France prostituée
Qu'en est il de cette France, prostituée aux contingences étrangères et à cette moralité républicaine qui abreuve l'opinion de ses dogmes aux racines libertaires? Affublée d'une marianne au regard vide qui s'extirpe de la fougueuse héroïne de Delacroix sans pour autant incarner l'allégorie qu'elle pourrait représenter. La république a trouvé son veau d'or et instruit un peuple qui se demande bien à quel moment l'histoire s'est incarnée en elle. Les rouages politiques ont subtilisé les monarques d'antan en piétinant le terroir qui les ont animé. Au seuil du sérail révolutionnaire, emprunt d'un humaniste presque naïf, l'élaboration des lois nouvelles ont délibérément octroyé au temps, l'enfance et l'adolescence. Une ère moderne qui veut se faire mère du peuple français en établissant au pinacle, la loi du temps et des lumières afin d'émanciper la gloire de l'homme. Une idée qui se fige dans l'oubli des racines et de l'histoire, accaparant les vestiges de la république romaine et cristallisant en son sein la puissance de la monnaie et la volonté de régir les hommes par la domination des passions. Aux règnes des aristocrates politiques, qui se veulent altruistes et soucieux du bien commun, élaborent à l'ombre des colonnes, la domination de la plèbe par les plaisirs et les loisirs. Une résurgence historique qui évite la comparaison avec la maison mère et entretient dans le langage commun l'inévitable consécration du christianisme sur la république romaine. La France quasi dissoute à l'empire européen se révèle une maîtresse sage et soumise au dictât de l'empereur, qui inévitablement se rendra maître de ses intérêts. La gloire passée des rois s'est dissipée dans des livres à caractère sacré ou religieux, rendant ainsi caduque leurs qualités politiques et économiques. Le choix s'est porté à la remise en ordre des temples et des cités, l'arrivée des nouvelles pensées, instruites par la France au monde et l'ordre nouveau s'est organisé suivant la doctrine de la soumission des valeurs humaines aux valeurs commerciales. Rome est revenue gérer le monde, sans rougir d'élever l'homme dans sa dimension matérielle, refusant sa soumission aux puissances de la providence. Le retour en grâce de l'antique demeure, accablé par l'orgueil et la gloire des héros, retrouve en apparence sa majestueuse couronne de lauriers. Le trône attend son maître et dans l'attente certaine de celui qui prétendra tout régler, les hommes s'attachent quotidiennement à préparer sa venue. L'aveuglement des foules, accaparées par le talents de ses idoles, scandent sans retenu au colisé et efface de leur mémoire le temps de l'observation et de l'esprit critique. L'homme est revenu à sa première mesure, il colle son visage au sol et applaudi le vainqueur des jeux. Dorénavant César est élu et à sa suite son cortège, ils signent les lois nouvelles qui établissent la suprématie de l'aigle. La déesse s'est accouplée à l'homme dieu, promulguant un règne sans fin à des fils ensablés dans l'iniquité et la quête du plaisir constant. La France s'enfonce dans le désenchantement et elle voit la promesse qui lui a été faîte disparaître. Ses fils lui ont retiré son socle de première dame en lui rappelant les péches de ses premières années. Ils s'amusent à la mettre à nue, vociférant sur son étendard l'injure des peuples rebelles et dans cette calomnie ils enfoncent dans sa chair les piliers de la honte. Ce peuple s'est brisé aux cohortes barbares et le manteau sacré qui la recouvrait s'est vu volé et donné aux jeux afin de divertir ceux qui ont promis sa mort. Encore et encore, ses enfants indignes ont honoré les princes et leurs concubines, prêtant à leur vices des vertues qu'eux mêmes se targuaient d'appliquer. Ils ont mi au pinacle des seigneurs vils, persuadés de leur bonne foi et de leur capacité à régner. L'ordre inversé entraine les aiguilles de l'horloge au temps nouveau et qui grave le monde dans une modernité défini par l'annulation des dogmes du passé. Très vite, les jeunes pousses ont pris note du fait et se sont fait prédateurs de leurs maîtres. Nivellent le monde à l'accumulation de l'argent, ils ont formé les prochaines générations en vue de préparer la réorganisation de toute chose à la règle mathématique. L'ensemble se veut cohérent et propice à simplifier la main mise sur la variable la plus dangereuse au système, la conscience de l'homme. La France s'est alors faît chantre de cet hégémonie, envoyant ses plus fidèles représentants aux offices du mondialisme, promettant ainsi la mort de la nation et la soumission du peuple afin d'établir sur ce monde le règne de l'économie.
Antoine Carlier Montanari