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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

25 Mar

Un Livre Que J'ai Lu (49) : Le Plus Bel Amour De Don Juan (Jules Barbey d'Aurevilly)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Berg International

 Il n’est pas besoin de faire ici le résumé de l’histoire, la phrase d’entête dit tout, le plus simplement du monde : « Le meilleur régal du diable, c’est une innocence ». Don Juan est le diable et l’innocence la fille de la marquise, surnommée « petite masque ». Barbey d’Aurevilly confirme que ce diable d’homme est un fin praticien des femmes, lesquelles pratiquent l’art de l’amour (p29) comme César celui de la guerre. Il faut peut-être préciser que Don Juan est un avatar chrétien dont la teneur est aussi égale que celle du marquis de Sade. Pas besoin de dire ici que sa perfidie est toute aussi proportionnelle à son gout pour la bonne chair, laquelle, devenue parfaitement indigne du moule admirable qui fut le sien avant le péché originel, affaibli bien souvent les âmes les plus nobles dont la représentation la plus symbolique serait cette fleur de pêcher dont on devine quel orthographe lui sied le mieux (p15)!

 Outre cette affaire, Jules Barbey d'Aurevilly prend la peine de nous conter, au passage, quelques uns des traits psychologiques de la femme. L'audace de certaines, quand elles sont en nombre, témoigne, lorsqu'elles sont seules, d'une certaine veulerie (p11). Cette lâcheté est la conséquence d'un sentimentalisme omniprésent. Ce principe ubiquiste trouble sa conception des choses tout en reconfigurant sa rationalité aux sentiments qu'elles ont de ces mêmes choses. Les hommes, en moindre mesure, n'y échappent pas non plus, mais leur  instinct de l'autorité à travers la responsabilité familiale, les font abonder dans le sens de la responsabilité collective et donc de la justice, le jugement de Salomon en est la démonstration.

 La coquetterie, nous dit l'auteur, est si propre à la femme (p26), qu'elle en use pour y emmêler les hommes et les captiver dans un mouvement qui rappelle imperceptiblement Méduse pétrifiant ses proies. Georg Simmel, dans sa Psychologie des femmes, nous dira que la coquette promet aux homme le plaisir. C'est un art, nous dit Simmel, qu'elle aiguise et qu'elle cultive avec une grande assiduité. Elle prend soin de suggérer pour maintenir dans un  état de tension les hommes et les femmes qui entrent dans son champs visuel. La coquette veut qu'on la désire en entretenant habilement la promesse d'un plaisir dont Simmel nous dira qu'elle en use comme le diable. Simmel nous parle alors de l'habileté en la matière de Don Juan, le coquin revient sur le divan pour témoigner de cette froideur calculatrice dont la coquetterie a besoin.

 Obtenir un homme est donc ce conséquentialisme de la femme, Dom Juan est donc ce diable, nous dit Barbey d'Aurevilly, qui oeuvre à brûler les femmes qui le côtoient. Don Juan est cet homme qui a compris que la conquête des femmes n'est possible qu'à travers l'amour, la coquetterie est en quelque sorte l'art de la simulation de cet amour et de la dissimulation de la conquête. C'est pourquoi, nous dit l'auteur, que les histoires d'amour intéresse les femmes (p23). 

Antoine Carlier Montanari

 

 

 

 

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