Un Livre Que Jai Lu (111) : La Controverse (Rémi Brague & SOuleymane Bachir Diagne)
Souleymane Bachir Diagne est un philosophe sénégalais, passionné de Jean-Paul Sartre et de Henry Bergson (p9). Actuellement il enseigne la philosophie aux Etats-Unis à l’université Columbia à New York. Musulman de confession il aborde ici la question de l’Islam avec un philosophe français catholique, Rémi Brague, membre par ailleurs de l’institut de France (p11). Les deux hommes vont se livrer à un débat courtois et non moins franc sur la question de la violence dans l’Islam.
L’islam s’est propagé, nous dit Souleymane Bachir Diagne, sur les territoires européen et américain notamment à cause d’exodes massifs de populations et des flux migratoires provenant de contrées musulmanes ravagées par les crises économiques, la pauvreté, la famine et les guerres. Souleymane Bachir Diagne ne nous dit pas pourquoi ces populations ont préféré une terre d’accueil chrétienne plutôt que musulmane et ne nous dit pas également pourquoi ces terres musulmanes ne sont pas aussi prospères que les terres chrétiennes. Rémi Brague rappelle bien que la loi islamique préconise à tout musulman qui vivrait en terre non-musulmane de la quitter (p18). Souleymane Bachir Diagne évacue alors la remarque en évoquant la colonisation occidentale (p19), laquelle rappelle bien évidemment les exactions commises par les blancs chrétiens sur les populations indigènes. Tout naturellement la victimisation va servir de tremplin idéologique à Souleymane Bachir Diagne pour parler d’islamophobie et de cette atmosphère antimusulmane particulièrement visible dans le parti de Marine le Pen (p22). Quoi qu’il en soit, le terrorisme a coincé l’Islam dans la violence et il est désormais difficile de dissocier le Coran de celle-ci tant un certain nombre de versets encourage à lever le sabre. Ce point précis est à l’origine de cette controverse. La problématique de l’islam qui est la violence, dans un monde fortement imbibé de christianisme, va placer le musulman du quotidien dans une situation morale intenable. En effet il n’est pas aisé de légitimer le Coran sans réinterpréter un certain nombre de versets. Souleymane Bachir Diagne, même s’il ne nie pas les appels à combattre dans le Coran (p30), se refuse à toute partie de ping-pong sur ce thème précis, car l’homme a bien compris qu’à ce jeu-là, le lecteur attentif verra vite le sophiste à l’œuvre.
Rémi Brague rappelle judicieusement que le Coran a été intégralement dicté par Dieu à Mahomet et que ce dernier fut seul rendu digne de transmettre la parole d'Allah (p31). Ce fait va justement démontrer qu’aucune interprétation n’est possible du Coran. Rémi Brague aborde la notion d’interprétation au sens aristotélicien afin de convenir du sens à donner à un texte quand celui-ci a été rédigé par un homme, donc par un être imparfait et limité. L’interprétation sert à faire surgir d'autres lectures mais cette interprétation, dans le cas où l’auteur est Dieu, ne peut se faire sans risquer de dénaturer les propos de Dieu puisque notre interprétation est influencée par notre imperfection. Comme le Coran est la parole de Dieu révélée, chacun des versets du Coran ne peut être interprété par l’esprit déréglé et ignorant des hommes et qui serait susceptible d'en dénaturer la sens. Ce postulat rend donc impossible toute interprétation du Coran et seule le sens premier permet de s’approcher au plus près de la parole d’Allah.
Prenons donc un exemple, (ici),
(Sourate 9, verset 5, traduction Denise Masson)
« Tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades »
Ce petit tableau va nous permettre de désigner les différentes compréhensions possibles du verset en fonction des individus. La première colonne énumère les différentes personnalités, la deuxième colonne le sens donné au verset en question, la troisième colonne indique la conformité du sens donné au verset et la quatrième colonne justifie la conformité ou la non conformité.
- Dans la première ligne, pour le musulman du quotidien, ce verset n'est plus d'actualité, autre temps autre mœurs se dira-t-il. Bien entendu sa compréhension est non conforme puisque il n'y a pas d'indication de temps dans le verset et l'adverbe "partout" indique en quelque lieu que ce puisse être.
- Dans la seconde ligne, pour le musulman pacifique et modéré, Il faut mettre ce verset en relation avec un verset contraire afin de l’annuler ou tout du moins de le relativiser en le contextualisant afin d'invalider sa portée immédiate. Bien entendu sa compréhension est non conforme puisque si cela marche dans ce sens pourquoi ça ne marcherait pas dans l’autre sens ? Il y a un risque de dénaturer le message lui-même.
- Dans la troisième ligne, pour le musulman radical, il faut lire et comprendre ce verset au premier degré, il faut les tuer tout simplement. Sa compréhension est conforme puisque les verbes « faut » et « tuer » sont ici employés dans le sens de la nécessité et du devoir.
- Dans la quatrième ligne, pour le théologien musulman, le principe de précaution s'applique, il se réfère au verset 7 de la Sourate 3, « nul autre que Dieu ne connait l'interprétation du Livre ». Sa compréhension est conforme puisque il justifie le sens originel du verset.
Avant tout, il faut préciser que ce verset, comme de nombreux autres, ne demeure extrême ou radical que dans la mesure où il est confronté à une rationalité étrangère à la sienne. Dans sa rationalité de base, c’est-à-dire dans son éthos musulman il est considéré comme compréhensible, dans une rationalité étrangère, c’est-à-dire un éthos chrétien par exemple, il est vu tout autrement. Mais si tout de même il y a interprétation, elle est sujette aux intentions et aux sentiments, et pour que cette interprétation soit la plus juste possible il aurait fallu que ce verset ne soit pas un commandement. L’ordre qui ait donné par Allah est un ordre direct, par conséquent il est lisible au premier degré.
Souleymane Bachir Diagne interprète donc cette violence et la contextualise de manière à la relativiser. Suivant notre tableau il est un musulman du quotidien pacifique et modéré. Ce genre de verset met le musulman moyen et par extension sa religion dans une position inconfortable tant la dialectique chrétienne impose de tendre l’autre joue (p33). Toutefois Souleymane Bachir Diagne précise qu’il est préférable de comprendre le sens du Coran que de se concentrer sur un verset isolé (p46). Dans ce cas précis il faudra donc rappeler que les organisations terroristes islamistes telles que les frères musulmans, Al Qaida, Daesh et Boko Haram, ont pour noyau idéologique le Coran lui-même. Si elles tuent au nom d’Allah, elles le font en s’adossant au message coranique, de leur point de vue le Coran essentialise cette violence. Sayid Qutb, un penseur égyptien, appartenant aux frères musulmans, a théorisé cette violence présente dans le coran et en a écrit un ouvrage qui fait désormais office de manuel identitaire pur. Il faudra dire à Souleymane Bachir Diagne, que tant que le Coran peut-être lu et compris de cette manière, et qu’il alimente les fondamentalistes islamistes, toute interprétation qui tendrait vers le contraire ne serait que le désir, comme on l’a vu précédemment, d'un esprit pacifisque et modéré. L’esprit Belliqueux, et Dieu sait qu’il y en a beaucoup, ne trouvera jamais de prétextes dans la Bible pour satisfaire sa soif de combattre. Le Coran, qui offre un certain nombre de versets allant dans ce sens, suffit à mettre en marche la violence dans l’individu. C’est pourquoi Souleymane Bachir Diagne omet de comparer le commandement de Dieu donné à Moïse « Tu ne tueras point » à celui d’Allah à Mahomet «Tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades ».
En réalité, le lecteur attentif verra la manière qu’a Souleymane Bachir Diagne de plier, comme le sophiste, le Coran dans le sens inverse de celui compris par la plupart des théologiens musulmans. Il « christianise » en quelque sorte le Coran. Cette christianisation à l’œuvre est particulièrement visible lorsqu’il adoucit quelques expressions coraniques véhémentes. Pour atténuer ces versets, l’argument utilisé par Souleymane Bachir Diagne est ce qu’il appelle l’ignorance des contextes (p46). Autrement dit le Coran doit-être contextualisé et cette contextualisation explique la part violente de l’Islam qui selon Bachir Souleymane Diagne fut compréhensible au temps des conquêtes mahométanes. L’argument est valable si le Coran était un narratif et non les propos d’Allah lui-même dont la parole, dans l'ordre chronologique d'apparition des prophètes, est censée être la dernière et donc la plus complète et la plus aboutie. Si le christianisme est une religion intégralement historique, nous dit Rémi Brague à la page 60, il demeure attaché à l’historicité de l'humanité et par extension au souci de son salut. L’Islam du fait de sa nature divine est avant tout l’expression d’une intemporalité bavarde qui n’a ni sauvé son peuple de l’esclavage ni fait de quelconque miracles et ni engendrés de châtiments. La différence entre la Bible et le Coran se situe au niveau du message, dans la Bible ce message est incrémenté à un narratif, à une historicité tandis que dans le Coran ce message est l’entière expression de la parole d’Allah dont Mahomet a relayé sans changer une virgule. Le Coran est donc l’incarnation dans le livre et c’est ce que l’on nomme l’inlibration (p128). Cette différence est notable puisque contrairement à la Bible le Coran est dans la position où l’erreur n’est pas possible. Au regard des versets qui se contredisent et de ceux qui prônent le combat, la mort et les châtiments, et comparativement au Dieu Chrétien, Allah est davantage un Dieu sévère qu’un Dieu d’amour. En ce sens le Coran laisse planer un doute sérieux sur la nature même de son auteur, à savoir Allah.
Si l’on s’attarde maintenant sur la condition de la femme selon le Coran, la sourate 4 verset 3 nous dit, « Epousez comme il vous plaira, deux, trois ou quatre femmes. ». Le verset 282 de la sourate 2, témoigne que la parole d’une femme ne vaut que la moitié de celle d’un homme (p128). De même, nous dit Rémi Brague, à la même page, que les femmes peuvent être, selon le Coran, admonesté par leur mari. A travers ces trois exemples, le musulman qui applique à la lettre ces directives sera considéré par un théologien ou un Imam comme dans son droit. Bien entendu Souleymane Bachir Diagne ne répond pas sur le fond, ni sur le pourquoi de tels versets, il contextualise l’observance à l’Islam dans des régions, et notamment en Afrique, où ces règles ne sont pas forcément appliquées (p129, p131). Il affaiblit ainsi la valeur de ces versets dans un monde qui tend aujourd’hui à rendre la femme légale de l’homme. Si de tels versets sont ici relativisés et minorés, il n’empêche que Souleymane Bachir Diagne n’a pas proposé de versets valorisant la femme puisque dans le Coran il n’en n’existe pas. La réponse qu’il fait est d'ordre sociologique plutôt que théologique, il avoue que les musulmans s'émancipent du texte coranique, je cite, (p132),
« Au lieu d’être obsédé par le message de tel ou tel verset, il faut comprendre que le monde musulman évolue. »
On peut constater que Souleymane Bachir Diagne prend quelques distances avec certains versets, il le fait dans la mesure où le monde dans lequel il vit est chrétien. Dans cette rationalité il est obligé d’avoir un esprit critique afin de ne pas tomber sous le coup de la loi. Mais si maintenant le monde était musulman, la rationalité musulmane approuverait ces versets car la rationalité chrétienne n’aurait aucune emprise. La culpabilité qu’engendre le vieux monde chrétien devenu fou est telle qu’elle engendre une repolarisation du monde musulman, si intense d’ailleurs qu’un bon nombre de musulmans refusent d'appliquer certains préceptes de l’islam. Cette dissolution est si visible que les premières victimes du terrorisme sont les musulmans (p141). Il est d’ailleurs intéressant de noter, à propos du profil terroriste, que Souleymane Bachir Diagne cite le psychanalyste Fethi Benslama, qui a fondé le concept de surmusulman, afin d’extraire la responsabilité du Coran dans cette histoire-là. Mine de rien la raison psychanalytique peut alors dédouaner l’Islam d’enfanter de tels monstres. Si le livre de Fethi Benslama (ici) a déjà bénéficié d’une fiche de lecture, il est toutefois intéressant de rappeler que le concept de surmusulman identifie le terroriste comme un zélé qui se suridentifie en pratiquant de manière maniaque les versets du Coran. La prochaine fiche de lecture (ici) abordera la question de l’identité chez le musulman et l’on verra comment l’identité et l’islam sont étroitement liés. Et s’il faut ajouter à cela cette injonction coranique, « Vous avez dans le prophète de Dieu, un bel exemple... » (p151), tout naturellement ce verset aura les faveurs du converti et du reconverti et qui bien avide d'imiter ce bel exemple accomplira au mieux les faits et gestes du prophète. Au regard donc des combats qu’il mena et du nombre d’épouses qu’il eu on devine quel modèle de vie sera celui du fidèle.
Mais pourquoi le Coran n'a t-il pas dit, vous avez dans le Christ un bel exemple, alors que selon le Coran Jésus est le messie? Si donc Mahomet est un exemple à suivre pourquoi le Christ qui lui est supérieur ne l’est pas davantage ? C’est la question que tout musulman devrait se poser et s’il se la pose de manière objective il comprendra alors que le sentier de l’un est totalement opposé à celui de l’autre. Cette seule contradiction mériterait une analyse de Souleymane Bachir Diagne. Car il suffit d’observer, pour exemple, les vies respectives des deux grands leaders noirs américains, à savoir le chrétien Martin Luther King et le musulman Malcom X. A propos de mimétisme, si Mahomet est un modèle d'exemplarité alors qu’il n’est pas pur comme le Christ (sourate 19, verset 19), et au regard de l’ouvrage « L’imitation de Jésus Christ » on peut véritablement mesurer à quel point la nature de l’enseignement du Christ est différente de celle de Mahomet. Imiter le Christ c'est aimer jusqu'à la croix et imiter Mahomet c'est tendre à mettre l'autre sur la croix.
La conclusion à cette affaire et quel que soit les arguments avancés par Souleymane Bachir Diagne pour défendre le Coran et par extension l’Islam, tant qu’il existera des terroristes qui tueront au nom d’Allah, l’Islam apparaîtra comme une religion négative. Les bonnes intentions de Souleymane Bachir Diagne ne suffiront pas à éteindre ces feux qui se sont allumés dans certains cœurs musulmans et qui en lisant le Coran dépassent le stade de la colère en devenant des prédateurs voraces. L’affirmation comme quoi les terroristes islamistes ne sont pas de bons musulmans tout comme les prêtres pédophiles ne sont pas de bons chrétiens, est dite sans prendre véritablement mesure des versets coraniques sur lesquels se sont appuyés les terroristes. Il faudra ajouter, concernant les prêtres pédophiles, qu'en ayant un tel comportement ils désobéissent à l'église tout en trahissant leur foi , mais s’ils avaient été musulmans, ils auraient pu se défendre en rappelant la relation de Mahomet avec une petite fille de 9 ans du nom de Aïcha. Le comportement de Mahomet, puisque il est un excellent modèle, nous dit le Coran, affirme qu'il est digne d'être imité. En ce sens le prophète de l'Islam est un miroir qui pour l'essentiel ne reflète pas une vie ascétique ni une correction des pulsions libidinales. La réhabilitation de la sexologie va donc de pair avec la guerre, laquelle fut théorisé au mieux par l'officier écrivain allemand Ernst Jünger dont la dialectique fondée sur la loi naturelle, réaffirme la primauté du primitif dans les relations humaines. Si donc les versets belliqueux du Coran sont sans ambiguïté pour les terroristes, seuls les relativistes et les sophistes pourront, en réinterprétant les versets en question, en atténuer le sens tout en mettant volontairement de côté ce verset coranique qui dit,
"nul autre que Dieu ne connait l'interprétation du Livre."
(Sourate 3, verset 7)
Mais pour ne pas être injuste restituons le verset dans son entier, (ici), tout en précisant que la traduction est de Denise Masson,
(Sourate 3, verset 7)
"C'est lui qui a fait descendre sur toi le Livre. On y trouve des versets clairs - la Mère du Livre - et d'autres obscurs. Ceux dont les cœurs penchent vers l'erreur s'attachent à ce qui est obscur car ils recherchent la discorde et ils sont avides d'interprétations; mais nul autre que Dieu ne connaît l'interprétation du Livre. Ceux qui sont enracinés dans la science disent :" Nous y croyons! Tout vient de notre Seigneur! " Mais seuls les hommes doués d'intelligence s'en souviennent."
(Sourate 3, verset 7)
"C'est lui qui a fait descendre sur toi le Livre. On y trouve des versets clairs - la Mère du Livre - et d'autres obscurs. Ceux dont les cœurs penchent vers l'erreur s'attachent à ce qui est obscur car ils recherchent la discorde et ils sont avides d'interprétations; mais nul autre que Dieu ne connaît l'interprétation du Livre. Ceux qui sont enracinés dans la science disent :" Nous y croyons! Tout vient de notre Seigneur! " Mais seuls les hommes doués d'intelligence s'en souviennent."
Analysons maintenant ce verset dont la signification est capitale tant ce qu'il dit va déterminer la nature du Coran tout entier. Dans un premier temps Allah nous dit qu'il existe des versets clairs et des versets obscurs. Ensuite Allah nous prévient que les gens mal intentionnés (en vert) auront à cœur d'interpréter les versets dits obscurs. Ainsi Allah avoue qu'il existe véritablement des versets obscurs, c'est à dire des versets inintelligibles. Ces mêmes versets nous dit Allah ne peuvent pourtant pas être interprétés puisque seuls les cœurs qui penchent vers l'erreur sont avides d'interprétation (en violet). Ainsi les mots "nul autre" (en bleu azur) soulignent qu'il n'existe personne qui connait l'interprétation du Coran, l'interprétation n'est donc connut que de Dieu Seul (en jaune). Il n'y a ici aucune ambiguïté possible, le verset est très clair, ceux qui interprètent sont ceux dont le cœur penchent vers l'erreur (en vert). Dans la dernière partie du verset Allah nous dit qu'il existe bel et bien des justes (en orange). En ce sens Allah nous dit qu'il existe donc bien des hommes qui sont à même de comprendre correctement le sens du Coran mais s'il en existe, au regard des différents courants religieux de l'Islam et de l'absence d'un clergé pyramidale, comment savoir quels sont ceux qui comme nous le dit Allah, sont doués d'intelligence et bien enracinés dans la science? Pour les catholiques la question ne se pose pas puisque le Pape est choisi par l'Esprit-Saint et que l’église est l'épouse du Christ. Ainsi donc le commun des musulmans qui a besoin d'être guidé ne saurait être en mesure de définir qui écouter tant il ne peut ni ne doit interpréter le Coran, si bien qu'il n'est pas en mesure de vérifier que l'homme bien enraciné dans la science ne le trompe pas puisque'Allah lui-même dit (en vert), qu'il existe des gens qui mènent à l'égarement. Ainsi le principe de précaution oblige à confirmer que seul Allah connait l'interprétation du Coran et en ce sens les versets les plus interprétatifs demeurent sans explication. Dans ces conditions comme il est impossible d’interpréter un verset sous peine de se voir placé dans la catégorie de ceux dont le cœur penche vers l'erreur (en vert) et tout en prenant le risque de dénaturer la parole d’Allah, la lecture littérale du Coran est donc préconisé, ce qui oblige évidemment le croyant à tuer quand certains des versets le lui demande. A la lumière de la Bible qui s’établit sur l’affirmation divine inconditionnelle « Tu ne tueras point », le Coran qui ne nie pas Moïse, ne réaffirme pourtant pas de manière lumineuse ce même commandement. Par contre il dit ceci, (ici),
Coran Sourate 2, verset 191
"Tuez-les partout où vous les rencontrerez; chassez-les des lieux d’où ils vous auront chassés. La sédition est pire que le meurtre. Ne les combattez pas auprès de la Mosquée sacrée, à moins qu’ils ne luttent contre en ce lieu-même. S'ils vous combattent tuez-les: telle est la rétribution des incrédules."
Coran Sourate 8, verset 17
"Ce n’est pas vous qui les avez tués, mais Dieu les a tués ! "
Coran Sourate 9, verset 5
« Après que les mois sacrés se seront écoulés, Tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades »
Coran Sourate 33, verset 61
" maudits en quelque lieux où ils se trouveront, il seront capturés et tués selon la coutume de Dieu à l'égard de ceux qui vécurent autrefois. Tu ne trouveras aucun changement dans la coutume de Dieu."
Notez dans ce dernier verset le dernier vers "Tu ne trouveras aucun changement dans la coutume de Dieu." sachant que le mot "coutume" est préalablement associé aux mots "capturés" et "tués". On peut donc comprendre que la coutume de Dieu soit de capturer et de tuer. Quand est-il véritablement si comme le dit le verset 7 de la sourate 3, nul autre que Dieu ne connait l'interprétation du Livre? Il faut toutefois préciser ici que ces quelques versets violents contenus dans le Coran rejoignent certains versets de l'ancien testament. Mais à la lumière du nouveau testament, le Christ vient abolir définitivement cette part sombre et animale de l'homme, ce qui constitue, d'un point de vue moral, une évolution comportementale. Le Coran ne comporte pas cette élévation morale, c'est en ce sens qu'il faut comprendre le vers évoqué plus haut, "Tu ne trouveras aucun changement dans la coutume de Dieu." Si la trame narrative de la Bible fait passer le lecteur vers la non violence absolue, le Coran, quant à lui reste campé sur l'ancien testament avec aucun mot d'ordre qui irait dans le sens de cette non-violence prôné par le Christ et dicté par son Père à Moïse sur le mont Sinaï.
Une courte conclusion s'impose, pour ma part si la valeur d'un arbre se mesure à ses fruits, et si la religion décide de la civilisation, la qualité de vie dans les pays de tradition et de culture chrétienne est meilleur que celle dans les pays de tradition et de culture musulmane.
Antoine Carlier Montanari