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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

22 Nov

Un Livre Que J'ai Lu (210) : Les Nuits Blanches (Fédor Dostoïevski)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Fédor Dostoïevski

 

 L'auteur, Fédor Dostoïevski installe progressivement un tryptique amoureux particulièrement amer pour le narrateur qui est l'un des trois protagonistes de ce commerce sentimental. La jeune femme qui est le coeur de ce tryptique et qui se nomme Nastienka, est le centre gravitationnel de cette histoire. Cette pauvre jeune femme, aimée de deux hommes, est le jouet de l'auteur. Dostoïevski comprime son récit autour de cette fleur, qui à vrai dire, ne fait d'efforts que dans le sens de l'amour. C'est une créature toute simple, tout ordinaire mais gracieuse, indulgente et bienveillante qui ne demande qu'à vivre l'amour ici-bas. Le lecteur pourra s'étonner du dénouement tant Dostoïevski a privilégié une relation plutôt qu'une autre. L'auteur invite le lecteur à méditer sur la solitude qui pousse un peu vite les jeunes êtres dans les bras de Cupidon. Au hasard des rencontres, les possibilités amoureuses sont multiples et c'est pourquoi, pour se dégager de l'idée systématique du destin dans la naissance d'un amour, il faut rappeler l'importance des impulsions hormonales de l'homme et de la femme. En effet, concernant la femme, celle-ci est tout orientée vers la séduction pour que l'homme ne s'écarte pas des conditions objectives de survie de la vie biologique. C'est vrai, la sensualité est évidemment un facteur qui biaise l'idée de l'amour même si dans cette histoire la chose n'apparait pas du tout sous cet angle-là. 

 

 Nous ne sommes pas dans le Diable de Léon Tolstoï (ici) où la belle paysanne Stépanida fait rouler ses formes pour appâter Irténiev, un propriétaire terrien marié à la douce et fragile Lise. Il y aura bien, entre ces deux-là, un pacte satanique implicite. Le pauvre Irténiev succombera aux charmes de la belle paysanne et en vertu d'une loi morale presque incontrôlable, la culpabilité le rongera. Dans cette histoire-là, l'abdication de la volonté est épouvantable. Il est vrai que dans la littérature, la femme est un stimulant vigoureux qui nous expédie dans des situations difficiles. La plupart du temps les effets sur les hommes sont dévastateurs. Pour le grand écrivain la femme est un instrument de torture raffiné. Elle est un redoutable agent d'insécurité pour l'homme et bien plus pour son âme car le diable est assez taquin pour se jouer des ces deux-là. Dans le récit de Dostoïevski, le jeu n'est pas aussi pervers mais la belle Nastienka officie avec une douce et paisible hypocrisie qui me fait penser aux mots de Charles Baudelaire concernant cette grosse bête de George Sand.

 

Antoine Carlier Montanari

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