Générations Sacrifiées
Conformément à la logique du progrès capitaliste, cette génération se place à la pointe de la technologie, et en raison de son hyper subjectivité elle bénéficie d’une grande place dans le cœur des banquiers. Le management du « je » est somptueusement incarné par les idoles audio visuelles. De là le message selon lequel il faut être superficiel, n’est plus honteux. La culture présente traite uniquement de la forme, il faut dire qu’être belle ou beau, ou même belle et beau, suffisent à établir la structure d’un CV. Quand on se donne la peine d’étudier cela de plus près, on s’apercevra vite de la logique idéologique qui se cache derrière. Les maîtres chanteurs de cette nouvelle politique de l’éducation ont tout le loisir de sacrifier ces générations sur la table des bénéfices. Il faut insister sur le fait du désordre moral qu’engendre un tel lait maternel, les protéines de croissances garantissent ici une déficience du bon sens et de l’esprit critique. C’est désormais la pilule contraceptive qui fait office de manager corporel, il faut peut-être l’affirmer clairement, les mannes financières n’ont pas la prétention d’assurer la survie de la civilisation. A moins de porter d’autres valeurs, cette génération est morte en dedans. Tout ou rien, ils s'en moquent, ils s'en vont furieusement en groupe brailler dans les temples modernes. C’est le sacre du bruit, avec ses impulsions névrotiques offertes par la pédagogie officielle. Les auteurs de ce livre scolaire, font l’éloge de la doctrine nihiliste en s’inspirant directement de quatre évangélistes pyromanes. Darwin, Nietzsche, Marx et Freud, c’est l’avant-garde postchrétienne, ces porteurs des valeurs humanistes ont procédé méthodiquement à la seconde mort de Dieu. Dans la mesure où toute cette génération en a fait son crédo, l’éternelle félicité s’est transformée en un vaste parc d’attraction.
Antoine Carlier Montanari