L'architecture Du Diable (3)
Dis-moi qui tu es, toi que l’on fait souffrir dans ce gouffre maudit, parmi ces âmes vides que mille supplices égorgent sans fin? Je commencerais bien ce texte par cette phrase parodiée à mon cher ami Dante, que j’aurais dis à celui qui a user de mots si troubles pour évoquer ce complot qui nous menace tous. Cette secte si vociférante envers Dieu, ne sait qu’affliger à l’âme des maux et des querelles si bien organisés, qu’ils finissent trop souvent par être niés de la plupart. L’on joindra à cette pensée, qui je sais bien ne trouve pas pour beaucoup d’encrage auprès des cœurs, le besoin de découvrir la vérité. Il n’est rien ici bas qui reste sans raison et je dois dire que ce que j’ai vu et que je vais vous compter m’a profondément attristé, plus même s’il faut retenir à la peine du cœur, les affres et les vices liés à cette connaissance. J’aimerais vous dire que tout cela n’est que pure imagination et que l’on se contenterait bien de n’en garder que les artifices. Mais entendre le monde, celui des princes, prend bien soin de garder secret les puissances sous jacentes, celles plus obscures et qui se manifestent de la manière la plus discrète afin de ne point rendre visible sa vérité. Il est entendu, à l’esprit chevronné, que le cercle qui lie toutes ces forces, prend racine aussi loin que le temps. Remonter autant de temps sans saisir toute l’obscurité qui y règne, dont rien ne peut séparer de la chute d’Adam et de Eve, ne peut permettre à la compréhension de remettre à l’endroit les origines du monde. Ce paradis perdu, comble bien son architecte, si décidé en ce temps de soumettre l’homme et sa descendance, a, dès le départ instruit sa propre cohorte avec ses dieux et ses idoles. Ce court exposé vulgarise cette liaison odieuse de l’homme avec la bête, celle-ci, dont rien ne peut enlever la haine qu’elle a de notre espèce, enflamme si fort les cœurs, que le désespoir, la peur et la haine accompagnent si douloureusement la vie qu’elle fini par sembler la plus forte. Ainsi, ses fils, je les appelle ainsi par l’admiration qu’ils portent à cette force, s’agitent, complotent et portent en dessous du monde une sombre affaire. Il pourrait être conseillé de lire ce fameux écrivain qui porta à nu une partie de cette descendance et qui rendit comme Edgar Allan Poe les générations suivantes fascinés à cette mythologie de l’horreur, si bien qu’en dedans d’eux plus rien ne pouvait envisager Dieu comme centre de l’univers. H.P Lovecraft, celui dont je parle, matérialisa si bien ces engeances rebelles, finissant par leur donner des noms si étranges et si lointains, que les hommes le prirent en admiration. Giger, à son tour, de toute ses facultés, est venu pécher au Necronomicon, notre genre humain entre ses mains prit l’ampleur de la décadence. De tout ce que peut servir la vanité, c’est au nom de cette infâme putain qu’est l’horreur, qu’en dedans de lui, notre peintre, vient défigurer l’homme et sa grandeur. Dans ce vaste monde qui l’oblige à en pourrir la vision, selon ce que l’on entend du beau, son regard exalte la mort et la décadence, auquel beaucoup ont concédé de l’admiration, d’ailleurs cela paraît juste d’en être ainsi. Sans tarder, le monde qui jadis trembla à Babel et à Jérusalem, repris vigueur auprès des siens et engendra des fils pour régner sur les peuples. Ces anti-Christ comme Hitler, Staline et Pol Pot, permettant par des lois d’encourir à l’extermination de la race humaine, donnèrent par leur exemple une autre plus grande qui finit par autoriser pour toutes les nations le droit d’interrompre la vie de l’enfant à naître. Voilà quel horrible fardeau qui engourdi le monde et pourtant cette iniquité est perçu pour une grande majorité comme une liberté à défendre, voir même un bien. Il faut comprendre par ce supplice, car c’est un supplice pour le fœtus, que l’autel de Satan déborde de sang et comme il insulte toute la divine bonté par ce crime, il nourrit abondamment en misère et en souffrance les hommes. Aucun de ces méfaits ne lui ait rendu, c’est à partir de là que l’insupportable mensonge prend forme. Ce complot, tournoyant sans arrêt, profite bien de notre bêtise, qui par derrière et par l’entremise de ses subordonnés, efface notre espèce en corps et en âme. On veut qu’il en soit ainsi et on ne trouve rien à redire, on déclare légitime un tel acte, qu’aucun tribunal ne vient s’empresser de le rendre inique. Les âmes sont tièdes, chaque esprit que l’on va destiner aux peines infernales, ne montrent même pas de peine pour ces vies, et ce grand connaisseur, expert en tous les crimes, enroule son corps et sa queue autour de son butin et grimace autant qu’il le peut pour montrer sa victoire. Je ne saurais écrire plus longtemps cette abomination sans qu’une vaste colère vienne me tourmenter. Quel illustre plan pour celui qui agît en dessous et s’il fallait à l’homme, à vous, à moi, de l’entendre rire, ce puissant seigneur tomberait à jamais, mais même dire cette chose évidente ne serait convaincre l’esprit moyen, d’autant plus qu’il ne croît plus en rien. Dans cette effet, si pervers puisque il discrédite les origines du mal, perd de son acuité lors des évènements et n’est même plus capable d’appréhender cette obscur courant. Pourtant il agît, si adroitement, qu’il dissémine quelques indices, qui pour le profane ne semblera pas digne d’intérêt, d’ailleurs il le supprime de toute discussion si celui-ci est évoqué sérieusement. La vérité chrétienne arrivant avant eux, ne pouvant aimer Dieu comme ils le devraient, échappant à toute part de cet ensemble, leur crime et non point d’autres, les condamne à ce gouffre béant qu’ils ne comprennent pas. Qu’éprouverait cette foule devant la vérité, d’hommes et de femmes bousculés et maltraités, là comme l’a si bien montré François de Nomé, enfourchés et écartelés, tous rouges feu, cette foule immense qui brûle comme un seul corps et qui se tord en une vague déchaînée. Elle est si terrifiante et si pleine de ténèbres, que malgré mes efforts pour ne pas la voir, je distingue par la pensée ce que les chefs d’œuvres du passé m’en ont montré. Me faisant pénétrer au sein de ce mystère, qui aujourd’hui prend forme partout, allègrement sur les murs et les écrans, sous l’aspect qui trompe le mieux la raison, et qui sans retenue déverse son poison dans les pensées. Nous sommes arrivés au moment où j’ai dis qu’il complote en chacun, plus en ceux qui le vénère et qui méticuleusement mettent en place son plan sur l’humanité. Nul autre force n’existe pour eux, ils servent assidûment leur maître, sans concession, je mènerai bien à cet essor si dramatique la conclusion moribonde qui m’a fait valoir ce texte. Vous allez la lire, le seul extrait de la lettre de Pike (telle qu'on la trouve dans Le diable au XIXème siècle) à être cité par Carr25, le Cardinal Rodriguez26 et l'auteur de The Cause of World Unrest27 est celui-ci: « Nous déchaînerons les révolutionnaires nihilistes et athées, et nous provoquerons un formidable cataclysme social, qui montrera bien aux nations, et dans toute son horreur, l'effet de l'incroyance absolue, mère de la sauvagerie et du plus sanglant désordre. Alors, partout, les citoyens, obligés de se défendre contre la minorité folle des révoltés, extermineront ces destructeurs de la civilisation; et les innombrables désabusés de l'adonaïsme, dont l'âme déiste sera jusqu'à ce moment restée sans boussole, ayant soif d'idéal, mais ne sachant à quel dieu décerner leurs hommages, recevront la Vraie Lumière, par la manifestation universelle de la pure doctrine luciférienne, rendue enfin publique, manifestation qui surgira du mouvement général de réaction, à la suite de l'écrasement de l'athéisme et de l'adonaïsme [Christianisme], tous deux vers le même temps vaincus et exterminés. » Cruelle perspective, que je mets ici en lumière pour mieux souligner l’importance de l’esprit à considérer le pire. A partir de cet extrait, en jaillit bien d’autres, à profusion, dans un fondamentalisme, ennemi de la révélation christique. Il féconde, exige, plus inventif encore pour l’approcher et l’exterminer. Cloitrés dans leur sphère, bien à l’abri, adorant leur seigneur comme un dieu, propage par un relativisme débordant un rationalisme athée. C’est là leur façon de procéder, cette redoutable foi qu’ils appellent les lumières, justifie cette liberté qui est de quitter Dieu. L’athée ne sait pas qu’il sert un autre dieu, celui-là plus malveillant, l’essentiel étant de faire sortir de la tête le vrai Dieu.
Antoine Carlier Montanari