on commente désormais et les médias sont à la traîne se contentant de critiquer ses propos. Donald Trump est donc dans l'immédiateté, il agit comme une mitrailleuse et fait déferler des centaines de tweets pour parasiter le terrain adverse qui lui propage sa logorrhée informative habituelle. Pour les médias dominants Donald Trump est un ferment de radicalité et de puissance qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Il formalise la contradiction silencieuse du peuple profond américain qui se sent bousculer par un pouvoir politico-médiatique qu'il devine méphitique, c'est à dire toxique.
On comprend alors pourquoi le New York Times décide d'analyser 11 000 tweets envoyés par Donald Trump, le journal espère y détecter une loi tendancielle qui servirait à modéliser son instabilité psychologique (p55). Une manière de décrédibiliser le personnage auprès de l'opinion publique qui devient de plus en plus réceptive à ses propos. Le New York Times classe en trois catégories les 11 000 tweets en question (ici),
- 2026 tweets font l'éloge de Donald Trump
- 1710 tweets vantent des théories du complot
- et 1308 tweets attaquent les médias
Ces trois chiffres finissent par mettre le réseau social Twitter sous pression qui réagit en mettant en garde ses utilisateurs de certains propos mensongers du président. La méthode est efficace, et on comprend pourquoi Donald Trump qualifiera les médias qui lui sont défavorables "d'ennemis du peuple" ou de "médias bidon" (p56, p57). La simple lecture de l'ouvrage d'Edward Bernays "Propaganda", abonde dans ce sens, de plus l'analyse de Pierre Bourdieu sur la télévision et le journalisme en dit long sur le sujet. Quiconque a lu ces ouvrages comprendra les propos de Donald Trump. Concernant les tweets sur les médias, ils sont à mettre en rapport avec les tweets sur le complotisme. La remise en question de l'impartialité des médias dénoncé par Trump témoigne en réalité d'un jeu idéologique mené par les médias dominants. Si le GAFAM, c'est à dire l'association des plus grandes entreprises américaines du numérique, offrent à tous les citoyens du monde un moyen de s'exprimer librement, il n'en demeure pas moins un business model voué à capter l'attention. Dans ces conditions, et en acceptant leurs règles du jeu, les utilisateurs deviennent les cobayes d'une ingénierie numérique qui entend s'accaparer la temporalité humaine afin de la mettre à disposition des empires de la publicité. Tout ça pour dire que Donald Trump a bien compris la puissance interactive des sociétés du numérique, il s'inscrit dans cette évolution et entend profiter des réseaux sociaux pour faire avancer ses idées, au grand damne de cette industrie dématérialisée qui n'a pas d'autre choix que d'appliquer la censure pour empêcher une contamination à grande échelle de la contre information. Donald Trump est en mesure d'inverser la tendance idéologique que le GAFAM impose subtilement à l'ensemble de ses connectés. L'attaque du New York Times à l'encontre de Donald Trump vise à éliminer cette concurrence de l'information non contractuelle, c'est à dire non autorisée. Cette vaste entreprise de l'information dominante qu'est le New York Times, a bien compris que le président des Etats-Unis était en train de renseigner autrement le peuple américain. Mais Donald Trump ne lâche rien en qualifiant le New York Times de catastrophe avec des sources bidon (p61).
Afin de mieux cerner Donald Trump il faut évoquer sa fille Ivanka (ici, à gauche) qui, très proche de son père, apparait comme un facteur de stabilité qui assurera à la lignée Trump une solide continuité. En effet selon les dires de Donald Trump lui-même elle est incroyablement talentueuse. Les auteurs prennent le temps de souligner le lien fort qui relie le père à la fille. Donald Trump dira qu'aucune fonction n'est hors d'atteinte pour elle, ajoutant même que la présidence américaine est à sa portée (p161). Les plus grands rêves lui sont permis, poursuit Donald Trump, elle est calme et dans les situations d'énorme stress, elle réagit très bien. Marié à un certain Jared Kushner qui jouera un rôle important auprès du président sur le dossier de la paix au Proche-Orient (p162), elle est devenu conseillère du président en attendant et peut-être comme Marine le Pen en France, de se présenter en leader politique pour une future investiture présidentielle. Se serait peut-être là la véritable victoire de Donald Trump comme le serait Marine pour Jean-Marie le Pen. Si donc Ivanka forme un nouvel espoir pour cette partie de l'Amérique profonde qui a mis au pouvoir son père, il faut rappeler qu'une autre femme, la grand-mère de Donald Trump, à savoir Elisabeth Christ (ici, à droite), fut la fondatrice de la société Elisabeth Trump & Fils, la première des sociétés de The Trump Organization. Elisabeth Christ qui fut considérée comme la matriarche de la famille Trump et fut décrite comme une femme d'une détermination extraordinaire, est un pied de nez à ce féminisme qui souhaite la fin du patriarcat et officie avec véhémence contre Donald Trump.
Si les femmes sont une clé pour comprendre Donald Trump, il existe une autre clé de compréhension qui permet d'expliquer sa psycho-politique, c'est à dire sa structure mentale doctrinale. Pour cela, nos deux auteurs se sont appuyé sur les analyses du géopolitologue Walter Russel Mead, pour établir une sorte de petit arbre généalogique des présidents américains qui font école en matière de pensée politique (p192). Le rapport est important puisque il détermine les visions politiques originelles qui aiguillonnent les présidents actuels. Donald Trump s'appuie sur la pensée du président Andrew Jackson (ici, en haut), c'est à dire un populisme qui pousse l'état à défendre prioritairement les intérêts puissance de la nation. Point d'éthique universelle ou de code moral, la pensée jacksonienne pourrait se résumer à cette phrase de Nicolas Machiavel qui dit, il ne s'agit pas de faire le bien mais de faire bien ce que l'on a à faire. Le monde c'est l'Amérique, un point c'est tout. Pour Donald Trump et ses électeurs, l'élite cosmopolite est l'ennemi intérieur puisqu'elle sacrifie son peuple pour une vision progressiste qui met en avant une manière d'être au détriment d'un mode de vie traditionnel qui a fait de l'Amérique la première puissance mondiale. Pour rappel, Alexis de Tocqueville qui disserta longtemps sur la démocratie en Amérique eut ces mots à propos de Jackson (ici),
"Après s’être ainsi abaissé devant la majorité pour gagner sa faveur, le général Jackson se relève ; il marche alors vers les objets qu’elle poursuit elle-même, ou ceux qu’elle ne voit pas d’un œil jaloux, en renversant devant lui tous les obstacles. Fort d’un appui que n’avaient point ses prédécesseurs, il foule aux pieds ses ennemis personnels partout où il les trouve, avec une facilité qu’aucun président n’a rencontrée ; il prend sous sa responsabilité des mesures que nul n’aurait jamais avant lui osé prendre ; il lui arrive même de traiter la représentation nationale avec une sorte de dédain presque insultant ; il refuse de sanctionner les lois du Congrès, et souvent omet de répondre à ce grand corps. C’est un favori qui parfois rudoie son maître. "
Cette description pourrait être celle de Donald Trump et qui presque deux siècles plus tard apparait assez nettement comme le descendant politique d'Andrew Jackson. Donald Trump considère la popularité comme un axe essentiel du pouvoir politique. Dans cette affaire, les démocrates ne supportent pas le soutient populaire quasi religieux qui se manifeste autour de Donald Trump, il a en quelque sorte effacé celui de Barack Obama. A propos de Barack Obama, il est intéressant de noter, comme je l'ai souligné dans l'introduction, que nos deux auteurs, qui sont plutôt de gauche, l'évoquent de très nombreuses fois. Son nom apparait très régulièrement et cadence tranquillement l'ouvrage comme si se fut le curseur silencieux de leur propre pensée, et c'est là une manière subtile d'insérer dans l'esprit du lecteur, derrière le portrait fait de Donald Trump, le portrait du président démocrate. Ainsi nos deux auteurs ont trouvé un moyen d'opposer à Donald Trump un vrai champion politique, en mettant en scène un combat politique qui n'a jamais eu lieu dans les urnes. En effet, aux pages 208 et 209, le ring est placé et par uppercuts interposés, nos deux auteurs placent face à face les deux présidents. Sur la question du mur à la frontière mexicaine et sur la politique étrangère, les deux hommes sont radicalement opposés, mais Barack Obama apparait comme un individu modéré, sage et tempéré, tandis que Donald Trump apparait plutôt comme un intolérant voire un voyou. La rhétorique de Barack Obama pointe du doigt l'isolationnisme de Donald Trump qui dans cette affaire privilégie les intérêts de l'Amérique. En réalité selon le politologue américain Robert Kagan, Obama s'ajuste à un ordre mondial postaméricain tandis que Trump pense à une Amérique très active, très forte et qui ne pense qu'à elle-même (p209). Ce fameux mur, à l'image du mur israélien qui est en cours d'édification depuis 2002 pour protéger les citoyens israéliens des attentats suicides, témoigne en réalité de deux visions du monde, celle d'un ordre mondial multiculturel et celle de la souveraineté des états nations. Sous cet angle on peut comprendre le rapprochement de Trump à la vision du grand Israël. Sous le regard du croyant, Israël est la demeure de Yahvé sur terre et la reconnaissance, par Donald Trump, en décembre 2017 de Jérusalem comme capitale de l'état hébreu, place en quelque sorte l'Amérique sous la bénédiction et la protection divine. Trump est donc devenu, nous disent nos deux auteurs, le président le plus pro-israélien de l'histoire des Etats-Unis (p213).
Petite anecdote, au moment où le président Français, Emmanuel Macron, est venu en personne apporter un plan de soutient à la ville de Marseille en vue de neutraliser le trafic de drogue qui gangrène la cité phocéenne, je me dois de citer les propos de Donald Trump (ici) sur le problème de la drogue en Chine à l'occasion d'une conférence de presse, début 2019 (p221),
"J'ai demandé au président Xi, j'ai dit : "Avez-vous un problème de drogue?" Il m'a répondu : "Non, non, non." J'ai dit : "Vous avez 1.4 milliard de personnes et vous voulez dire que vous n'avez pas de problème de drogue?" Il a assuré : "Non, nous n'avons pas de problème de drogue." J'ai dit : Pourquoi?" "Peine de mort! Nous condamnons à mort les personnes qui vendent de la drogue", m'a-t-il dit. Le problème est réglé. Et nous, pendant ce temps, qu'est-ce qu'on fait? On a les programmes de réinsertion, des hommes et des femmes adorables. Ils s'assoient autour d'une table, ils déjeunent, ils mangent, ils dînent et ils perdent beaucoup de temps. Donc, si nous voulons devenir intelligents, nous pouvons devenir intelligents et mettre fin au problème de la drogue. "
Ces propos sont pleins d'enseignement, Donald Trump le capitaliste reconnait l'efficacité de la politique communiste chinoise en matière de drogue. Bien entendu, et c'est là un paradoxe, ces propos ne plairaient pas aux gauchistes français qui en permanence ciblent les états américains qui pratiquent encore la peine capitale tout en omettant volontairement celle appliquée par le parti communiste chinois. Mais de cela nos deux auteurs n'en parlent pas. A propos de la Chine, concernant le Covid 19, Donald Trump parle de virus chinois (ici, à gauche), affirmant que "Les Nations unies doivent tenir la Chine pour responsable de ses actes". A la suite le président américain suspendra la contribution financière des Etats-Unis à l'OMS, l'accusant d'être un peu trop favorable aux intérêts de Pékin. La méfiance envers la Chine est grande et si guerre économique il y a, il est possible, sans que cela soit dit par nos deux auteurs, que le Covid soit une arme biologique chinoise visant à affaiblir les Etats-Unis et par extension le dollar. On a beaucoup critiqué Donald Trump, l'affublant même de promouvoir le complotisme pour avoir pointé du doigt la Chine dans la responsabilité de la propagation du virus. Et pourtant, Le 17 septembre 2021, le magazine le Point titrait en ligne (ici, à droite), "Covid-19 : Pourquoi la thèse du laboratoire n'est plus une théorie du complot."
Le dernier chapitre du livre concerne le mouvement antiraciste américain "Black Lives Matter". En accordant tout un chapitre à cette idéologie de gauche qui s'oppose radicalement au président républicain, nos deux auteurs affirment en creux que Donald Trump qui a su tout de même se faire élire après les deux éminents mandats de Barack Obama - est le président d'une Amérique blanche raciste. Toutefois ce dernier chapitre est un prétexte pour exsuder l'idée que Donald Trump est un racialiste blanc par opposition à un Barack Obama tolérant. Mais la réalité est bien plus complexe, un article du Figaro (ici) rapporte qu'un certain nombre d'afro-américains sont favorables à Donald Trump. La journaliste, Laure Mandeville, rend témoignage de ces noirs qui commencent à comprendre que le vote démocrate est un piège victimaire qui empêche la communauté afro-américaine de s'émanciper. L'un d'eux explique même que les démocrates agitent systématiquement le racisme et la pauvreté pour obtenir les voix de la communauté en question. Cette approche leur parait tout a fait scandaleuse et même totalement raciste parce qu'elle fait des noirs des assistés perpétuels, comme si ils étaient incapables de se réaliser par eux-mêmes. Quant au mouvement Black Lives Matter qui est une émanation de la pensée de gauche blanche, qui est très active dans les campus américains, entend faire des délinquants comme George Floyd, des héros. Dans la communauté afro-américaine, la compréhension des valeurs morales progressistes qui stimulent les démocrates est amorcée. Beaucoup, parce qu'appartenant à des communautés chrétiennes, réalisent que les valeurs morales du parti démocrate vont contre les enseignements de la Bible. Naturellement ceux-là se tournent vers Donald Trump. L'article de Laure Mandeville met donc en lumière ce mouvement d'émancipation politique de la communauté afro-américaine et qui bien que minoritaire, se rappelle certainement que (ici):
- Le parti républicain a été fondé en 1854 en tant qu'organisation abolitionniste avec un seul credo selon lequel l'esclavage est une violation des droits humains. Fredérick Douglas (ici), a appelé le Parti républicain, le parti de la liberté et du progrès. Notez que ce Fredérick Douglas fut d'abord esclave avant d'être, entre bien d'autres fonctions, journaliste et diplomate.
- Abraham Lincoln qui libéra 3 millions d'esclaves était un républicain, les Démocrates ont mené une guerre politique pour garder leurs esclaves, il a publié la Déclaration d'émancipation qui libéra tous les esclaves d'Amérique.
- Les Républicains ont voté le 13ème amendement, mettant fin à l'esclavage pour toujours aux Etats-Unis. La plupart des Démocrates ont voté contre.
- Les Républicains ont voté le 14ème amendement, garantissant la citoyenneté et l'égale protection devant la Loi aux anciens esclaves. Aucun Démocrate n'a voté pour cela.
- Les Républicains ont voté le 15ème amendement accordant le droit de vote aux noirs américains. Aucun Démocrate n'a voté pour cela.
- Le premier sénateur noir était un Républicain.
- Le premier noir membre de la chambre des Représentants est un Républicain et un ancien esclave.
- Les 23 premiers Afro-américains membres du Congrès furent tous Républicains.
- Tandis que les Républicains envoyaient des noirs au Congrès, les Démocrates, eux, fondaient le KKK.
- Le KKK a été fondé en opposition au Parti républicain.
- Le KKK voulait accomplir la suprématie des blancs à travers l'élection des Démocrates.
- Les Etats démocrates ont adopté les lois racistes de Jim Crow qui avaient pour conséquence de déshumaniser les personnes noires et de défendre les intérêts des propriétaires d'esclaves. Le président Républicain Dwight D. Eisenhower envoya la garde nationale pour protéger les étudiants noirs qui intégraient les écoles exclusivement blanches de Little Rock, dans l'Arkansas. Qui s'est opposé à cela? Les Démocrates qui dirigeaient cet Etat.
- La Loi sur les Droits civils a rendu illégales les discriminations sur la base de la race, de la couleur, de la religion ou du sexe. En pourcentage, plus de Républicains ont voté en faveur de la Loi sur les Droits civils que les Démocrates.
- Clarence Thomas, un noir, fut nommé à la cour suprême de justice par George H.W Bush.
- Le président Donald Trump a restauré le financement aux collèges et aux universités historiquement noires.
- Sous le président Donald Trump le chômage chez les noirs américains est tombé aux niveaux les plus bas que les américains n'aient jamais vus, tandis que les salaires des noirs ont augmenté dans les plus grandes proportions de l'histoire américaine.
Bien entendu vous ne trouverez mots de ces informations dans l'ouvrage. Nos deux journalistes penchent en réalité du côté démocrate et roulent en faveur de Barack Obama, qui je le rappelle est très régulièrement mentionné, comme s'il était indétrônable. La victoire de Donald Trump en 2016 est la réalisation du surgissement radical de l'Amérique profonde et sa défaite en novembre 2020 - fortement contestée pour fraude électorale massive en faveur de Joe Biden, dont nous ne dévoileront pas ici les multiples éléments et preuves qui vont dans ce sens - n'est que le préambule d'un surgissement ultérieur de cette même Amérique profonde. Biden est le dérivé de l'opiacé Obama qui a fait entrer l'Amérique en caducité, en sénescence. Biden est donc un clone politique dégénéré de Barack Obama qui pianote les formalisations définitives du socialisme comme on l'entend en France, auquel s'ajoute une ribambelle de mouvements dégénérés qui prônent en réalité l'annihilation de la liberté philosophique au profit de la liberté subjective. Biden est un lâche qui met au rencart l'Amérique des pères fondateurs parce que les pouvoirs judiciaires, politiques, médiatiques, économiques, culturels et intellectuels sont de sont côté. Ces mêmes pouvoirs ne lâchent rien à propos de Donald Trump, c'est une pesanteur lâche qui s'abat sur lui et ne lui fait aucune concession. Ces pouvoirs ont construits un discours haineux qui vise à étouffer le grand magma démocratique qui monte derrière Donald Trump. C'est le peuple réel qu'ils veulent synthétiser, ils cassent donc les transmissions, les filiations pour en faire un peuple vitrine du mondialisme. Il veulent faire sortir ce peuple de son histoire, de sa christicité première, car le christianisme est la seule sève commune véritable à l'idée de liberté. Cette déconstruction du peuple américain est une gestion accélérée du multiculturalisme universel qui veut dissoudre cette Amérique des pères fondateurs parce que dans cette Amérique des pères fondateur il existe une maturation intellectuelle qui renvoie à une maturation historique et cette maturation historique ouvre le chemin d'une longue durée qui ramène à cet enfant né dans une étable.
Antoine Carlier Montanari