Générations Sacrifiées (3)
Au regard des illusions de l'homme, louant les sphères radieuses du plaisir et qui entraîne sa descendance à la verticale du précipice, nous apparaît l'effrayante constatation de son manque d'envergure. Sa procréation dégénère au fil des années et semble se conforter dans l'épanouissement de ses désirs. C'est avec une certaine confusion de la vie qu'ils s'ingénient à plagier les modèles exemplaires de la mode. Sans retenue aucune ils se confondent dans un mimétisme quasi religieux où leur singularité s'est dissoute en entraînant leur être tout entier à l'édification de leur propre babel. L'étrange possession qui les habite renferme le manque d'affection et l'amour de leur proche. Ainsi oubliés des devoirs de la bonté et de la miséricorde, ils s'évadent aux triomphes des avenues et dépensent leur temps à la contemplation de Mars. En meute, ils sillonnent les temples urbains et s'entichent des arrogantes beautés qui parsèment les publicités. Ainsi confondus des modèles actuels, ils fabriquent ensuite l'édifice de leur propre gloire et cristallise dans leur vie, la béatitude aux icônes modernes. Les parents, préservant d'avantage le confort de leur progéniture, ne s'attardent pas à leur inculquer les vertus qui participent au bonheur de l'être. La préciosité de l'âme est une fable qui ne mérite pas l'attention, préférant rendre grâce aux diplômes qui illuminent les têtes, soustrayant ainsi leur filiation à la dérive des courants matérialistes. Les prêtres de la modernité profitent du vide obtenu et caressant les jeunes poussent en prenant plaisir à rendre caduque les consistances intemporelles. Ainsi illuminés des trésors de l'orgueil, les fils et les filles absorbent sans réticence ces savoirs et ne rechignent pas à se faire les chantres de l'ordre nouveau. Précipités dans l'antre du monde, affublés des marques vestimentaires, ils déambulent fièrement octroyant au monde l'image d'une jeunesse capricieuse. Il pourrait apparaître, au regard du passé, l'émergence d'une caste nouvelle aux codes particuliers et qui se dessine par l'admiration des mirages modernes. Ils paraissent fantomatiques, livides comme happés par le rôle grandissant des films d'horreur. L'omniprésence dans leur quotidien des éléments ténébreux de la culture populaire, déracine leur compréhension du monde et s'en vont allégrement jouer les morts vivants aux entractes scolaires. Les effigies moribondes s'installent sur leurs étagères et trônent comme des trophées, déifiant inlassablement les forces qui les fascinent. L'étalage de la modernité les arrache à la contemplation du merveilleux et des sentiments les plus nobles, croyant que le sacrifice ne se délecte qu'au cinéma. Il est louable, de considérer que le plus grand nombre, à la lumière de Sodome et Gomorrhe, ne peut cacher le petit nombre qui s'évertue à la recherche de la vérité; L'oublier serait évidemment me compter parmi le premier groupe. C'est pourquoi, lorsque ces mots affleurent l'écran, ils ont pour vocation d'évoquer la quiddité des choses ou plus simplement leur substance. Il serait dommage de ne pas considérer le propre de notre époque sans évoquer le passage des transgressions qui dégradent la vie. Le point culminant à l'élaboration d'une critique est la compréhension des forces qui peuvent nuire à notre existence et qui empêche bien souvent l'épanouissement de notre existence. Le rôle de mes mots permettent la vérification des courants qui aspirent l'homme, des conséquences de ses actions qui se répercutent sur les générations à venir. C'est donc, à la lumière de ce qui m'anime, considérant que tous doivent se donner la peine de rechercher la vérité, il est regrettable de voir qu'à notre époque, qui propose, sans commune mesure avec celles du passé, les moyens de s'instruire les plus nombreux ,à tous même à celui qui dort dans la rue, et que malgré cela, le plus grand nombre se contente de ne rechercher que ce qui lui plaît. L'évaluation de ce qui l'entoure s'aveugle des restrictions premières, freiné par la maudite soif de l'or, me faisant ainsi dire que l'homme en tout temps bute sur les consistances matérielles, mais plus grandes à notre époque du fait simple qu'il s'est émancipé des règles du Sinaï. Par conséquent, et surtout par observation du monde comme le souligne Cicéron à propos de Pythagore, que la jeunesse se voit avortée des valeurs qui l'anoblirait, prétentieuse d'un monde qui la vénère comme un veau d'or mais qui l'a souille sans mesure afin de combler les caisses de César. Précipité aux chants des sirènes, refusant d'accomplir la tâche qui les rendrait libre et qui honorerait le sacrifice de leurs ancêtres par un serment de fidélité, ils souillent constamment l'héritage transmit et dénigre le savoir qui à élever le monde. Je pourrai tourner le regard à cette génération et me rendre compte de celle, fort peu nombreuse, qui soutient encore les arcanes du temple mais celle-ci est déjà sauvé et je me garde encore précieusement les mots pour son éloge.
Antoine Carlier Montanari