Aphorisme (46) : Pinocchio (Walt Disney, 1940)
D'ordinaire cette fleur, très particulière, qui enchante les jardins, semble ici toute vouée à cette seule image subtile, qui sous des traits charmants, ramène aux jeux intimes des amants. Jiminy Cricket, la conscience de Pinocchio, semble s'attarder sur cette fleur dont le pistil allongé qui sort de l'alcôve soyeux que forme sa fleur reproduit étonnement les sexes de l'homme et de la femme.
-"Tu te rappelles les tentations peut-être?", demande le criquet à Pinocchio. "Et bien s'en est une" , dit-il en se penchant malicieusement sur le pistil.
-"C'est monsieur grand coquin" , répond Pinocchio.
Si l'on conserve cette naïveté qui donna goût à notre enfance, cette scène du film de Walt Disney, n'aura point d'autre accent que celui de la fable. Mais lorsque ce dieu que l'on nomme Cupidon vient vous parler librement, ce dieu qui charme les sens, alors vous apprenez qu'il y a bien des manières d'observer l'amour.
Antoine Carlier Montanari