Le Phare
Il y a là une demeure qui jadis a pris peine à s’élever, croyant sans craindre que la mer l’abreuve de raisons d’espérer. Dans l’heure matinale de la plus belle saison, je vois le rivage prendre parure d’une voile que le soleil à prit pour compagne et lorsque j’ai rebroussé chemin, le point de l’horizon le plus haut me fit signe de prendre repos. Ô mon âme, dis-je au vent qui venait, ne vois-tu pas que nul homme ne peut marcher sans cette lumière! Et comme à bout de souffle, regardant cette pente qui glissait sous moi, je me vis entouré d’une impénétrable folie. Je me mis à lui crier de prendre pitié de ma peine, mais cette mesure ôte à la lumière son plus grand honneur, réclame un dû que beaucoup d’entre nous laisse aller pour ne point l’affronter. Ainsi le poète a formé ses mots et s’il avait pu dire tout l’amour qu’il avait de nous, il aurait délaissé un temps le Parnasse et se serait jeté doucement à la mer.