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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

17 Sep

Un Livre Que J'ai Lu (205) : Celui Qui Chuchotait Dans Les Ténèbres ( H.P Lovecraft)

Publié par Alighieridante.over-blog.com

 

 Cette histoire de créatures venues d'ailleurs nous dévoile quel sorte d'esprit habite notre auteur. Et cet esprit est peut-être atteint d'une certaine fascination pour le mal tant son imagination est rempli de formes sinistres et haïssables. L'univers de H. P. Lovecraft s'inspire de croyances qui remontent à des âges très anciens. Il y a quelque chose d'indechiffrable, d'indéfinissable qui traverse ces lignes écrites avec une sorte de pensée odieuse et peut-être occulte. Ces lignes s'incrustent en nous avec le sentiment presque palpable que ce vieux monde dissimule bien des ténèbres. Avec H. P. Lovrecraft, tout remonte à la surface. Quelque chose est donc à l'oeuvre, une chose impénétrable qui vient d'un temps très ancien. C'est à partir de très vieux mythes, disparus de la conscience humaine, que notre auteur réveille pour nous une obscurité endormie et qu'il tient probablement pour la vérité. Toute son oeuvre baigne dans cette étrange mythologie, à la fois énigmatique, insaisissable et fascinante. Il est recommandé au lecteur de garder à l'esprit qu'une telle littérature emprunte à celle de Dante et de Milton. Deux auteurs qu'il faut avoir lu pour ne pas se perdre dans l'infernal tourment que représente les ténèbres véritables. 

 

 Le narrateur, qui est professeur assistant de littérature à Arkham, dans le Massachusetts, entretient une correspondance avec un certain Henry Akeley sur les évènements étranges qui se déroulent dans l'état du Vermont. Des créatures qui ressemblent à d'énormes crabes rouge clair et qui évoquent, selon les propos du narrateur, une race clandestine d'êtres monstrueux. Elles ont établi des avant-postes secrets sur terre. Henry Akeley écrit, le 5 mai 1928, que ces créatures vivent bel et bien dans les bois des hautes collines où il ne va personne. Henry Akeley parle également d'un enregistrement et d'une pierre noire. Cet enregistrement gravé sur un disque de cire, a capté des voix dans les bois où ces créatures s'aventurent. Quant à la pierre noire, elle reste à déchiffrer. Henry Akeley fait allusion à des divinités très anciennes, telles que Yog-Sothoth et Cthulhu. Ces dieux épouvantables, cachés dans des espaces sépulcrals forment une généalogie infernale. Ils sommeillent dans un abîme d'horreur inexprimable. 

 

 H. P. Lovecraft décrit avec un naturel excessif un mystérieux savoir mythologique. Les hyéroglyphes de cette pierre noire, appartiennent à des âges perdus qui renferment des secrets immenses. Tout se réfère à ce Cthulhu et à ses frères de race qui portent des noms imprononçables formés de syllabes grinçantes. Le bouc noir des forêts aux Mille Chevreaux dont le nom originel est aussi ignominieux que maudit, est une créature blasphématoire qui est vénéré ésotériquement par quelques humains. S'étant incrusté comme une vieille divinité dans les religions primitives de l'humanité, il séjourne chez les hommes comme un air impalpable. Et maintenant, écrit Henry Akeley il existe tout un culte secret d'hommes malfaisants qui sont initiés à cette croyance obscure et prodigieuse.

 

 On touche du doigt quelques mystères occultes que l'on ne prend pas forcément au sérieux mais qui demeurent conforme au mal théologique. Vous ne pouvez imaginer à quels sommets ces créatures ont porté la science, affirme Henry Akeley au narrateur. Quelques lignes plus loin, après avoir citer Dante et Edgar Allan Poe, il ajoute que ces créatures ont vécu aussi à l'intérieur de la terre - il existe, dit-il, des ouvertures dont les hommes ne savent rien - et de vastes mondes de vie insoupçonnée dans ses profondeurs. Ainsi Henry Akeley était impatient de sonder cet abominable abîme. Il n'est donc pas étonnant d'apprendre que dans la bibliothèque de ce dernier trône le buste du grand Milton, à qui l'on doit, je le rappelle, le fameux poème épique qui dépeint la chute de Lucifer. Ce dernier, devenu Satan plonge dans le vaste bassin de flammes qui demeure sous terre. En effet, le Paradis Perdu nous transporte non sans émerveillement, dans cet infernal lieu réservés aux démons et aux damnés. 

 

 Celui qui chuchote dans les ténèbres n'est autre que Henry Akeley atteint d'un mal étrange. Le narrateur, dans la demeure du malade avoue qu'il se sent entouré d'influences impies. Il était sûr qu'un conclave terrible et scandaleux se tenait au-dessous de lui. Une présence maligne et sacrilège infestait les lieux. Pas grand chose distingue la vision imaginaire de Lovecraft de la réalité satanique présente dans certains cercles très secrets d'hommes de pouvoirs. En réalité, derrière le narratif fantastique, se cache de la démonologie. Les fables lovecraftiennes sont des paraboles de l'action des démons. Pour mieux comprendre ce bouillonnement d'imagination qui fait enfanter à Lovecraft un monde d'horreurs transcosmiques, il faut assurément lire son oeuvre qui est pleine de mystères ésotériques. C'est un écrivain habité par un univers étrange et doucement terrifiant, sans tumulte et que l'on peut qualifier d'insaisissable. C'est donc avec une certaine langueur que H. P. Lovecraft décrit une théogonie anté-diluvienne qui surgit dans le terrible XXè siècle.

 

 Ce qui nous attend, dans la prochaine fiche de lecture (ici), n'en est pas moins infernal. En effet, dans "La peur qui rôde", les implications démoniaques sont toutes aussi dévastatrices. Le lecteur qui a un goût irrésistible pour les histoires horrifiques, aura le sentiment, s'il n'a pas été corrompus par des lectures à sensation, de toucher du doigt une mysticité dangereuse pour l'âme. C'est pourquoi, il est recommandé d'avoir du bagage moral issue de quelques lectures chrétiennes qui assurément ont cette vertu de transmettre la lumière de la Vérité. H. P. Lovecraft n'a pas simplement écrit des histoires ténébreuses, il a transmis une généalogie démoniaque inspirée de l'enfer chrétien. Ses références à Dante et Milton témoignent de son orientation littéraire. Le lecteur devra donc garder à l'esprit qu'un tel narratif n'est pas simplement le fruit de l'imagination. Ses fictions, si on peut les qualifier de telles, doivent imprimer en nous la fameuse maxime du Faust de Nikolaus Lenau (ici) :

 

"Il faut connaître la vérité qui réside dans le mal."

 

 

Antoine Carlier Montanari

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