Aphorisme (101) : Le Génie Du Christianisme
Le christianisme a intellectualisé l'amour, il faut aimer quoi qu'il en soit et surtout lors des mauvais penchants du cœur. L'esprit devenant également cœur, l'unité de l'être fut complète par l'association du sentiment et de la raison. La croix fut alors le symbole parfait de la communion de l'amour terrestre, le cœur, la droite horizontale avec l'amour spirituel, l'esprit, la droite verticale. Ce signe de positivité est l'assemblage réussi de deux droites diamétralement opposées dont les forces vectorielles finissent par faire entrecroiser comme deux apothèmes dont l'une est formée par l'amour de l'homme pour l'homme, l'horizontale et l'autre de l'homme pour Dieu et de Dieu pour l'homme, la verticale. L'une aime et l'autre adore. Leur association forme en réalité le signe abouti de l'amour. La verticale, plus longue, témoigne en réalité de la supériorité de l'amour spirituelle sur l'amour terrestre, toutefois la droite horizontale qui coupe au tiers supérieure la droite verticale se révèle être l'amour de l'homme dans celui de Dieu. Ainsi la petite droite horizontale, élevée au trois tiers sur la droite verticale est l'image d'un monte-charge divin. L'une ne va pas sans l'autre, l'une et l'autre forment séparément deux négativités dont l'une mène à l'enfer, vers le bas, la verticale et l'autre au néant,à rien, l'horizontale. Car aimer Dieu sans aimer son prochain ni même son ennemi, c'est aimer non plus Dieu qui est mort pour les hommes, c'est aimer l'image inversée de Dieu, à savoir Satan dont la haine et le mépris pour l'homme sont tout aussi équivalents. A l'inverse, aimer l'homme sans aimer Dieu, c'est déjà aimer Dieu sans le connaître, c'est pourquoi le Christ les nomme des hommes de bonne volonté. Ainsi le Christ sur la croix, c'est l'homme qui, jusqu'à la mort, aime sans condition.
Antoine Carlier Montanari