Un Livre Que J'ai Lu (166) : La Finalité De La Création, Le Salut Et Le Risque De Perdition (Claude Tresmontant)
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Dans la même collection que ces livres de Claude Tresmontant (ici) que nous avons déjà commentés, celui-ci propose, tout en reprenant un certain nombre d'arguments développés dans ces trois autres ouvrages, d'aborder la question du sens de la Création. La finalité ultime de cette Création est un être créé (p9), c'est à dire que le cosmos est, pourrait-on dire, l'incubateur d'une création qui s'appelle l'homme. En ce sens, l'univers ne s'est pas arrêté de créer après le terrible tyrannosaure ou le grand aigle des montagnes. Il ne s'est pas non plus arrêté au petit chat qui boit son lait dans sa soucoupe ni à l'orang-outan qui mange sa banane (p16). L'homme est la construction finale de l'univers, il est le produit abouti parce qu'il possède, outre la parole, la conscience et l'intelligence. L'incohérence, dans la dialectique athée, consiste à croire, à priori, que l'évolution hasardeuse peut produire ce qu'elle même ignore. Quand un visiteur admire la Joconde de Léonard de Vinci ou qu'un autre s'extasie devant les performances du dernier avion de chez Dassault, aucun des deux ne pensent un instant que ces deux créations sont le fruit du développement hasardeux du temps. Aucun des deux, au regard de la complexité de ces deux œuvres, pensent qu'elles auraient pu se former sans l'intelligence et la volonté. Et pourtant, cette dialectique athée admet volontiers que l'univers qui est d'une complexité bien supérieure aux deux ouvrages que nous venons de citer, s'est formé sans l'impulsion d'une intelligence supérieure. Pourquoi donc un homme qui conçoit que l'intelligence humaine permet la création et la mise en œuvre de mécanismes savants, refuse, en même temps, d'admettre que l'univers puisse être l'œuvre d'une intelligence supérieure? Ce refus s'explique par deux prétentions qui sont le fruit de l'esprit déréglé. La première est l'orgueil qui n'admet pas l'infériorité et la seconde se nomme l'à priori kantien qui a évacué Dieu de tout raisonnement. L'esprit moderne est amplement nourri de cette idée, et l'homme athée ignore qu'il est le jouet de ces deux prétentions.
La création de l'homme est donc cette nouvelle étape qui parachève l'histoire de la création. Sans l'homme, l'univers n'a aucun sens, seul l'homme offre à l'univers la conscience et l'intelligence. Et ce qui narre cette Création est ce texte qui additionne l'ancien et le nouveau testament. Il est le narratif qui décode de manière métaphorique le sens de la Création et son but ultime à travers le développement de l'homme quand il adopte la programmation divine qui lui est révélée par l'intermédiaire des prophètes. Le judaïsme et le christianisme sont donc des programmations d'évolution spirituelle qui orientent l'homme vers sa mise à jour ultime, à savoir sa rencontre avec son Créateur. Cette programmation qui s'est développée dans un premier temps à l'intérieur du peuple hébreu (p12) et dans un second temps à l'intérieur du peuple chrétien est un processus historique nouveau qui permet à l'humanité de déployer une métaphysique intégrale de la finalité de l'homme. Cette programmation qui est une puissance de transformation de l'extérieur et de l'intérieur de l'être est une métaphysique téléologique prodigieuse. Sans cette métaphysique révélée par Dieu lui-même, l'homme demeure dans une incomplétude de l'être où aucune finalité ne lui ait proposé en dehors de son séjour terrestre. En somme le judaïsme et le christianisme sont des incubateurs de la parole divine créatrice. Cette trajectoire évolutive qui se déploie dans ces deux peuples est un processus historique particuliers qui enseigne que le Créateur a créé des êtres autres que lui-même pour eux-mêmes (p14). Sans ce transfert du divin vers l'homme, qui prend le nom de Révélation, l'humanité ne tend vers aucune finalité supérieure, il n'y a donc aucune raison d'être de l'humanité et par extension de la Création. En somme, sans Créateur, l'univers tout entier est une variable aléatoire.
Avec cette programmation divine créatrice, la vieille humanité animale est alors transformée et tend progressivement vers une humanité véritable qui est à l'image du Christ qui est l'image visible du Dieu invisible (p18). Cette coopération active de l'homme à la parole divine, le fait atteindre des stades de développement spirituels nouveaux qui lui font prendre part à la vie même de l'Unique incréé, à savoir Dieu (p19). Tout cela se fait par étape, la Création reçoit progressivement des informations qui la transforme et qui l'amène à sa finalité. Son accroissement et son développement se réalisent en vue d'un dessein que l'Unique incréé a désiré. S'il n'y a pas de Création désirée par une intelligence supérieure, alors l'univers n'a ni de sens ni de finalité. Tout au plus, le point de vue de l'homme se limite à l'ordre politique, lequel est aussi instable que ses désirs déréglés, voir Nicolas Machiavel. C'est pourquoi, nous dit l'auteur, que cette Création ne relève pas de la foi comme le considèrent Immanuel Kant, Martin Heidegger et bien d'autres philosophes (p22), mais bien de l'intelligence en mouvement et du discernement. L'analyse rationnelle fondée dans l'expérience met à jour les processus de créativité de l'Unique incréé. L'observation attentive des faits qui accompagnent ce tout petit peuple hébreu qui sous la tutelle de l'Unique incréé traverse le désert et se confronte à des empires immenses et puissants qui le maltraite, permet de mettre en évidence l'action divine qui a permis non seulement la survie de ce tout petit peuple hébreux mais la chute de ces mêmes empires. Cette toute nouvelle programmation créatrice incarnée dans ce tout petit peuple hébreux, traverse le désert pour mettre à l'épreuve ces antiques programmations animales qui animent ces empires. Le peuple hébreu est donc la mise à jour de la nouvelle programmation de l'Unique incréé et en traversant le désert il va donc faire connaitre cette nouvelle programmation créatrice à l'humanité. C'est d'une part l'ontogénèse qui aboutie et d'autre part la phylogenèse qui aboutie, c'est à dire l'achèvement du développement de l'homme et l'achèvement de l'humanité (p98). Mais ce processus de développement progressif va rencontrer une résistance de la part des anciennes programmations animales qui vont maltraiter ce tout petit peuple hébreu qui incarne cette nouvelle programmation créatrice. Sa mise en esclavage en Egypte, la mise à mort du Christ par l'empire romain et le génocide opéré par le IIIème Reich témoignent de cette volonté d'annihilation. Ce tout petit peuple hébreu constitue un phylum, c'est une généalogie démonstrative de l'action de l'Unique incréé parce que ce peuple a accepté de recevoir la nouvelle programmation créatrice. Et l'Unique incréé n'a pas choisi un empire puissant mais un tout petit peuple faible et sans ressource pour que sa puissance soit pleinement visible. En effet c'est toujours dans la petitesse et la faiblesse que se reconnait l'intervention divine. Ce qui est confirmé dans le second épitre aux Corinthiens (p92, ici),
"Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi,
et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse."
(2 Corinthiens 12,8-9)
Objectivement, sachant que la force est la loi qui régit le monde, le tout petit peuple hébreu ne peut pas par ses propres moyens sortir d'Egypte, ni qu'en son sein Samson triomphe de mille philistins ou encore que David tue Goliath. Ces exemples témoignent de cette intervention divine qui fait plier la force à son avantage. La victoire surgit donc de l'impossible, elle défie les pronostiques pour que la raison réalise cette intervention divine sans laquelle la victoire est objectivement impossible. Depuis quarante siècles se réalise à travers le tout petit peuple hébreu, qui a donné le Christ, la programmation nouvelle qui doit faire de l'humanité une humanité véritable uni à l'Unique incréé. Cette programmation supérieure qui a directement agit à l'intérieur du peuple hébreu pour ensuite s'étendre via le génome parfait, à savoir le Christ, à une grande partie de l'humanité, a empêché cette même humanité de s'affaisser sur elle-même. La première salve d'informations que constitue le fameux décalogue puis la seconde salve constituée les Évangiles qui placent au cœur de l'homme l'amour inconditionnel, ont petit à petit fait germer une nouvelle humanité. Cette nouvelle humanité composée d'hommes nouveaux, ne sont plus ceux que les paléontologistes appellent l'homo sapiens sapiens et que saint Paul nomme le vieil homme (p24, p45). Dans son épitre aux Colossiens, saint Paul confirme ce changement de statut (ici),
"Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous êtes dépouillés du vieil homme et de ses manières d'agir,
vous avez revêtu l'homme nouveau qui se renouvelle pour parvenir à la vrai connaissance, conformément à l'image de celui qui l'a créé."
(Colossiens 3-9.10)
La Bible qui est une structure de documentations et d'informations, est un manuel de participation à cette nouvelle humanité en formation. Le Christ est l'aboutissement, l'image de l'homme abouti et son enseignement corrige le vieil homme dont parle saint Paul ou l'homo sapiens sapiens des paléontologistes. Son enseignement corrige et amène l'homme à devenir enfant de Dieu en devenant membre du corps du Christ. Cette résurrection de l'humanité dans le Christ parachève toute la Création (p27). Selon l'auteur, le Christ n'est pas venu restaurer la Création, lui redonner sa forme parfaite qu'elle a connu dans le passé, au temps du jardin d'Eden. Autrement dit la raison d'être du Christ est beaucoup plus que la Rédemption et la réparation, elle n'est pas de nous faire retourner aux origines, dans le passé, mais de créer l'humanité nouvelle et véritable (p30). Le regard doit être tourné vers l'avenir, vers la phase finale de l'ordre créé par l'Unique incréé. Il est bien évident que les vieilles programmations animales inscrites dans le vieux cerveau qu'est le paléo-cortex, ont été mises en concurrence avec cette nouvelle programmation contenu dans la Bible et qui grâce au néo-cortex avec 100 à 200 milliards de neurones, peut amener l'homme à cette transformation qui le fait prendre part à cette nouvelle et ultime Création en cours d'achèvement (p34). Ce long processus de l'anthropogénèse, c'est à dire la transformation progressive de l'homme animal vers l'homme nouveau, se réalise à la fois biologiquement par la programmation créatrice qui reformule les gênes avec des messages génétiques nouveaux (p38) et mentalement avec cette communication biblique qui reprogramme la vieille programmation animale inscrite dans le paléo-cortex. Sans cette programmation créatrice, l'homme ne peut prendre part à la finalité de la création, il demeure dans un état d'inachèvement qui ne voit pas d'autre avenir que l'amélioration de sa condition matérielle. La politique étant la seule voie de sa complétude, il demeure alors dans cette manière d'être qui le contraint à avoir pour seul horizon, de survivre dans un univers qui lui ait totalement hostile. La sainteté est donc le stade ultime de l'achèvement de l'humanité et si la sainteté ne constitue pas la manière d'être ultime, alors l'humanité est coincée dans une manière d'être qui ne sera jamais achevée. Voyez comment l'esprit de l'homme moderne et athée conçoit l'avenir. Voyez ses œuvres cinématographiques de science fiction qui mettent en scène une humanité en proie à ses désirs déréglés et qui répète les mêmes erreurs. On voit bien que la voix qui mène au Christ, qui est le chemin, la vérité et la vie n'existe pas dans cette humanité athée. Point d'émergence d'une solution salutaire, l'humanité baigne dans un bouillon de culture intergalactique qui regorge d'espèces en tout genre qui ont gardées les vieilles programmations animales instinctives. Le bien est réduit à défendre un ordre politique plutôt qu'un autre. Dans ces projections, aucune humanité coopère à l'enseignement de l'Unique incréé, elle sont livrées à un avenir imprévisible qui peut tout à fait voir le mal triompher pour de bon.
Cette humanité est restée au stade de l'homo sapiens sapiens, considérant qu'il est le stade terminal de l'évolution (p45), qu'il n'y a rien qui vient le transcender pour qu'il atteigne sa pleine maturité spirituelle. La seule évolution que cette humanité moderne peut espérer est celle qu'elle appelle le transhumanisme, où l'homme est appareillé intérieurement d'une technologie biologico-synthétique pour augmenter ses compétences pures. Cette discipline est en réalité une régression de l'homme vers la machine. On est loin de cette parole de Jésus au verset 21 du chapitre 17 de l'Evangile de Jean (p47), et qui offre à l'homme une finalité digne de ce nom (ici),
"Afin que tous ils soient un, comme toi, père, tu es en moi et moi je suis en toi, afin que eux aussi en nous ils soient un."
Tel est donc, selon les Ecritures, la finalité de l'humanité. Les quatre Evangiles forment donc le manuel de transformation qui corrige définitivement les vieilles programmations animales que l'écrivain Howard Bloom explicita dans son ouvrage "Le principe de Lucifer" (ici). Le lecteur découvrira ces antiques programmations qui aujourd'hui reviennent en force du fait de l'abandon de l'enseignement de ces quatre Evangiles. Ces antiques programmations commandent l'amour de l'argent, le refus de la souffrance, le suicide, le sacrifice de l'innocent à travers l'avortement, l'euthanasie, le viol, le vol, la vengeance, la frime, la triche, l'arrogance, la possession, le pouvoir et la cupidité (p48). Et bien entendu le Christ enseigne tout le contraire. Le mal, c'est à dire Satan, pour prolonger son règne, n'a désormais pas d'autre choix que de singer ces vertus évangéliques. De même, les sociétés athées et laïques d'aujourd'hui, s'étant écartées des Evangiles, doivent donc apparaitre vertueuses. Elles veulent le bien mais font toujours le mal. Elles sont fortement imprégnées de ces antiques programmations animales, et elles les masquent avec des vertus empruntées aux Evangiles, comme la compassion et la miséricorde.
Le réel destin de l'homme est de coopérer activement et intelligemment aux Evangiles pour devenir conforme au dessein créateur (p67). Les sociétés modernes qui manquent aujourd'hui d'enseigner cette finalité, naviguent en quelque sorte à vue et n'ont tout au plus à proposer que des projets existentiels vagues et sans consistance, qui font tourner en rond les individus qui s'y accrochent. Elles décernent des distinctions, des prix, glorifient tel ou tel sportif et organisent des festivals pour récompenser tel ou tel artiste. Tout cela doit concurrencer cette anthropologie des saints que l'Eglise, véritable vaisseau amiral du phylum chrétien, rappelle pour témoigner de cette nouvelle humanité qui doit sanctifier la la création (p71). Ces vies qui sont devenues saintes sous l'enseignement des quatre Evangiles, sont recouvertes de la grâce divine, elles resplendissent non pas de la gloire des hommes mais de la lumière céleste. C'est Dieu qui opère en elles parce qu'elles ont acceptées de coopérer à cette finalité qui doit amener l'humanité à faire un avec l'Unique incréé. Elles ont tué en elles les vieilles programmations animales pour laisser fleurir cette nouvelle programmation créatrice qui construit cet homme nouveau qui est à l'image du Christ. C'est ainsi que les sociétés modernes qui ont abandonnées ce projet, tentent de concurrencer cette nouvelle humanité, en faisant des saints à leur manière, c'est à dire qu'elles élèvent des hommes et des femmes en fonction de leurs talents ou de leurs dispositions naturelles, sur un plan strictement humain et horizontal. Elles privilégient les parties fonctionnelles de l'être pour faire accroitre la visibilité productive et ainsi faire oublier les compétences spirituelles. Voyez, pour exemple, la différence de traitement que le monde accorde à tel footballeur, tel acteur ou tel philosophe et oublie volontiers cette petite femme qui a Calcutta secourra des lépreux. En privilégiant une narratologie de la performance naturelle, les sociétés entrainent les nouvelles générations dans l'accomplissement du "moi" narcissique. Il y a donc une humanité de la performance qui masque une humanité de l'humilité. Quand le maître programme qu'est le Christ, au jardin de Gethsémani, avant la sainte Passion prie son Père qui est Dieu, et le supplie d'éloigner de lui cette souffrance qui vient, avant de se raviser et de dire (ici, en haut),
" Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux."
(Matthieu 26-39)
La suite on la connait tous, il sera mis à mort sur la croix. Le Christ valide donc cette phrase qu'il a enseignée aux foules (ici, en bas),
" Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. "
(Matthieu 20-16)
Cette nouvelle programmation qui détruit le "je" narcissique, ce "je" qui veut briller, et qui ne demande qu'à devenir le premier, est ici appliqué par le Christ. Les saints qui suivront cet exemple auront à cœur de détruire en eux cette volonté d'être au dessus. La programmation ainsi assimilée, change les homo sapiens sapiens en de nouveaux hommes, à l'image du Christ qui étant annihilé par le monde en mourant sur la croix, ressuscite et s'élève par la grâce de Dieu. Il est alors rendu le premier des hommes parce qu'il s'est anéanti devant les hommes.
Ces sociétés modernes offrent donc une résistance à cette information créatrice (p78) parce que cette dernière commande au développement authentique des êtres-vivants qui doivent devenir non des médaillés d'or ou des Nobels de littérature, mais bel et bien des organismes qui irradient d'amour dans l'Unique incréé. Dans les sociétés modernes, les individus tendent vers eux-mêmes et pour eux-mêmes, ils ont effacé au cœur de leur être l'information créatrice qui devait les empêcher de stagner dans un cycle narcissique d'accomplissement mondain. Cette dérivation de l'énergie humaine engendre un processus de stagnation de l'humanité qui fait du progrès technique perpétuel le véritable progrès. Nous n'aborderons pas ici la question du progrès civilisationnel qui s'est radicalement développé là où le christianisme s'est institutionnalisé, c'est à dire en occident. On peut simplement dire, que l'Unique incréé a transmis dans les êtres qui coopéraient à sa création, des informations nécessaires au développement temporel de l'homme. Albert Einstein évoquait l'intuition pour parler de découverte (ici). L'intuition est un axe important de cette transmission de l'information divine, l'Unique incréé se sert de ce portail de communication pour transférer de l'information créatrice. C'est ce qu'analysera saint Thomas dans sa somme théologique, quand il écrit (p90,ici),
" D'où il résulte que Dieu est dans tous les êtres et d'une manière intime..."
Quand dans le phylum hébreu, l'Unique incréé à déposé le maitre programme qu'est le Christ cosmique, il a réorienté l'humanité vers un stade de maturation supérieur. Dès lors que l'échelle du temps historique fut réinitialisé avec la naissance du Christ, l'humanité s'est petit à petit délesté des vieilles programmations animales. Dans ce rapport de verticalité qui a commencé avec Abraham et qui s'achève avec le Christ, il a été donné aux hommes de connaître la volonté créatrice de l'Unique incréé. Cette réalité a donc manifesté aux hommes la nature et l'essence du divin et qui a laissé un héritage écrit qui est l'enseignement le plus élevé de la formation spirituelle. Chose que Hegel a confirmé, dans ses leçons sur la philosophie de l'histoire (ici),
" Ce faisant, la réalité chrétienne a permis aux hommes d'obtenir la solution pour en-tendre l'histoire du monde et puisque l'histoire du monde correspond dans sa destination avec l'acquisition de l'auto-conscience de la part de l'esprit, en leur apportant - dès lors - la solution pour appréhender l'histoire du monde, le christianisme a donné aux hommes la possibilité de re-joindre leur émancipation dans une réalisation qui est l'effectuation même du répandre le divin..."
A l'inverse, les sociétés modernes, qui ont quitté le christianisme depuis la séparation des états et des églises, ont donc pour finalité de s'installer confortablement sur terre et si possible sur d'autres planètes dès que la technologie le permettra (p94). Mais rien ne leur garanti, selon la conception qu'elles se font de l'univers, que le néant ne soit pas la véritable image de leur avenir. Le mal est donc une question qui ne peut être résolu et ne peut être traitée que de manière circonstancielle. Le combat entre les forces du bien et les forces du mal et sans s'attarder sur la définition que s'en font les sociétés modernes, est donc perpétuel. En ce sens, l'immanence prédomine et rien de l'extérieur ne vient solutionner définitivement cette logique conflictuelle. L'humanité oscille donc entre des phases de tranquillité et des phases de conflits, comme le démontre toute la culture moderne qui enfante tout un tas de scénarios qui voit l'humanité confrontée à des terribles problèmes qu'elle solutionne comme elle le peut. Jamais de Messie, jamais d'intervention divine, jamais d'humanité dépouillée des vieilles programmations animales. L'humanité est donc condamnée à errer dans l'univers comme dans cette célèbre série télévisée canadienne des années 70 (ici).
Nous complèterons cette analyse avec cet autre ouvrage de Claude Tresmontant (ici), qui réuni 7 conférences sur le thème de l'histoire de l'univers et le sens de la création.
Antoine Carlier Montanari