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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

16 Aug

Un Livre Que J'ai Lu (99) 666 (Pierre Jovanovic)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Pierre Jovanovic

 La sentence de l'écrivain américain Ayn Rand, présente au tout début du livre, résume parfaitement le contenu de cet ouvrage,

"Le papier-monnaie est le prêt d'une richesse qui n'existe pas..."

 L'auteur, Pierre Jovanovic, dont on a commenté précédemment un autre de ses ouvrages, à savoir "777", aborde une notion qui va s'avérer essentielle pour comprendre la teneur de ce livre. Cette notion est la "Compensation". Et quelque soit la situation, on peut représenter cette notion à l'aide d'une balance traditionnelle avec ses deux plateaux. Le monde est ainsi fait qu'il est sous l'influence de deux parties distinctes que l'on nomme le Bien et le Mal, ce qui correspond aux deux plateaux de la balance. Il ne s'agit pas de connaître la masse d'un objet, mais bel et bien d'équilibrer les deux parties afin que les deux plateaux soient parfaitement à la même hauteur. La compensation est ce phénomène équilibrant qui jamais ne laisse une partie dominer sur l'autre, c'est la loi morale du monde. Nous y reviendront donc un peu plus loin pour comprendre le mouvement de balancier initié par la planche à billet et l'argent gratuit.

 En avant propos, Pierre Jovanovic rappelle son analyse et sa clairvoyance concernant la renonciation du pape Benoit XVI, en février 2013. Effectivement en février 2012, avec une année d'avance, notre auteur annonce, à la suite de son interprétation d'un passage de l'Apocalypse, que le pape Benoit XVI allait être éjecté de son poste. Et quand effectivement la chose arriva, le monde fut dans la stupeur et il le fut encore plus quand apparut sur les écrans du monde entier la photographie du photographe italien Filippo Monteforte de l'AFP (ici), sur laquelle on voit saint Pierre de Rome frappé par un éclair (p15). Ce fameux passage de l'Apocalypse que voici permit de mettre en perspective cette fameuse renonciation de Benoit XVI , 

" Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. "

 (Apocalypse 3:16) 

 Pierre Jovanovic a donc en partie déchiffré ou interprété correctement ce passage du texte de Jean et c'est précisément pour cette raison que ses analyses méritent toute notre attention. Ainsi cet autre extrait de l'Apocalypse qui suit va servir de point d'ancrage à notre auteur pour développer le thème de son ouvrage,

"...et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom... Car c'est un nombre d'homme et son nombre est 666."  

(Apocalypse 13:17 et 18) 

 On a vu dans la précédente fiche de lecture "777", que ce nombre était lié aux 666 talents d'or du roi Salomon (Bible, Rois 10-14 et 23). Pierre Jovanovic va donc relier l'or à la fameuse chute du Dow Jones qui a eu lieu le 29 septembre 2008 à Wall Streel (p17). Pour rappel, le Dow Jones a perdu ce jour-là 777.7 points. Le postulat est qu'une économie basée sur l'or est beaucoup plus saine que si elle est basée sur la planche à billet, les paroles d'Ayn Rand à ce propos, exposées au tout début de cette fiche de lecture, doivent nous faire réaliser que la démonétisation est un système monétaire subversif qui engendre sa propre destruction. Il faut donc se poser des questions quant à la vente par Nicolas Sarkosy de 600 tonnes d'or et par Gordon Brown, alors premier ministre anglais, de 400 tonnes d'or aux américains contre de la monnaie de singe (p18). Pour répondre à cette question il faut commencer par comprendre la nature profonde de l'or et de l'argent. 

 Au premier chapitre, Pierre Jovanovic détaille l'épisode du lac de Tibériade, aux abords de Kfar Nahum ou Jésus demande à Pierre, afin de payer la taxe pour entrer dans la ville, de jeter son hameçon à l'eau et d'ouvrir la bouche du premier poisson péché afin d'en sortir une pièce d'argent qui servira à payer le percepteur (p26). Cet épisode a plusieurs niveaux de lecture, en effet, on peut en recenser pas moins de quatre,

voici le premier niveau de lecture,

  • Le Christ en procédant de la sorte, lui qui quotidiennement fait des miracles, notamment la multiplication des pains pour nourrir la foule, et les noces de Cana avec l'eau changée en vin, refuse ici de changer les pierres en or ou de multiplier les pièces elles-mêmes. Conclusion, Jésus est contre la multiplication de l'argent comme le fait la planche à billet.

Voici le second niveau de lecture,

  • Si le Christ demande à Pierre d'aller pécher pour récupérer une pièce, c'est parce que Pierre est un pécheur de métier, c'est son talent. Conclusion, l'argent ne peut être honnêtement gagné, aux yeux de Dieu, qu'en travaillant. Toutefois il y a une notion annexe qu'il faut évoquer. En effet, est ici traduit l'axiome de Montaigne et de Bacon relayé par l'économiste français Frédéric Bastiat, "Ce que l'un gagne l'autre le perd nécessairement." Ici, la pièce récupérée par Pierre fut certainement perdu par un commerçant qui passait par là.

Voici le troisième niveau de lecture,

  • Le fait que le Christ demande à Pierre de prendre la pièce dans le premier poisson péché, est une démonstration de l'omniscience de Dieu et donc du Christ. En effet, il savait  qu'une pièce gisait sur le fond et surtout quel poisson avait avalé cette pièce. Il connu également la trajectoire du poisson pour que celui morde à l'hameçon au bon moment. Conclusion, Jésus et outre sa capacité de tout voir, en demandant à Pierre d'aller chercher l'argent dans la bouche du poisson pour payer la taxe exigée pour entrer dans la ville, il créait une distance entre lui et l'argent. Pour l'anecdote il est bon de rappeler que l'autre apôtre Judas trahit Jésus pour 30 deniers. 

Voici le quatrième niveau de lecture,

  • L'image de Pierre qui récupère dans la bouche du poisson la pièce est la représentation avant l'heure du chrétien qui au moment de mourir offre à l'église son argent. Le poisson est l'image du chrétien et Pierre celui de l'Eglise. Il ne faut pas oublier que Pierre est le premier pape de l'Eglise et qu'il possède les clés du royaume des Cieux. Quand Pierre récupère la pièce il peut entrer dans la ville, il acquiert son droit de passage. De manière symbolique cet épisode traduit le fait que Jésus ouvre les portes à Pierre comme Dieu a ouvert la mer rouge à Moïse et à son peuple.
  • De même, quand Jésus demande au jeune homme riche de vendre tous ses biens et de donner l'argent aux pauvres afin de le suivre, Jésus place l'individu devant un choix existentiel de première importance, il doit choisir entre la richesse du monde et celle du Ciel. Le jeune homme riche refusa et Jésus conclut par cette sentence,

 " Oui, il est plus facile à un chameau d'entrer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. "

         Conclusion, pour obtenir le royaume des cieux il faut se délester de l'argent.

 Ces quatre niveaux de lecture nous permettent de comprendre le rapport moral à l'argent. Ce qui nous amène au chapitre 2. Pierre Jovanovic se repositionne sur le nombre 777 en invoquant la bête à 7 têtes de l'Apocalypse qui va mettre le monde en esclavage. L'auteur associe ces 7 têtes aux 7 présidents américains (ici) qui illustrent les billets de 1 dollar, 2 dollars, 5 dollars, 10 dollars, 20 dollars, 50 dollars et 100 dollars. Le dollar fut établi sur l'or, pour l'anecdote, le dollar valait 24.75 grains en or et 371, 25 grains en argent sachant que un grain était l'équivalent d'une graine d'orge, soit 28.3 grammes (p41). L'or était ainsi adossé à des valeurs tangibles. Mais cela ne dura pas, progressivement des réajustements monétaires désolidarisèrent le dollar de l'or. On recense 5 principales dates,

  • 1837, on adosse  le dollar non plus sur 24.75 grains en or mais sur 23.22 grains en or. Il ne fallait plus autant d'or pour 1 dollar.
  • 1913, création de la FED (banque centrale des Etats-Unis), c'est alors que les réserves d'or ne couvriront que 40% de la valeur de tous les billets émis. Autrement dit l'équivalence dollar/or n'est plus intégrale.
  • 1942, la FED abaissa ce même taux à 25.5% 
  • 1968, à la demande du président Johnson, le dollar n'est plus du tout adossé à l'or. L'Amérique n'a plus besoin de l'équivalence en or pour imprimer ses dollars. La nature du dollar a alors changée, on appelle cela une démonétisation. Notez au passage la présence du mot "démon" dans "démonétisation", un clin d’œil du diable!
  • 1971, le président Nixon met fin à la convertibilité dollar-or avec tous les pays signataires des accords de Bretton-wood, l'Amérique peut imprimer désormais autant de dollar qu'elle le souhaite.

 La conclusion à cette démonétisation progressive se retrouve dans l'après 29 septembre 2008 où la FED a imprimé plus de dollar après cette date qu'elle n'en a imprimé depuis 1913, année de sa création, jusqu'en 2008 (p52). Pour en revenir à la bête à 7 têtes, au regard de cette démonétisation monstrueuse du dollar, l'interprétation de Pierre Jovanovic est en ce sens crédible tant l'Amérique, grâce à la planche à billet, a pu facilement financer ses guerres. Si le démon est à l'oeuvre dans la démonétisation à travers le dollar, l'Amérique serait donc bien la bête à 7 têtes avec ses 7 présidents représentés sur ses billets.

 Dans le chapitre 3, l'auteur remonte aux origines de Wall Street. On y apprend qu'avant la construction de la bourse de Wall Street, se trouvait précisément le marché aux esclaves. Ce fait est d'une importance symbolique car désormais Wall Street est devenu le noyau du marché mondial dont la puissance a rendu le monde esclave du papier-monnaie. Pour enfoncer le clou et pour bien être sûr de la symbolique, Wall Street, qui signifie la rue du mur, tire son nom du mur qui séparait le quartier hollandais des autres communautés afin de garder "ethniquement pur" la population hollandaise (p59). Par la suite les anglais ont remplacé ce quartier par cet immense marché aux esclaves cité plus haut. Cette séparation raciale puis ce marché aux esclaves forment donc les racines profondes de Wall Street. L'institution boursière, derrière sa légitimité, cache en réalité au monde ce que fut son passé. Ce qui nous amène au principal indice boursier de la bourse de New York, à savoir le Dow Jones. Ce baromètre tient son nom de deux journalistes, Charles Dow et Edward Jones, qui en 1883 ont lancé un journal dédié au cours des matières premières agricoles (p62). Et le 29 septembre 2008 cet indice s'est effondré de 777.7 points, entraînant avec lui toutes les places boursières de la planète dans une crise dont les dégâts ont considérablement fragilisé l'économie mondiale. 

 On peut alors comprendre le rachat des 1000 tonnes d'or aux français et aux anglais par les américains ainsi que les 1000 tonnes d'or belges qui à partir de 1989 (p101) et au rythme de 100 tonnes par an ont permis de maintenir au plus bas le cours de l'or afin d'assurer au dollar sa position dominante (p103). Ainsi, en 2011, le président Barack Obama qui s'était joint les services du premier ministre anglais David Cameron et du président français Nicolas Sarkosy, tenta de convaincre la chancelière allemande Angela Merkel de céder les 700 tonnes d'or de la réserve allemande stockées sur le sol américain (p66). Angela Merkel refusa net là où Nicolas Sarkosy, pour les français et Gordon Brown, pour les anglais, avaient cédé. Pour les cinéphiles, rappelons ce célèbre film où l'acteur américain Bruce Willis essaye d’empêcher un réseau allemand de voler le stock d'or de la FED à New York. Le film en question, est un thriller réalisé par John Mc Tiernan en 1995 dont le titre en français est, "Une journée en enfer". On peut y voir ici la remise en question, à travers le gang allemand, de la légitimité du stock d'or américain par le reste du monde. La tournure symbolique de cet énorme Hold-up peut-être perçu comme une compensation de l'or volé au monde par les américains. Ce qui sûr, sans remonter aux racines de la guerre de Sécession et du vol de l'or des sudistes par les nordistes, et qui aurait été le motif réel de cette guerre civile, le fait que l'Amérique est racheté au prix de la monnaie de singe une bonne partie de l'or à d'autres nations, est que peut-être l'Amérique veut récupérer un trésor de guerre qu'elle n'a plus. Les mots du président de la FED devant le tribunal administratif ressemble étrangement à un aveu, en effet Ben Bernanke répondit ceci (p73), 

" Nous ne pouvons pas communiquer le contenu de Fort Knox car il en va de a sécurité nationale."

 Au regard de la puissance que confère l'or, l'Amérique a tout intérêt à se constituer une réserve d'or suffisamment importante avant que d'autres nations comme la Chine et la Russie finissent par en posséder assez pour imposer une nouvelle monnaie basée justement sur l'or. La confiance dans le dollar s'effondrerait et l'Amérique ne serait donc plus qu' un aigle de papier insolvable et un colosses au pieds d'argile. 

 Pour l'anecdote, et pour mieux comprendre la psycho-politique américaine, l'oncle Picsou (p187), dont la fortune est composée de pièces et de lingots d'or entassés par millions dans des bâtisses qui ont toutes l'air de ressembler à celle de For Knox, est le symbole de cette richesse gardée jalousement. Le message est pourtant clair, à travers ce personnage mondialement connu, l'Amérique avoue que la véritable richesse repose sur l'or. Ainsi l'or et l'argent c'est la confiance immédiate et le papier-monnaie est seulement l'image de la confiance, ce qu'avait bien compris Napoléon quand il réinstaura le standard or (p204).

 Ainsi l'image de cette confiance exige une compensation car le papier-monnaie n'est qu'une image de l'or, inévitablement ce mensonge réclame du sang pour maintenir son aura de respectabilité. Cette compensation obéit à une loi naturelle qui comme Méphistophélès en offrant à Faust ce qu'il demande, réclame en compensation son âme. Le papier-monnaie offre des possibilités d'enrichissement que l'or n'offre pas puisque sa quantité est limitée par la nature. Ce postulat fait que le papier-monnaie en échange d'offrir des possibilités d'enrichissement déraisonnable, met l'âme dans la même situation morale que le jeune homme riche qui refuse devant le Christ, de se déposséder de son argent. Le paradis lui est alors fermé et l'enfer lui ouvre les bras. C'est pourquoi la démonétisation qui multiplie sans fin le papier-monnaie, augmente considérablement le nombre de riches. Ainsi cette démonétisation obtient en compensation de cette argent facile, les âmes de ces malheureux. A l'inverse, les âmes qui désirent se purifier, doivent offrir en compensation de leurs péchés une multitude de prières dont la récitation exige une formidable dépense d'énergie mentale que Dieu accepte pour purifier l'âme. Plus le pécheur se plie à cette offrande d'énergie, plus Dieu la récupère et plus Il rempli avec, le plateau de la balance qui correspond au bien. Ainsi, le mouvement compensatoire rééquilibre les plateaux de la balance. Aussi, nous dit Pierre Jovanovic à la page 211, l'or est au travail ce que la prière est à Dieu. Ce marché spirituel est en réalité la seule transaction que passe l'âme avec l'éternité, soit l'âme pactise avec Dieu soit elle pactise avec le diable. L'or représente symboliquement le pacte avec Dieu car Dieu est la vraie richesse et le papier-monnaie représente symboliquement le diable puisque le diable est la fausse richesse.

 Ainsi quand les américains ont démonétisé l'or, ils ont démonétisé le travail, tout en garantissant à leur papier-monnaie son image de l'or. Bien entendu la fameuse inscription "IN GOD WE TRUST"" En Dieu nous croyons", inscrite en gros sur le verso du billet de 1 dollar, en dit long sur les intentions malsaines des financiers américains. Ainsi, pour comprendre les effets dévastateurs de cette monnaie de singe, le parlement Serbe, en 1991, en bon élève a la bonne idée d'imprimer l'équivalent 1.8 milliard de dollars (p226). Ce qui se produisit par la suite fut révélateur des effets à court terme de la planche à billet. Comme on peut le voir ici,

En octobre 1993, le gouvernement établit une nouvelle unité monétaire afin d’arrêter la hausse des prix et la dépréciation de la monnaie.

En novembre 1993, pour des raisons d'économie d'énergie la compagnie d’électricité d'état organisa des coupures de courant.

En 1994, 87 patients moururent dans un grand hôpital psychiatrique, ce dernier n'avait ni nourriture, ni chauffage et ni médicaments.

Le 15 décembre 1993, le taux de convertibilité explosa, il fallait par moins de 3.7 milliards de nouveaux dinars yougoslave pour 1 mark allemand.

Le 29 décembre, il fallut pas moins de 950 milliards de nouveaux dinars yougoslave pour 1 mark allemand.

Le 4 janvier 1993, il fallut 6 milles milliards de nouveaux dinars yougoslave pour 1 mark allemand.

Le 6 janvier 1994, le gouvernement opta pour que le mark allemand devienne une monnaie officielle en Yougoslavie.

 Au regard de cette situation qui entraîna la guerre en Yougoslavie, la planche à billet illimitée est un crime monétaire qui non seulement appauvrit le peuple mais entraîne les hommes à s’entretuer (p238). Si le président yougoslave, Slobodan Milosevic détruisit l'économie de son pays à l'aide de la planche à billets, en réalité il n'a fait que démontrer l'escroquerie de la démonétisation. Ce qui est arrivé à la Yougoslavie n'est qu'un avertissement de ce qui va arriver à l'échelle mondiale à cause de la politique monétaire américaine. Ainsi cette monnaie de singe a été légitimé par deux doctrines monétaires issues des cerveaux des célèbres Milton Friedman et John Maynard Keynes. 

 Si le premier défendit la thèse des 3% de déficit par an, le second défendit le dollar-papier (p249). Si le monde universitaire, le monde politique et économique en ont fait des docteurs de la loi, ils ont été déboulonné par un certain et non moins reconnu banquier du nom de John Exter, le père de la célèbre pyramide qui porte son nom (ici). Selon John Exter, l'or constitue le bien le plus sûr, il est la référence monétaire par excellence. Si la pyramide est à l'envers c'est que les actifs les plus risqués, à savoir les produits dérivés, le papier-monnaie, les bons du Trésor, les dettes, les obligations et autres actions sont plus nombreux que l'actif le moins risqué à savoir l'or. John Exter a illustré en quelque sorte l'expression "marcher sur la tête". Si une économie est presque entièrement basée sur l'or alors la pyramide s'inverse et elle n'est plus en équilibre sur un point, elle est parfaitement stable; c'est une économie saine. La pyramide d'Exter représente donc le système économique mondial actuel, elle est à l'envers et elle risque à tout moment de basculer. Ainsi, ce même John Exter, qui a été en 1954 nommé par la FED, vice président responsable des opérations internationales de banque et des métaux précieux, n'a pas hésité à qualifié d'escrocs Friedman et Keynes. Il leur reproche d'ignorer la discipline de la convertibilité en or tout en les accusant de tricher avec les lois naturelles en se fiant à la monnaie de singe qui fait obtenir toute chose pour rien (p20).

 Pour appuyer les propos de John Exter, on va digressé quelque peu sur un article du journal Le Monde (ici), paru le 09 août 2019, qui rend compte des effets négatifs de l'argent gratuit. L'article en question d'Arnaud Leparmentier, correspondant à New York pour le journal, quoique sensiblement critique envers le président américain Donald Trump, en révèle tout de même assez pour que le lecteur attentif soit conscient que la situation économique mondiale n'est pas ce qu'elle semble être. La crack boursier du 29 septembre 2008 avait prit par surprise tous les experts et les journalistes économiques, balbutiant devant un tsunami financier qui avait balayé toutes leurs analyses et pronostiques. Désormais ils n'ont pas d'autres choix que de revoir leurs méthodes et de réévaluer les postulats économiques sous peine de se voir une nouvelle fois ridiculiser. 

 Dans un premier temps j'ai relevé tous les mots et expressions usités par le journaliste qui rendent compte de la pente sur laquelle est engagée l'économie mondiale, (surlignés en jaune à l'écran),

" spirale suicidaire, nouvelles noires, possible récession, s'annonce catastrophique, grave ralentissement, récession généralisée, guerre économique, s'effondrent, l'effondrement (2 fois), négatif, journée noire, faillite, guerre commerciale, faillite bancaire, déflagration, overdose, le grand point faible. "

A cela on va s'attarder sur les quelques leçons tirées par le journaliste, j'ai relevé trois constats (surlignés en bleu à l'écran)

- L'économie mondiale menacée d'une overdose d'argent gratuit 

-L'argent gratuit coule à flots mais rien ne rapporte rien, d'où la fuite vers les biens rares- l'or qui a franchi les 1500 dollars l'once ... 

- Il craint qu'une étincelle - ne provoque la déflagration dans un monde menacé par une overdose d'argent gratuit.

 Ces trois constatations ne font que valider les propos de John Exter sur la monnaie de singe comme actif le plus risqué et l'or comme actif le moins risqué. Le journaliste mesure les effets négatifs de cette politique monétaire accommodante engagée depuis la fameuse crise de 2008, tout en concluant que l'Europe est dans une situation de grande fragilité à cause de sa propre politique monétaire, toutefois, le journaliste en habile idéologue, dans une toute dernière phrase, rend coupable le président américain Donald Trump. Par six fois le journaliste l'accuse de mauvaises décisions (les points rouges à l'écran), le journal ayant même pris la décision de le mentionner de manière plus visible, avec cette phrase écrite en gras et en bleu sur l'article, 

"Les industriels n'investissent plus parce qu'ils ne connaissent pas les règles du jeu. Et cela durera tant que Donald Trump sera président."

 Le journaliste profite donc de cette tribune dans le Monde pour lier le président Donald Trump à la situation dangereuse dans laquelle se retrouve l'économie mondiale. Toutefois, le lecteur attentif aura retenu les propos du président américain quand celui-ci accuse la FED d' " incompétence " et que sous son mandat, le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné depuis le début de l'année respectivement 11% et 17% (surlignés en vert à l'écran). On peut accuser le journaliste de laisser transpirer son point de vue d'autant plus qu'il passe sous silence les décisions de l'ancien président américain Barack Obama dans cette histoire-là et que jamais il ne rappelle les politiques monétaires dévastatrices de la FED depuis sa création en 1913, sous la mandature du président américain démocrate Thomas Woodrow Wilson. 

 En revenant à l'or, Pierre Jovanovic, à travers l'opéra de Richard Wagner "L'Or du Rhin" (p273), rend compte de la nature divine de ce matériaux. Pour résumer l'histoire, un homme de petite taille nommé Albericht, préféra l'or à l'amour. En effet alors qu'il pourchassait dans l'eau du Rhin trois sirènes d'une très grande beauté, le soleil de ses rayons vint lui révéler un feu qui traversait les flots. Ignorant encore quel fut cette merveille, les sirènes lui rendirent compte du fabuleux trésor qu'il avait sous les yeux et quand il apprit qu'il pouvait forger à partir de ce feu solide un anneau d'une très grande puissance, à la condition qu'il renie les lois de l'amour, il prit le feu et délaissa ces belles ondines qui gardaient le fleuve en jurant à haute voix, "Je maudis l'Amour". Ce premier acte de l'opéra de Wagner en dit long sur la nature séduisante de l'or, si Albericht délaisse l'amour de ces belles ondines pour l'or, ces dernières ont perdu l'or qu'elles gardaient pour connaître l'amour. Il faut aussi préciser le parallèle qui existe entre Albericht et Lucifer, ce dernier par volonté de puissance s'est détourné de l'amour de Dieu (p277) et pour couronné le tout, quand ce même Lucifer devint Satan, il tenta le Fils de Dieu, Jésus Christ, en lui offrant tous les royaumes du monde en échange de sa soumission. Mais le Christ refusa pour garder l'amour de son Père. 

 Mais l'analyse de l'opéra de Wagner ne s'arrête pas là, quand Albericht s'empare de l'or pour sa puissance, il rompt de ce côté du monde l'équilibre que les dieux avaient maintenu grâce à cet or maintenu au fond du Rhin. C'est l'immobilité de l'or dans les coffres qui permet la stabilité, c'est le même effet que sur la balance évoqué au tout début de cette fiche de lecture, autrement dit Albéricht a ôté l'or de l'un des 2 plateaux. Il va donc se servir de l'or pour obtenir la puissance nécessaire afin de compenser ses tares physiques, à savoir sa petite taille et sa laideur (p279). On revient donc à cette notion compensatoire qui permet à Albericht de se venger de ce que lui a fait la nature. De même que pour prouver qu'il était un homme, et pour compenser sa petite taille, 1m50, Gavrilo Princip fut élevé aux yeux de l'histoire pour avoir assassiné, le 28 juin 1914, l'archiduc François Ferdinand (p279). Cet assassinat entraîna l'Europe dans la guerre et permis à l'Amérique, la bête à sept têtes selon l'auteur, de s'approprier tout l'or du monde. L'Amérique en traversant l'Atlantique, était devenu comme Albericht traversant le fleuve pour s'approprier les richesses des deux côtés du Rhin. L'or des pays européens fut accaparé par les américains en échange de leur aide. Pour le symbole, et pour satisfaire à ce mythe scandinave, les américains, en 1944, mirent la main sur l'or nazi dans une mine située à 500 mètres de profondeur. Ce trésor de guerre était constitué de 8400 lingots d'or et de plus de 2300 sacs remplis de pièces d'or (p281).

A ce propos les mots du général américain Butler, qui fut compté parmi les militaires les plus décorés, sont sans équivoque,

" La guerre est un racket. Elle l'a toujours été...C'est la seule forme dans laquelle les bénéfices sont comptés en "dollars" et les pertes en vies."

 Si aujourd'hui le monde a délaissé l'or au profit de la planche à billet, comme la pyramide de John Exter l'enseigne, il faut toutefois tenir compte que le papier-monnaie doit bien garder l'image de l'or, et c'est pourquoi les banques proposent des cartes à puce où l'or est clairement affiché à l'image de la Visa Gold, de l'American Express Gold ou encore de la Gold Master Card (p350, p351). Les clients les plus riches se voient donc offrir une image de l'or à défaut d'avoir de l'or. A vrai dire, l'inscription sur le billet de 1 dollar "En Dieu nous croyons", aurait dû être "Au diable nous croyons". En effet, la supercherie du papier-monnaie est telle que l'Amérique en a fait une religion qui siège à Wall Street et devant laquelle un veau d'or devenu adulte et plein de fureur y symbolise tout l'orgueil des hommes. Cette bête à corne fait de bronze symbolise également les paroles prophétiques de l'ayatollah Ruhollah Khomeni lorsqu'il déclara au monde, le 5 novembre 1979,

" L'Amérique est le grand Satan, le serpent blessé." 

 Et le grand satan est devenu une divinité comparable à ce génie de la lampe qui exauce les vœux. Il ne faut donc pas oublier que ce génie est une allégorie de la démonétisation, et cette dernière a permis la multiplication des projets et la mise en route d'une croissance insolente. Tout cet argent a offert à des gens médiocres la possibilité d'accomplir des projets encore plus médiocres et qui, en quantités infernales, enlaidissent le monde.

Antoine Carlier Montanari 

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