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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

12 Jun

Un Livre Que J'ai Lu (58) : Le Sentier Dans La Montagne ( Adalbert Stifter)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Stifter

 Voilà une histoire pleine de ce charme alpestre connu des montagnards et des voyageurs poètes dont la plus admirable incarnation romanesque demeurera la petite fille des montagnes suisses, Heidi. A vrai dire, ici,  Adalbert Stifter conte la vie telle qu'on devrait la vivre. La montagne est cette plate forme presque céleste dont les âmes peuvent par son intermédiaire devenir beaucoup plus proche de Dieu comme il le fut pour les bergers de la Salette et la petite Bernadette de Lourdes. De même si le Sinaï fut le céleste piédestal pour Moïse et son peuple, il n'en demeure pas moins que le spectacle du ciel, à ces hauteurs terrestres, est incroyablement vivifiant. C'est pourquoi l'auteur choisi ce voisinage pour son théâtre amoureux dont le personnage principal, nommé Tiburius, est, tout comme Marcel Proust, un peu trop sensible à la lumière du soleil. Ceci ne l’empêchera pourtant pas de rencontrer, au cours d'une randonnée en montagne, celle qui va changer sa destinée (p43). Cette jeune fille délicieuse qui cueille des fraises pour son vieux père malade porte le même nom que la Vierge. L'auteur est alors si bien inspirée qu'à la page 50, il accouche d'une allégorie du jardin d'Eden dont bien entendu le lecteur pourra apprécier à la mesure du style pictural employé. En effet la cueillette des fraises a ce fort accent du fruit défendu dont le rouge de la fraise évoque la mort en suggérant le sang. Ainsi l'auteur explicite d'avantage la scène dans une phrase très illustrative, Ces deux êtres dans ce site sauvage offraient un curieux spectacle. Notez l'absence de virgules, cette absence joint de manière presque brutale l'idée instantanée de la chute que les mots "sauvage" et "curieux" suggèrent efficacement.   Adalbert Stifter a donc saisi un amour archétypal idéal dont la portée offre le temps de réfléchir à ce qu'est devenu aujourd'hui le sentiment amoureux.

 L'auteur, comme on le verra dans Cristal de roche, (la fiche de lecture suivante), a donc le juste mot pour narrer ces petites histoires pastorales cathartiques dont la fraîcheur impressionniste souligne en quelque sorte un romantisme prussien déjà présent dans le Faust de Goethe à travers la contradiction des êtres où l'amour a le rôle de jumeler.

Antoine Carlier Montanari 

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