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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

25 Feb

Un Livre Que J'ai Lu (44) : Le Procès De Machiavel (Trajan Boccalini)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Un Livre Que J'ai Lu, #Machiavel, #Berg International

 Voici comment Trajan Boccalini a résumé la pensée de Nicolas Machiavel : Des chiens doux comme des moutons et des brebis capables de se défendre des loups, voilà le peuple libre. (p25) Pour cela, il aura fallu l'idée de greffer des dents de chien et non des dents de loups aux brebis, lesquelles, précisément, permettront aux brebis de s'offrir un moyen honnête de se défendre. Le procès de Machiavel, que Boccalini nous conte, est une sorte de petit traité politique où le peuple est identifié aux brebis que l'on va tondre (p23). Pour cela Machiavel choisi de greffer aux brebis, non des dents de loups mais des dents de chiens afin que ces premières puissent se défaire de leurs mauvais maîtres tout en conservant les bienfaits de leur état pacifique (p25). Cette hypothèse permet d'affirmer la primauté de la république où le pouvoir du peuple peut se défaire des princes devenus loups. Boccalini souligne ici que la liberté absolue que bénéficie le loups n'est pas souhaité par les brebis quand elles choisissent les dents de chiens pour se défendre. En effet, au regard de la fable de La Fontaine, le chien du berger est nourri, chauffé, logé, choyé et caressé tandis que le loup vit dans l'inconfort et l'incertitude de la liberté en plus de la crainte de l'homme (p24). Outre l'effet immédiat qu'offre les dents de chiens aux brebis, la stratégie de Machiavel pourrait apparaître subversive pour le berger, en effet cette puissance menaçante qu'offre les canines du chiens pourraient mener les brebis à se révolter.

 Il est cependant une sentence qui peut faire réfléchir quant à la nature de ceux qui nous gouvernent, Un dirigeant inepte et honnête fait plus de mal qu'un dirigeant peu scrupuleux mais compétent. (p14). Ce qui renvoie tout naturellement à cette autre sentence de La Fontaine, Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi (1). Autant dire ici que la morale n'est pas sauve, au sens weillien, la personne bien attentionnée est toujours préférable.

 Ceci dit, et pour finir, l'auteur nous offre un autre petit récit qui nous apprend que les péripatéticiens sont des aristotéliciens. Du grec ancien, péripatetikos, qui aime se promener en discutant à la manière d'Aristote dont l'enseignement se faisait en marchant. Ainsi si la pensée se met en mouvement, la raison va chercher elle même ce qui ne vient pas à elle par soi-même. Le magasin de lunettes des politiques, à la page 34, nous conte alors, non pas sans ironie, tout un tas d’anecdotes autour des différents modèles de lunettes proposées dans ce  même magasin. Il y en a pour toutes les personnalités, tous les caractères, elles sont autant de prothèses toutes aussi déformantes de la réalité pour les yeux que le sont les biais cognitifs pour le jugement. C'est une manière de dire que l'on ne voit que ce que l'on a envie de voir, tout comme l'affirmait Maurice Bardèche (2) avec ses lunettes rouges.

Antoine Carlier Montanari

 

(1) Jean de La Fontaine, L'ours et l'amateur des jardins

(2) Nuremberg ou la Terre promise

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