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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

05 Oct

Un Livre Que J'ai Lu (206) : Aes Triplex (Robert Louis Stevenson)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Robert Louis Stevenson

 

 La mort surpasse tout, écrit Robert Louis Stevenson. Elle a toujours le mot de la fin. A travers le cadavre elle remplit nos yeux d'une désolation qui marque et afflige nos esprits. Nos défunts nous laissent d'eux-mêmes, un vide qui nous montre combien il est difficile de leur survivre. Cela nous fait tendre au néant, après tout, nous sommes plein de faiblesses et d'insuffisance. La moindre partie de notre corps biologique est comme un ennemi pour toutes les autres parties. Chaque organe est un danger pour les autres, nous ne mesurons pas l'effet des uns sur les autres. Sans l'armée de lymphocytes qui forme la principale composante de notre système immunitaire, la moindre anomalie serait en mesure d'abbatre tout l'édifice. L'inconscience avec laquelle on progresse dans la vie, nous épargne la fragilité dans laquelle nous demeurons. Nous sommes beaucoup plus infirme que nous saurions le comprendre.

 

 La première manifestation de l'intelligence, nous dit Robert Louis Stevenson, est de reconnaître la précarité de notre condition. En effet, l'anéantissement de notre être pointe à chaque instant, un rien peut nous être fatal. Quand on mesure ce rien à la lumière des faits d'expérience, la vie prend alors un tout autre sens. Nous ne vivons pas en permanence avec l'idée que nous pouvons mourir à chaque instant et pourtant la mort frappe à la porte à chaque décès. La mort est la seule grande affaire qui compte, avait dit Bossuet. L'intelligence c'est de reconnaître cette évidence. Sans prise de conscience de la précarité de notre condition, il n'y a pas véritablement de vie spirituelle.

 

 Ce tout petit ouvrage de Robert Louis Stevenson est une réflexion sur la mort et sur la vie. Stevenson contient Shakespeare qui sur le sujet a fourni quelques vers délicieux. Ce petit développement intellectuel amène le lecteur à méditer sur la vie et sur sa propre vie qui, inévitablement, le mène à la mort. Notion qui pulvérise tout sauf les progrès les plus hauts de l'âme humaine. L'auteur de "L'ile au trésor" et de "L'étrange cas du docteur Jekyl et de M. Hyde", nous fait circuler sur le perron de la mort sans jamais nous faire atteindre l'autre côté qui heureusement depuis le Christ a été dévoilé. Il est bien évident que la pusillanimité de Robert Louis Stevenson sur la question est due à son esprit d'aventure bien trop terrestre. Voyager plein d'espoir, écrit-il à la tout fin de ce petit ouvrage, vaut mieux que d'être parvenu à destination. Nous en resterons donc là, il faudra aller du côté de Dante et de Milton pour espérer s'aventurer au-delà de la mort.

 

Antoine Carlier Montanari

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