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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

14 Jan

Le Dessous Des Toiles : Vierge à L'enfant (Masaccio)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Madones, #Le Dessous Des Toiles

 Ah, ce bleu glorieusement ensoleillé, qui déjà évoque avant l'heure l’opulente chasuble maternelle de la Vierge de Guadalupe et qui, entrouverte comme un arc sacré ouvrant sur le levant, accapare le regard comme une lune extatique. Il s'illumine dans tout sa hauteur et recouvre la Vierge dans une sublime majesté. Le rouge, en son centre, qui forme presque un coeur à moitié voilé, clame déjà la passion du Christ dont le corail écarlate curieusement peint sur l'épaule gauche du petit Jésus, forme un précieux stigmate. Néanmoins, il n'y a pas d'autre chemin à suivre que celui que le bras de la Vierge nous désigne. C'est là que réside le plus fortement Dieu, en son Fils chéri dont la mort, en une seule fois, aura été vaincu. Aussi, Masaccio, déploie en avance le linceul de la résurrection où la toute puissance du feu divin a irradié pour que se produise le miracle de l'empreinte. Le linge serré en bandelette, autour du petit corps invulnérable du Fils céleste, est à ce titre comme le lys que l'ange Gabriel offrit à la Vierge sous la main du grand maître florentin. Puis l'or, en arrière, l'or du chem, qui en aplat déverse sa précieuse lumière, s'est glissé le long du manteau marial et du col de la Vierge en formant la lettre "f". C'est le feu céleste, le souffle divin qui offre la vie avec toute la pudeur d'un soleil levant. La Vierge, joignant ses doigts au petit menton de son fils comme deux brins de blé étincelants, cherche alors à exiler la tempête à venir et qui amorce déjà son emprise comme une chaîne autour d'un cou. Son bras gauche entoure délicatement l'enfant et le presse amoureusement sur sa poitrine. L'enfant exulte devant le sein maternel, il maintient fermement le bras de sa mère comme s'il était celui de son Père. Ligoté ainsi, il semble implicitement révéler le miracle des noces de Cana dans lesquelles les jarres remplies d'eau  par sa mère se changeront en vin. Jésus commence alors sa prédication et Marie contemple son fils comme s'il était déjà la manifestation du sermon sur la montagne. 

Antoine Carlier Montanari

 

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