Générations Sacrifiées (2)
Comme ils sont loin de se douter de la perfidie qui les animent, s'en prendre de la manière la plus lâche aux plus faibles, de caillasser les forces de l'ordre ou les représentants de l'état, de s'insurger contre ceux qui ne sont pas du même avis que le leur, de s'organiser en bandes et d'agresser violemment ceux qui se rendent à leur travail, la liste peut être encore plus longue si l'on daigne regarder quotidiennement les faits dans les journaux. Leurs vociférations permanentes à l'encontre du monde qui les entourent, s'enthousiasmant des combats de rue et rappant l'injustice qui règne en prétendent sans mesure que leur combat est le bon. Ils imposent leur présence en édifiant des codes comportementaux propices à engendrer la peur dans l'oeil de l'autre. Ces barbares nivellent la société vers le bas et s'engagent à railler un monde qui n'est pas le leur, leur existence s'achemine dans l'autodestruction et le déni de l'autre. Préposés d'avantage à l'admiration de la force et du plus fort, ils se font les relais de ceux qui s'enrichissent par le vice, et le plus souvent leur avenir est décidé par l'abandon de tous ceux qui les aiment. Ils se soustraient sans réflexion à toute organisation prônant les vertus et l'effort, galvanisés par les discours les excusant de ce qu'ils sont et s'enfoncent volontairement dans le rejet et la haine. Nous pourrions être clément et leur pardonner bien des méfaits qu'ils ont commis, au regard des problèmes familiaux ou financiers qui peuvent les toucher, se serait envisageable d'atténuer l'ampleur des dégâts commis et il est impératif de nous le rappeler; cependant lorsque l'histoire ou l'actualité nous rapporte la détresse de ceux qui ont connu les camps, la famine, la maladie, la déportation ou la mort nous rappellent que dans ces malheurs la condition de ces jeunes est nettement plus enviable. La construction de la personne par le courage, la patience, l'acceptation des difficultés n'est pas désirée, l'apanage de l'argent et de la facilité est d'avantage le bien qu'ils convoitent. C'est ainsi que parmi tous les peuples, ils s'inscrivent en rebelles déboussolés sans saisir le sens de leur existence et s'en vont démolir les citadelles humaines sans savoir qu'un jour tout homme se verra confronter à sa propre conscience. Ils réussissent à se faire détester et ne comprennent pas ce qui se passe, l'ignorance et l'inculture sans parler de l'analphabétisation les rendent d'avantages soumis à leur instinct, plus proche de l'animal mais non excusable du fait qu'ils sont des hommes. Leur incapacité à se retrouver face à eux même, empêchant toute incursion littéraire dans leur quotidien les empêche d'édifier leur être en un temple merveilleux. Il faudrait se rassurer mais les jours qui viennent seront plus sombres car la douleur qui les animent les voiles de l'amour qu'ils peuvent donner. Ils se sont endurcis et leurs coeurs deviennent sourds aux appels de la bienveillance.
Antoine Carlier Montanari