Modèle De Série
L'observation quotidienne des séries télés à quelques avantages à devenir complémentarité à la connaissance humaine si l'on daigne y accorder de l'attention mais surtout un effort qui consisterait à comprendre les scénarios qui les construisent. En effet il m'est apparu, bien entendu en rapport avec les choix qui sont faits des séries, que la qualité en consistance de la narration, des personnages et des faits amènent le spectateur que je suis, à une méditation sur le monde qui nous entoure. J'utiliserai le mot "spectateur "comme l'image de ma propre personne et qui permettra au lecteur de s'identifier à ce qui est écrit. Ainsi accaparé par le petit écran, la trame visuelle s'imbrique, reproduisant notre société, avec parfois beaucoup de justesse et de subtilité. Au regard de la personnalité des différents protagonistes, leur évolution au cours des épisodes, nous renvoie l'image de nous même et de ceux que l'on côtoie. Une ressemblance propre à nous révéler nos sentiments cachés, nos lâchetés, nos mensonges, ce qui nous caractérisent et qui nous définient dans la glaise humaine. Le miroir se fait soudain éclat de notre âme et se révélant, à la manière d'un tableau, qui non pas soulignerait les traits de notre visage mais celui de notre esprit, l'illustration douloureuse de notre nature. L'on se prend donc à décortiquer nos défauts, nos fantasmes et nos démons comme autant de ramifications qui nous assujettissent. Il est vrai que dans cette immersion narrative, les faits deviennent une démonstration évidente de ce que l'on entend tous les jours, de ce qui s'apparente à notre environnement et qui permettent dans un laps de temps donné, de rejoindre la construction visuelle et mentale d'éléments, qui auparavant voyageaient dans la conscience et l'inconscience, sans que l'on ne s'en rende compte. L'intérêt porté ainsi à différentes histoires permet, à la pénibilité du quotidien, l'explication vulgarisé de certaines complexités. Le temps qui passe n'est pas souvent devoir de mémoire et il conviendra que pour beaucoup la compréhension et les mécanismes de la machine humaine dépassent de beaucoup l'entendement qui les habite. Ainsi peut-être au regard de ce qu'ils suivent devant le petit écran, ils combineront le plaisir à l'utile. De même aux sources de ces rituels télévisés, la marche du destin et de l'histoire peut s'avérer édifiante et permettra la remise en question de ce qui nous construit et les prémices d'une recherche de notre consistance. Au même titre que le spectateur, le héro est confronté à ses problèmes ou à ceux des autres, se voit récompensé dans sa quête de vérité, par l'application de la justice. Les conséquences des actes mauvais sont réprimandés et la mise en lumière de la vérité extirpe le spectateur vers un retour aux fondamentaux, lui rappellant qu'il y aura toujours des hommes en quête de justice. Le rôle de la morale et de la gouvernance par l'esprit des impulsions destructrices, entraînent inévitablement le spectateur vers un sentiment rassurant. Les valeurs qui au jour le jour ne le récompensent pas forcément, s'imprègnent en lui par le comportement des héros, le rassurant quand au devenir du monde. La justice se voyant souvent malmenée dans sa vie, se matérialise à la manière des grands récits du passé, et lui permet d'espérer dans les luttes quotidiennes. Une réciprocité charnelle le lie à ce qui lui ressemble le plus, traçant ainsi au fil des évènements qui construisent sa vie, une parallèle lui permettant de trouver des solutions ou des explications à ce qu'il supporte. Suivre ainsi les pérégrinations des personnages, lui expliquent avec un plaisir construit par le suspense, le dessous des cartes, ce qui se cache souvent dans les relations humaines et tentent par une mise en scène efficace, d'illuminer la compréhension par des effets à retardement. La série construit une existence miroir à la nôtre et s'ingénie à l'élaboration d'une alchimie savamment planifié afin de résoudre les problèmes qui au début apparaissaient insolubles. Cette construction permet l'attachement du spectateur au récit et définie dans la durée, le temps de l'espérance.
Antoine Carlier Montanari