Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

05 Jan

Un Livre Que J'ai Lu (214) : Mariage à La Mode (Katherine Mansfield)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Katherine Mansfield

 

 L'illustration de la première de couverture est un détail d'une toile de Charles Hoffbauer, peintre impressionniste français naturalisé américain. Cette toile (ici), appartient au courant impressionniste. Ce courant pictural a su offrir au regard, à travers notamment la bourgeoisie, une béatitude calme, silencieuse, presque onirique. L'impressionisme est la littérature visuelle de cette mondanité extrêmement élégante et animée d'une manière d'être admirable et presque achevée. Illuminée par une aura enchanteresse, cette bourgeoisie qui maitrise l'art de la bienséance et celui de la distinction, comme celui des convenances, nous rend, par contraste, ridicules dans nos accoutrements modernes et fantaisistes. Cette vue de la plage qui montre des êtres exceptionnellement raffinés, offre le spectacle enchanteur d'une race d'hommes et de femmes particulièrement accomplis. C'est dans ce décor que Katherine Mansfield décrit des scènes familiales où triomphe l'idéal d'une bourgeoisie sophistiquée. 

 

 Un certain Marcel Proust aurait élevé considérablement ces instants captés sur la plage. Notre auteur s'est simplement contenté d'exposer des moments de vie sans communiquer sur la complexité de ces êtres d'exceptions qui ont inspiré un bon nombre de peintres et de romanciers tout en devenant la cible préférée des révolutionnaires. Katherine Mansfield ne va pas au delà de ce folklore bourgeois qui hélas exhale seulement son mystère et son romantisme. C'est le spectacle peint de la fortune qui devant la mer rayonne de sa propre sainteté. L'auteur effleure des vies lasses et souvent mélancoliques, sensibles aux arts et sachant naturellement qu'elles sont destinées à dominer. On peut regretter de ne pas être invité au plus près de ces vies riches, honorées et bien installées. Quoi qu'il en soit, on peut faire remarquer au lecteur que l'auteur qui dans la vraie vie n'a pas été la femme d'un seul homme, n'a pas particulièrement favorisé la gent masculine. En effet, au chapitre III de la première nouvelle, notre auteur compare la théière maintenu au fond de l'eau par la bonne à un homme qui se noie et qui fait dire à cette même bonne, que cette noyade est un sort encore trop doux. Peut-être une impulsion féministe, quoi qu'il en soit l'ironie contenu dans la seconde nouvelle, à savoir "Mariage à la mode", traduit peut-être les sentiments de Katherine Mansfield à l'encontre de ce pacte de fidélité à durée indéterminée.  

 

Antoine Carlier Montanari

Commenter cet article

Archives

À propos

" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin