Aphorisme (74) : La Dolce Vita (Frederico Fellini)
Si l’on décortique la scène chez la prostituée, Frederico Fellini, avec une certaine jouissance visuelle, nous cadre tout naturellement le rapport sexuel. En effet, Marcello Mastroianni et Anouk Aimée pénètrent dans l’appartement, lequel inondé nous laisse soupçonner que le lieu est une image vaginale en action. Un instant après, tandis que les deux amants commercent dans la chambre, la prostituée verse du café. L’anse invaginée de la cafetière dans la tasse nous laisse supposer de l’irrévérencieuse scène qui se passe dans la salle d’à côté. De plus, l’état insalubre de l’appartement est absolument conforme au comportement sexuel de la prostituée. Au-delà de la vision immorale, Fellini a subtilement exorcisé le tout par une Madone à l’enfant accrochée juste au-dessus du lit de la prostituée.
Antoine Carlier Montanari