Aphorisme (107) : Sociologie Profonde
L'enfant est encore vide du monde c'est pourquoi il se tourne naturellement vers son père et sa mère, mais demain, quand il sera plein du monde il se détachera de ces derniers. L'enfant demeure un inadapté à la vie jusqu'au jour où, devenu adulte, il s'adaptera au monde, lequel, en réalité, masquera son inadaptabilité à la vie en singeant la fonction parentale. Le monde ne pouvant donner qu'un sens incomplet et restreint à l'existence, masque l'inadaptabilité à la vie en réalisant une adaptabilité artificielle à la vie. Cependant cette béquille, lorsqu'elle nous ait ôté nous pousse allègrement dans notre inadaptabilité existentielle, laquelle nous explosant à la figure, nous ramène à ce que nous sommes réellement, des enfants sans leurs parents. Nous réalisons alors véritablement notre néant. C'est pourquoi, l'émancipation aux parents doit nous amener à redevenir ces petits enfants que Jésus nous demande de devenir pour rentrer dans le royaume de son Père. Pour cela, l'exemple nous ait donné une nouvelle fois par le Christ lui même quand il dit à ses parents qui le cherchait partout, " Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?" (Luc 2-49), Jésus a alors douze ans. Ainsi il n'y a de véritable émancipation que celle au monde. S'en remettre à la paternité Divine résout notre inadaptabilité à la vie de manière définitive. Dieu prendra soin de nous sans que nous le demandions comme le font les parents avec leur enfant. Nous sommes des prématurés fondamentaux et s'il n'y a pas la mère et le sein et le Père éternel, on meurt, on meurt de terreur, on meurt d'incapacité à vivre.
Antoine Carlier Montanari