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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

11 Feb

Un Livre Que J'ai Lu (40) : Celui Par Qui Le Scandale Arrive (René Girard)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu

 Ce livre comme celui des entretiens avec Philippe Murray (1), aborde avec le professeur de science politiques Maria Stella Barberi l'ensemble de l'oeuvre de René Girard. Ces deux livres permettent effectivement une approche graduelle de l'anthropologie girardienne. La question  du sacrifice dans le christianisme est essentielle pour comprendre l'épanouissement de la civilisation occidentale. L'imitation au Christ entraîne la réconciliation universelle, l'imité, autrement dit le Christ, n'est autre que celui qui imite la volonté du Dieu purement Amour. Sa volonté, au Christ, est celle de Dieu et non la sienne. Si le modèle de notre désir est parfait, dans le sens où il ne désire que le bien et le vrai, le renoncement à la violence et à la haine entraîne indiscutablement un mimétisme pacifique. La poignée de main est révélatrice du mécanisme mimétique, l'autre, quand il nous tend sa main ou qu'il la refuse, nous demande en réalité de l'imiter. Cet exemple (p25) rend visible la propagation de la paix comme de celle de la guerre. Ainsi, pour échapper à cette violence mimétique, le Christ abolira la fameuse loi du talion en le confirmant par sa mort sur la Croix. Aussi il faut préciser la psychologie mimétique du violent. Ce que le Christ nous demande est de désobéir au violent pour lui éviter de justifier la sienne par le processus de surenchère. Ils aspirent à l'excuse de la "légitime défense" (p42). Il faut les priver de cette collaboration négative qu'ils réclament de nous (p42). Ce refus de jouer leur jeu, étouffe dans l’œuf la propagation de la violence. Pour saint Paul, cette tactique pose des "charbons ardents" sur la tête des violents, c'est les mettre dans une situation morale impossible (p43). Cette supériorité morale qui nous vient du Christ, a permis à l'occident de développer une auto critique capable de pardonner à ses ennemis. 
 Sur le plan religieux, la Croix du Christ a déchaîné Satan. Dans l'ordre habituel et naturel, le mimétisme courant voulait qu'on réponde à la violence par la violence. Cette polarité pré-chrétienne est l'ordre archaïque et satanique, Satan est enchaîné, Satan expulse Satan à chaque mimétisme. Après la Croix, la polarité mimétique change, Satan est obligé de se déchaîner, de se révéler aux hommes pour regagner du terrain, ce qu'on appellera le satanisme avec son dieu mimétique, l'antéchrist. Précisément, le Christ est le révélateur du mécanisme satanique, dès lors Satan n'a plus d'autre choix que de se répandre d'une toute autre manière. L'idée c'est de tout détruire,  c'est donc l'Apocalypse qui n'est que la révélation de tout cela. C'est pourquoi l'église qui tient pour enseignement la Croix est scandale pour Satan. Tout naturellement elle est tenue de jouer le même rôle que le Christ (p128). Elle est donc ce katechon qui lie Satan dans la vérité et le place sous la lumière divine. 
 La pensée de René Girard a donc toujours été apocalyptique (p117), l'équation est simple, comme Satan a été dupé par la Croix (p146), il se déchaîne pour pouvoir semer le désordre et les armes de destruction massive peuvent lui permettre, aujourd'hui, d'anéantir toute l'humanité. En ne voulant pas voir la vérité christique, l'homme est donc incapable de réaliser la non violence absolu qui conduirait à la paix mondiale. L'apocalypse est donc le seul moyen pour que l'humanité mette fin à ses illusions philosophiques et politiques. Les derniers jours révéleront Satan déchaîné!

Antoine Carlier Montanari

 

 

(1) René Girard, les grands entretiens d'artpress (voir fiche de lecture du 04 février 2018)

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