Générations Sacrifiées (5)
L'on peut voir l'absurde comportement qui touchent beaucoup de jeunes gens, la peine qu'ils se donnent pour séduire et falsifier leur apparence. Ils s'efforcent de plier leurs attitudes aux dogmes de la mode en enfilant les apparats de la modernité. Répondre aux exigences les plus superficielles entraînent un abandon de l'âme, ils s'évertuent à rendre attractif ce qu'ils ont de plus charnel. Là où se dévoile la vacuité des comportements, là apparaît l'abandon parental et le manque d'affection qui pousse ces jeunes à rendre sacré les besoins matériels. Le milieu familial s'est décomposé et le socle qui fournit l'encadrement nécessaire à la bonne conduite de la progéniture s'est libérer des tâches qui lui incombait. Laissant aux écrans la mesure de l'éducation, ces jeunes se voient contraint de tirer profit des nouvelles technologies et s'approprient allègrement les comportements des icônes populaires. Ils s'attachent à choisir des modèles excentriques, qui prônent l'assouvissement des désirs. Le "je" les intronise au monde, centralisant sur eux les forces de la consommation et rendent vain le sacrifice de ceux qui sont morts pour la paix. Coupables aux yeux de l'histoire, ils avalisent Sodome et gomohhre en prônant les vices comme des vertus. Aux gouvernements libertaires qui induisent la culture de la préférence personnelle et de la réussite sociale, qui ne peuvent admettre l'ordre spirituel comme doctrine de vie, poussent ces générations à l'étouffement de l'âme. Il en résulte les névroses que l'on connaît et ceux qui à l'âge de la raison constate le vide qui les attend, choisissent l'isolement ou le refus de la vie. Les liens familiaux se résument à quelques mots de courtoisie et l'on voit les exigences parentales souligner l'importance de la réussite financière. Le besoin de se dépasser, de grimper les échelons, de devenir premier, de diriger les autres, sont autant de conseils qu'ils reçoivent de parents frustrés, qui les poussent inconsciemment dans le piège de la servilité au système. Comme ils ne peuvent apporter des solutions d'ordre religieuses et morales aux questions existentielles, ils y répondent par une rhétorique matérialiste qui entraînent inévitablement l'enfant vers l'envie et les désirs. Le "je", encore une fois se révèle le plus important et ils s'y attellent de manière rigoureuse. Dévots à ce mode de vie, ils deviennent nombrilistes, narcissiques et incrémentent le monde aux repères qui les assouvissent. John Tierney dans le new york times, nous parle de l'ego de cette jeunesse, provoqué entre autre par l'afflux de la musique pop et de ses paroles véhiculées. La proportion du "je" entraîne l'admiration de soi et des valeurs liés aux désirs individuels. La constatation du journaliste est assez révélatrice des mécanismes du comportement et l'on voit donc cette jeunesse utiliser d'avantage les mots comme "haïr" ou "tuer" que "amour" ou "adorable". L'on pourrait s'attarder sur les relations qui lient les jeunes à la musique et comprendre le fonctionnement qui rassure les uns et enrichi les autres. A la compréhension de ce que la culture d'aujourd'hui revendique, l'on est à même d'y déceler l'attrait de l'argent et de ce qui s'en suit. L'écoute abusive de Lady Gaga promet l'apothéose de la subjectivité qui le plus souvent démontrent avec arrogance la fascination du superficiel. L'on pourrait consulter l'oracle de l'olympe, pour lui demander où trouver des fils de Sparte qui daigneront offrir leur vie en cause juste et noble. S'il nous fallait trouver ceux qui à l'exemple de Verdun ou Dien Bien Phu, prendraient acte du bien commun et s'agenouillerait en acceptant le devoir sacrificiel alors il faudrait chercher dans les rangs de ceux qui se nourrissent de foi et d'espérance. Pour en revenir aux causes de la déroute et qui incombe à l'ordre parental son affaiblissement, reprit dans le monde par Gérard Mauger, manque de dire la solution, du moins pour ces deux journalistes, qui redéfinirait la cellule familiale par la morale naturelle et religieuse et plus en avant la prière qui permettraient le retour au silence et à la patience. Des concepts, hélas, qui échappent encore une fois aux intellectuels et qui tentent de nous décrire dans une verve bien calculée le constat noir d'une époque qui a évincé Dieu de sa table. Leurs explications apparaissent, pour celui qui rationalise tout, juteuses et recherchées, comblant certainement leur ramifications cérébrales mais n'apporteront pas la solution escomptée au diagnostique qui s'avoue fatalement toujours plus sombre. Il est évident et celui qui me contredira avouera qu'il ne mesure pas l'homme à sa filiation divine mais comme un objet vivant qui n'a pour sens que le fruit du hasard, que le parent d'aujourd'hui n'est plus qu'une coquille vide et qui n'espère en la vie que de jouir d'une bonne retraite. L'étroitesse qui tortionne l'esprit qui les anime ne conçoit plus l'âme en la demeure et ravale le temple avec des bistouris pour que tous les yeux se tournent vers eux. Il ne reste plus qu'à cette progéniture de plagier sa semence et de fournir au monde un fruit défendu.
Antoine Carlier Montanari (commentaire suite aux articles de JohnTierney dans le new york times (associé au figaro) du 07/05/2011 et de Gérard Mauger dans le monde diplomatique du mois de mai 2011)