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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

03 Jun

Aphorisme (99) : Wagner Et Nietzsche

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Aphorisme

 

 En 1970, Wagner couronnera le romantisme des lumières avec sa superbe Walkyrie en trois actes. Le génie allemand conduit ses héros nordiques sous de noirs ombrages; Odin de sa lance, trois fois frappe le rocher d’où sort un feu cruel pareil à celui qui embrase l’enfer tout entier. Le grand dieu du nord dont le baiser a plongé tragiquement sa fille Brünnhilde dans un profond sommeil, s’enfonce lentement dans le brasier. Cette terrible vision qui clôt le troisième et dernier acte de la Walkyrie, n’échappe pas au savant regard baudelairien qui voit là le retour des mythes vengeurs et belliqueux des anciennes religions païennes. Wagner s’y plait pourtant, la représentation est toujours éloquente et bruyante, ces mythes sont l’incarnation parfaitement respectée de la volonté nietzschéenne. Six ans plus tard, en 1876, à Bayreuth, le compositeur allemand finalise également en trois actes le poème nordique. Le Crépuscule des dieux quadruple l’effet dans un feu grandiose qui rappelle étrangement le final dantesque de la Walkyrie. En effet Brünnhilde, qui d’un autre baiser est sortie de son profond sommeil, chevauche le superbe coursier Grane et s’enfonce comme son dieu de père dans la fournaise. L’ardent brasier sonne la fin des dieux et Siegfried, l’humanisme naissant dont  le génie brut qui tua le dragon Fafner, représentera aux yeux de Nietzsche le surhomme. L’antithèse christique surgit comme l’avait annoncée l’apocalypse de Jean, la doctrine nietzschéenne devient le nouveau socle ecclésiale de l’homme moderne tandis que le romantisme va la poétiser. Ainsi Nietzsche, dans sa pleine maturité, et bien avant Ecce Homo, fait naître un prophète inspiré directement de Zoroastre que le siècle fécond de la renaissance a représenté sous le pinceau de Raphael. Zarathoustra est son nom, et comme Sarastro dans la flûte enchantée, ce retour à l’antique pose là les bases d’une nouvelle religiosité. Et quoi qu’il en soit, en à peine un siècle, le fougueux Achille est revalorisé devant le Christ, les tous premiers vers de l’Iliade d’Homère sonnent comme un retour prométhéen de l’ancien monde.

 

                                                  Antoine Carlier Montanari

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