Titanic Economique
Il est de ces hommes qui propres sur eux définissent avec courtoisie la pensée humaine sans l'homme, c'est ainsi que je résumerais le portrait de Michel Cicurel. Presque éloquent, petit marquis de l'économie qui pratique avec talent le langage des érudits, et qui ne se prive pas d'évincer celui des littéraires. Ses mots courent après une doctrine qui mesure l'essentiel par les désirs du corps. Si Platon nous dit: "Celui-là seul t'aime qui aime ton âme", peut-être faudrait t'il interroger les dieux pour nous donner quelques explications. Une pensée utile au raisonnement humain et qui accorderait à l'homme qui s'en éprend de rendre le monde meilleur. L'économie est certes utile, mais aux termes qui sortent de la bouche de notre illuminé, l'objet des grands de ce monde entend donner valeur aux principes qui les enrichissent. Sans soucis d'avoir " le visage collé au sol " ils soutiennent allègrement ce trait comportemental. Le monde est à César et ce monde se voit plus grand, plus beau, plus glorieux s'il devient empire. Nous ne rappellerons pas à l'économiste les adages qui enracinent les erreurs du passé et qui s'ils ne sont pas entendus pourvoiront à l'ignorant le destin d'Icare. Michel Cicurel aborde la vie par les chiffres, sa dialectique transpire l'ordre et la rigueur, une logique qui se veut louange des dogmes financiers. Il est évident que dans l'état actuel du monde, l'homme se voit confronter à la tragédie monétaire, à l'élaboration d'un nouvel eldorado économique permettant l'émergence d'une caste repliée sur elle même et qui se voit contrainte de mettre un voile sur la toile, de peur de constater l'effrayante vision. On nous présente l'amélioration de nos sociétés par la main mise des organisations boursières en écartant tout magnanime permettant le retour à l'essence humaine et qui libérerait l'homme des contraintes matérielles. Cette réponse est évacuée de manière radicale, car les pourcentages assurent à ces rois soleils le renouvellement de leur pouvoir. Les réponses apportées par monsieur Cicurel révèlent d'avantage son manque de coeur et d'imagination et dans la fréquence de ses apparitions médiatiques, il encourage le libre échange et le mondialisme, un retour au culte de l'aigle. L'absence de courage lui interdit les remises en question et fait de lui le relais d'une force plus puissante, qui le jour viendra saura s'en défaire le plus simplement possible. Je prédis donc que la crise s'accentuera au fur et à mesure que ses idées aboutiront et je lui dis, sans être un spécialiste en économie, que le monde s'enfonce et qu'il s'en relèvera par le retour à des valeurs bien plus fortes que l'argent. Son monde se meurt, il en prend peut-être conscience mais son acuité est à la hauteur du salaire qu'il perçoit, je le répète : " le visage collé au sol".
Antoine Carlier Montanari ( commentaire suite à l'article paru dans Le Figaro du 19/01/2011, signé Michel Cicurel)