Paula Rego
Presque la seule, aujourd’hui, qui fais que notre genre humain l’emporte sur ces abstractions conceptuelles et autres chimères de l’art, et je n’ai pas besoin d’en dire d’avantage tant elle embrasse notre nature avec gravité. On doit se réjouir, sans oublier d’y joindre l’admiration, de sorte que ces toiles engendreront bien des miroirs à notre conscience et cela vaut surtout pour ceux qui ont oublié de quelle pâte nous sommes faits. Pour le reste, cette dame bien noble, qui prend une place bien précieuse à mes yeux, sait comment engendrer la chair et l’âme, modeler cette détresse qui ratiboise notre peau pour lui donner tout autant de force que de valeur. Ne voyez-vous pas que la vie prend sur elle une ardeur particulière, pareille à cette femme que l’on nomme la mort et qui se dessine lorsque la première s‘en va? Elle nous le dis comme ce minotaure catalan à qui l’on a brisé les reins, criant les affres du temps et sa lourdeur qui traîne inévitablement notre carcasse à la mort. Sans lâcher cette croix, plus même, sans ralentir sur ce pénible et tortueux chemin elle va au devant montrer comment l‘élever. Les mots de la douleur, la voix de la colère, les gémissements, les sauts d’humeur , les lassitudes et les déroutes, au sein de toute cette foule, y font demeure et résident comme des habitués. Tout de tout cela, nous appartient et Paula Rego tourmente si bien la peinture pour nous le dire, qu’il est difficile ensuite de na pas s’y retrouver.
Antoine Carlier Montanari