Titanic Economique (9)
Il en est au quotidien des hommes et des femmes qui vivent de rêve et de chimère, amputé des connaissances qui fournissent à l’esprit
l’odeur de sainteté, ils s’incrémentent suivant le schéma de la consommation et du travail, s’arrangeant des misères du présent pour édifier une citadelle du bonheur. Si à ma propre expérience
qui rend mon âme amère de leurs réflexions et de leur moquerie je m’en suis largement accommodé par ce qui instruit l’homme de sa condition. La vie est un drame, en plus d’être difficile et
parfois insurmontable elle reste cependant glorieuse si on la remet entre les mains de celui qui la façonné. Je pourrais donc m’asseoir et attendre que Dieu veuille bien déraciner ce monde, mais
en ce qu’il a forgé en mes entrailles demeure une consistance qui me pousse à aimer mes frères. En cela qui conditionne toute relation avec l’infini, j’engage donc en permanence le fruit de mes
recherches et de ma réflexion à l’édification de ceux qui m’entourent. Il est bien instruit celui qui se nourrit de la vérité et qui tente inlassablement de préparer aux évènements qui arrivent.
Je ne puis considérer qu’au regard de cette société l’esprit humain demeure englué dans des activités tendant toujours à déraciner. « Ils tombent dans une inertie de l’âme presque
équivalente à la mort, comme la plupart des esclaves au temps de l’empire romain. » A ces mots de Simone Weil, qui peuvent bousculer l’âme éclaire ce qui matérialise à l’esprit le degré de
déséquilibre qui atteint la nature humaine. Qu’il m’en soit pourvu qu’à cette compréhension que j’espère utile à celui qui la liera puisse apporter à ma rhétorique une plus grande envergure
car à voir comment se comportent ceux qui se disent mes chefs, je doute souvent de l’inutilité des études si celle-ci ne sont pas subordonnées aux nourritures de l’âme. Il conviendra donc à
l’homme peu soucieux de cette vérité que son désarroi peut-être élucidé s’il reste au commande de ce navire. Orientant donc sa vie à la loi de cet empereur qui séjourne là-haut et qui veut que
l'on joigne à notre qutidien les promesses de son règne, pour que l'âme puisse echapper au mal et au pire et qui contrairement aux mots de Richelieu « On doit se garder d’appliquer les mêmes
règles au salut de l’État qu’à celui de l’âme ; car le salut des âmes s’opère dans l’autre monde, au lieu que celui des États ne s’opère que dans celui-ci. Cela est cruellement vrai. », donnera
à l’esprit un pain savoureux qui soutiendra d'une charpente bien mieux nourrie une âme appelée au séjour des heureux. L’ordre ainsi donné permet d’entreprendre une recherche de la vérité et comme
je me plais à élucider ce qui arrive et qui bouleverse actuellement notre monde, je soutiens ardemment celui qui m’en abreuve. Il est donc a rappeler qu’aux dires de certains grands de ce
monde que celui-ci demeure dans une instabilité fort dangereuse. La manière reste la même, l’alchimie qui gouverne ce monde s’est passée du développement spirituel, dépossédé de la sève
littéraire et historique, devient à son tour une babel folle qui engendre des fils fous à qui l’on a promis un paradis fiscal et des avantages en bon du trésor. Babel continue à grandir, oubliant
que sur le Golgotha les fils d’Adam ont retrouvé leur dignité. C’est pourquoi: "Les risques pour la stabilité du système financier de l'UE ont augmenté considérablement. Au cours des
derniers mois, le stress souverain est passé des économies de petite taille a des économies plus importantes de l'UE", a déclaré le président de la banque centrale de la zone euro dans un
discours au comité Bretton Woods le 23/09/2011. Il appartient à chacun de réfléchir à l’écho présent, le système de Bretton Woods, qui le 15 août 1971, permettent aux États-Unis de mettre
fin unilatéralement à la convertibilité dollars/or. En conséquence, le système de Bretton Woods a officiellement pris fin et que le dollar est devenu pleinement" monnaie fiduciaire ", soutenue
par rien d'autre que la promesse du gouvernement fédéral. En conséquence Nixon créé une situation dans laquelle le dollar des Etats-Unis devient le support unique de devises et une monnaie
de réserve pour les États membres. L’Amérique s’endette, achète sans limite et résonne le monde à sa propre logique. La voilà maintenant à la tête d’un empire surendetté et certains de ses
leaders ne peuvent que constater l’imminente faillite. Si aux mots du président de la banque centrale européenne on peut également évoquer ceux du président de l’Autorité des marchés
financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet qui a parlé vendredi 23 septembre de « situation, très très préoccupante » sur les marchés et s’est inquiété d’un « risque de crise systémique » capable
de faire plonger toute la planète dans la récession, c’est-à-dire d’un effondrement de l’ensemble du système économique mondial. Si aux dires de ces dirigeants, l’on prend conscience de la
situation il est préférable qu’aux jours qui arrivent nous prenions acte que l’histoire entre dans une phase charnière. Railler la vérité, s’aveugler de l’essentiel à savoir les besoins de l’âme
est cause des troubles qui régissent le monde. Tout comme ces élites qui pensent naïvement que l’on peut indéfiniment soustraire l’homme de ce qui l’enracine, finissent par oublier qu’il est
appeler à s’élever, bien au-delà des simples exigences de l’économie. Ils s’embrouillent de langues et de mots sans envergure et conditionnent l’existence des autres à des impératifs
matériels. Ils s’en suit un troupeau amorphe, qui broute sans rechigner une herbe insipide et qui porte fidèlement le nom que l’on leur a attribué. Le visage collé au sol, ils ne lève la
tête que pour bêler.
Antoine Carlier Montanari