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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

04 Apr

Un Livre Que J'ai Lu (149) : Essai Sur Les Femmes (Arthur Schopenhauer)

Publié par Alighieridante.over-blog.com

 La beauté passagère, la précocité, les limites de leur intelligence, la pitié et le mensonge constituent pour Arthur Schopenhauer les principaux penchants naturels des femmes (p5). Ce constat qui peut apparaître comme un jugement sévère à l’encontre du sexe dit faible, ne peut pas être réellement compris et admis par le lecteur consensuel parce que précisément, comme le soulignait Guy Debord dans sa mauvaise réputation, il a été formé pour n’adhérer qu’à ce qu’il entend redire de tous les côtés dans la chambre d’écho de l’instant même, et à réagir avec horreur contre ce qu’il soupçonne de n’être plus agréé par la dernière mode médiatique. Bien entendu Arthur Schopenhauer ne garde pas sa langue dans sa poche, quelques lignes plus loin il ajoute quelques qualificatifs tout aussi sévères sur les femmes comme puériles, futiles et bornées (p6). Si l’on essaye de comprendre comment un cerveau aussi brillant peut penser ainsi, il faut assurément être attentif au comportement féminin qui pour beaucoup d'hommes s'achève avec cette fameuse locution, je ne comprends rien aux femmes.

 C’est dans sa jeunesse que la femme tire meilleure partie de ses formes, exerçant alors une force d’attraction si puissante qu'elle éveille abruptement le désir libidinal de l'homme. Tout l'être de la femme irradie de manière théâtrale, sa puissance d’envoûtement est si intense qu'elle lui permet d’appâter la force pour la canaliser à son avantage (p7). Cette force c’est l’homme, et il est bien difficile pour l’homme de contenir sa vitalité quand la femme, dans sa prime jeunesse, fait valoir ce que la nature lui a attribué. Constatant assez rapidement comment ses mensurations inhibent l’esprit des hommes, elle va alors valoriser ses formes pour soumettre l’homme à ses désirs. Cet agissement n’a pas échappé au regard grec qui traduisit la chose à travers la gorgone Méduse. Le mythe immortalise l’idée selon laquelle la femme pétrifie les hommes qui la regarde, d’où l’expression être médusé, qui signifie être sous le charme. En l’état l’homme n’est plus conduit par son esprit mais par son instinct de reproduction, délaissant alors l’énergie créatrice qui l’appelle à bâtir ce que l'on nomme la civilisation. La séduction est une science apparenté à l’art de la guerre qui fait que celles qui la maîtrise peuvent devenir de redoutables manipulatrices. Cet art qui est naturel à la femme la contraint toutefois à voir le monde sous le degré de l’apparence et non de la réalité (p8), elle est donc, nous dit Schopenhauer, affligée d’une myopie intellectuelle qui l'oblige à voir les choses non pas dans leur essentialité mais dans leur praticité. 

 Mais cette disposition à séduire le cœur de l’homme borne la femme à l’instant présent, car la séduction ou la coquetterie est tributaire de l’immédiateté, l’effet illusoire de la séduction ou de la coquetterie est construit sur la dissimulation et le mensonge, la séduction ne peut pas tenir toute une vie, elle fonctionne que dans un laps de temps très court et dans la mesure où les artifices employés sont maintenus à leur plus haut niveau, exigeant alors de la femme une dépense d'énergie considérable. C’est pourquoi elle doit faire mouche vite avant que l’homme ne se rende compte de la supercherie. Ainsi l’avenir et le passé agissent plus faiblement sur la femme que sur l’homme (p9), en effet la femme s’attache davantage à l’instant présent et son esprit se fixe de manière plus précise sur ce qu’elle a sous la main. Le détail est quelque chose qu’elle sait faire remarquer, qu’elle sait amplifier et qui l’empêche bien souvent d’élever son regard, ce qui lui fait penser que la politique, l’histoire et la philosophie sont des choses bien ennuyeuses, parce que plus abstraites et moins pratiques.

 La nature n’ayant pas doté la femme de la force, la ruse lui fut alors offerte afin de se moquer de la force. Cette ruse fut employé par Hérodias qui pour se venger de l’affront commis par Jean le Baptiste à son encontre, obtint de la part d’Hérode par l’intermédiaire de sa fille, la tête du saint. Hérode s’exécuta à cause de la concupiscence. Sans cette ruse, Hérode n’aurait pas fait décapiter Jean le Baptiste. Hérodias manipula la force à son seul avantage. L’intelligence d’Hérode fut obscurcit par l’amour qu’il avait pour le beau sexe, il a donc mit sa force et son pouvoir à la disposition d’Hérodias. Dépourvu de force, la femme est donc réduite à être dominé par l’homme (p16), la force constitue donc le moyen de domination absolu et sans ce moyen de domination absolu, la femme doit chercher un moyen alternatif pour se protéger de cette force qui la domine. Perpétuellement soumise, elle doit inévitablement développer l’art de la feinte afin de déjouer la force qui pourrait la contraindre. Voyez David se défaire de Goliath, David n’ayant pas la force de son adversaire il est contraint à la ruse, il va alors se servir d’une fronde pour atteindre son adversaire au front. La décapitation qui s’en suivra fera noter au lecteur attentif le fait que c’est la force elle-même qui tombe, et on validera également le fait que la tête du guerrier décapité et l’épée du philistin entre les mains de David sont des images introjectées de l’esprit et de la force de Goliath lui-même. En effet, la tête de Goliath signifie l’esprit et son épée la force. Cette double symbolique a cette particularité, à travers la scène de la mise à mort de Goliath de devenir le même identifiant que pour la femme quand elle ruse pour mettre sous sa domination l’esprit et la force de l’homme. David est l’image masculine de la femme ou l’image féminine de l’homme. La sculpture de David par Donatello (ici, à gauche) témoigne de cette particularité. L'artiste a cette intuition de la femme dans l'homme et la matérialise à travers une fragile nudité dont les mensurations encore juvéniles - comme dans cette toile de Degas (ici, à droite) qui voient des jeunes spartiates s'exercer à la lutte et où les garçons font face à des jeunes filles qui les exhortent à se battre - ne matérialisent pas de manière radicale la différentiation sexuelle. Cet âge est encore propice à la confusion, le corps étant en cours de métamorphose et n'ayant pas encore les proportions définitives exigées par son sexe, peut induire ce que l'on nomme l'androgynéité, c'est à dire l'existence dans un même individu des caractéristiques propres aux deux sexes. Quoi qu'il en soit, la faiblesse de la femme est une caractéristique naturelle qui lui impose de la compenser par les artifices de la séduction et qui à pleine mesure lui permette de dominer l'homme en obscurcissant son intelligence (p15).

 Certains diront que la sympathie entre l'homme et la femme est de l'ordre de la chair et non de l'esprit (p18), car la femme ne s'épanouit vraiment et complètement que dans l'harmonie de sa propre sexualité qui mène à la grossesse et non dans celle de sa propre intelligence et qui bien que capable de grandes pensées, ne souhaite pas en réalité être aimée pour son intelligence mais bien pour sa beauté. Voyez Isis trôner sur l'Egypte avec son fils Horus sur les genoux (ici, à gauche) et la Vierge Marie trôner sur le monde avec le fils de Dieu dans les bras (ici, à droite). Ces deux archétypes de la femme universelle n'ont point d'égales qui soient représentés autrement que par la descendance, c'est à dire la génitalité. Dans ces deux cas précis, la femme porte le souverain en devenir, l'homme en devenir, c'est à dire la force. En ce sens la femme n'a de pouvoir que par l'homme (p16) et cette domination indirecte qu'elle obtient au moyen de son sexe qui agit comme le réceptacle de la vie en devenir, lui permet de passer de femme à mère afin de gagner une autorité et un titre familial validé par l'homme et la société.

 Pour Schopenhauer la femme occidentale, que l'on nomme dame (p19), et qui provient de cette puissante imprégnation mariale dont la virginité a fait refleurir la dignité féminine, ne mérite pas cette stature qu'il considère bien trop supérieure à ce que ses capacités naturelles lui permettent de faire. Le philosophe allemand cantonne la femme aux affaires domestiques et reproche au christianisme d'avoir élevé la femme à un rang qui ne lui sied pas, une sottise dit-il à la page 19. Le mariage serait donc une affaire avantageuse pour la femme et un acte social qui place la femme sur un pied d'égalité avec l'homme, toutefois la monogamie imposé par le mariage entraine inévitablement pour un certain nombre de femmes l'impossibilité de trouver un mari, par conséquent elles demeurent sans protection et sans ressources, ce qui poussent certaines à embrasser la carrière du vice, c'est à dire la prostitution pour survivre (p21). Arthur Schopenhauer vante la polygamie qui, dit-il, a le mérite d'épargner le célibat à la femme et permet à l'homme de ne pas subir l'affront que peut constituer la stérilité féminine (p22)

 Selon la romancière américaine, Willa Cather, pour la femme l'aventure capitale c'est l'homme. Ces mots extraient de cet ouvrage (ici) révèlent l'obliquité féminine. Pour Schopenhauer la femme est dédiée à l'homme parce que sa nature a besoin d'être dominé et dirigé par une force protectrice (p24). Comme l'enfant a besoin de l'adulte pour croître, la femme a besoin de l'homme pour achever sa métamorphose à travers la grossesse, elle est située dans cet état intermédiaire entre l'enfant et l'homme. Quand la femme fait l'amour à un homme elle fait en réalité l'amour à l'humanité et son rapport au corps masculin n’est pas celui de l’homme face au corps de la femme. Le corps d’un homme est pour elle un objet de pouvoir alors que le corps d’une femme est pour l’homme un objet de désir, il se suffit en lui-même. L'homme au fond n'attend rien d'autre de la femme que son corps tandis que la femme peut se satisfaire d'un homme plus âgé s'il possède suffisamment d'argent pour l'entretenir. La femme est fasciné par le prince charmant et non par le paysan charmant, elle considère davantage le statut de l'homme que son corps, au fond elle voit l'homme comme une force de projection sociale. En ce sens le mariage est ce que l'on pourrait appeler la toile de l'araignée femme et c'est ce qui lui permet d'obtenir la capitulation consentie de l'homme. Ce traité exigé par la femme est obtenue par la promesse implicite de l'usage sexuel de son corps. cet appât charnel est suffisamment arrangeant pour obtenir de l'homme sa complète servitude. 

 Cet arrangement doit être exigé par chaque femme et il forme ce que Schopenhauer appelle l'esprit de corps (p27). Toute femme qui par son comportement transgresse cette règle est aussitôt rejetée et portée à l'infamie par tout le corps féminin. La femme devient donc impitoyable envers la femme adultère, elle couvre de honte celle qui trahit l'esprit de corps parce qu'en détournant l'homme de l'engagement que constitue le mariage, elle contribue à affaiblir le pacte qui permet à la femme de maintenir une certaine supériorité sur l'ensemble du corps social. 

 Ainsi la femme est le génie impérieux de l'espèce humaine et qui pour maintenir la survie du genre humain doit produire inlassablement des individus (p33). Elle est cette matrice du genre humain qui pour conserver un rythme de production satisfaisant doit impérativement attiré à elle l'énergie vitale de l'homme sous peine de voir l'humanité disparaître. L'avenir de l'espèce humaine dépend donc de la femme et de son pouvoir de séduction, en cela elle est le génie impérieux de l'espèce humaine. Isis et la Vierge Marie sont donc les symboles de cette humanité en développement et si les deux sont reines, elles le sont parce qu'elles ont accepté de perpétuer la vie en la sacralisant. En ce sens la responsabilité de la femme est grande, physiologiquement elle obéit à cette prescription mystérieuse qui nécessairement la domine pour éviter qu'elle mette en péril toute l'espèce. La femme provoque donc une concupiscence brutale qui pousse l'homme à travailler dans le sens de la procréation et le broie parfois dans cette logique libidinale qui peut aller jusqu'au viol. Le viol bien qu'immoral, est du point de vue strictement naturel et comptable, cette programmation primitive qui empêche l'humanité de disparaître. En effet cette force pulsionnelle de l'homme qui prend possession du corps de la femme pour l'ensemencer et sans son consentement, agit comme la faim qui pousse l'individu en extrême faiblesse à devenir cannibale pour ne pas mourir. Le viol est cette force ultime de la nature qui entraine par un excès hormonal l'individu dans une frénésie totale qu'il ne peut dompter. Cette servilité de l'homme à ses hormones est une puissante programmation primitive qui garantit à l'espèce humaine de perdurer, il faut rappeler, qu'en déplaise à Schopenhauer, que le christianisme a sacralisé la virginité et la chasteté afin de transfigurer le rapport concentrationnaire qui lie l'homme à la femme. En effet quand l'homme prend femme il est dans une position d'accouplement à la chair et quand l'homme ou la femme se voue à Dieu uniquement, il ou elle s'accouple à l'esprit. On passe de l'amour charnel à l'amour spirituel, en ce sens le christianisme a affaibli la puissance de séduction de la femme tout en rendant à l'homme une certaine autonomie qui lui permet d'orienter son énergie créatrice vers des buts moins prosaïques. 

 Mais quand le mécanisme idéologique, avec l'avortement, détourne la femme de son obligation naturelle d'enfanter, alors la femme dans sa dimension universelle envoie un signal de détresse à l'humanité qui inconsciemment fortifie le rapport sexuel. La pornographie est donc la réponse naturelle à ce dérèglement afin de compenser les vies qui ont été avortées. La pornographie est la voix tracée par l'inconscience instinctive qui manifeste en réalité une hyper sexualisation de l'homme et de la femme pour tenter de palier la législation de la diminution des naissances. La pornographie est donc une pulsion de vie qui se développe en conséquence du contrôle stricte de la vie. Hélas, la nature étant trompé dans son élan salvateur, l'idéologie a stérilisé tous les actes pornographiques et réduit la procréation à un acte mécanique. Mais curieusement en fortifiant la sodomie chez la femme l'homme a inconsciemment averti la nature du degré d'improductivité dans lequel se retrouve l'humanité. C'est pourquoi la pornographie qui est le spectacle stérile de la procréation induit tout de même que la nature veut passer en force, la surexposition et l'augmentation théâtrale du coït formel n'est que l'étape embryonnaire d'un défoulement généralisé. En effet le spectacle du corps dénudée de la femme au moment où celle-ci joue le rôle de la marchandise libidinale, augmente la suractivité hormonale masculine qui à l'échelle planétaire est prête à fusionner frénétiquement. 

 Quoi qu'il en soit, en guise de conclusion on reprendra ces mots attribués à Paul Armand Challemel-Lacour (ici), homme d'état français sous la IIIe république, qui vante les mérites de la virginité, et qui dit-il, permet de ne pas naître. Pour lui, la vie sent le soufre (p49), elle est un séjour infernal pimenté de débris de joie sur lesquels s'aiguise les lames de la douleur. La fin du monde, voilà le salut, conclut t-il à la page 52. Ce républicain laïque et franc-maçon qui a écrit un livre sur Schopenhauer intitulé, Un bouddhiste contemporain en Allemagne, est à l'opposé, comme Schopenhauer, de la doctrine chrétienne qui préconise d'être fécond et de remplir la terre. Pour compléter cette lecture je préconise au lecteur curieux de se pencher sur l'ouvrage incontournable de Julius Evola, "Métaphysique du sexe" (ici) qui indéniablement apporte une analyse pertinente qui n'est pas sans rappeler celle développé par Otto Weininger, dans son ouvrage "Sexe et caractère". Plus abordable le livre de Georg Simmel (ici), que l'on a déjà commenté, offre un point de vue sociologique où la femme est présenté dans sa dimension agissante, c'est à dire coutumière. 

Antoine Carlier Montanari

 

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