Casse Noisette : Arnaud Larher

 Il porte très mal son nom, ce nom qui fut en deux actes un véritable symbole musical de la fin du XIXème siècle. Son bûcher de bûches creuses et de copeaux empilés, glacés de neige, où chauffent déjà quelques braises blondes, chapeaute une région entière, froide et rustre. Dans ce cachot de chocolat et de praline, divisés de parcelles croustillantes que scelle une crème mousseline, se forme comme un ver dans un ventre, tout un tas d’ébarbures caramélisés. Par l’effort, cette argile aurait pu muter en véritable floraison où les arômes auraient charmé la langue avec une passion féroce et qui, par ruse, auraient stimulé les papilles pour les transporter de plaisir. Si le maître avait su, la Fée Dragée, le café, le thé et les fleurs auraient accompagnés en ballet le chocolat aux noisettes. Pensez-vous, le maître fit guillotine de tout cela et au lieu de cela fit de Fritz son casse-noisette!

Antoine Carlier Montanari