Un Livre Que J'ai Lu (32) : Liberté Pour L'amour Et Pour Le Mariage (Pierre Louÿs)

 L’auteur dont la verve aime à joindre les hommes aux femmes, fait ici une courte étude sociologique du mariage et du célibat aux alentours du début du XXème siècle. En bon républicain aux mœurs légères, Pierre Louÿs évoque le coût d’un mariage pour un futur marié. Il encourage les liaisons libres du moment qu’elles fournissent naissances à la nation. A cela il préconise également la promiscuité des sexes afin de favoriser la relation sexuelle qui pourraient, en terme numéraire, rattraper le nombre de naissances allemandes. En 1900, dit-il, il est du simple au double (p11). Certes, il n’est tout de même pas contre le mariage et la famille, il préconise la méthode anglo-saxonne sur la question, qui, à ses yeux, facilite assez largement l’organisation de la famille, laquelle permet de faire prospérer considérablement la société (p49). C’est ainsi qu’il encourage les mariages basé plutôt sur la liberté des choix (p56)  que ceux, comme il en était coutume dans les sociétés traditionnelles, arrangés par les familles, à la manière d’ailleurs de Joseph et de Marie. N’avait-il pas prévu les unions libres et l’avortement légalisé qui ont sapé les naissances et augmenté les effets délétères du libertinage sur les enfants ! N’avait-il pas prévu aussi que sa salope de république, selon les dires de Léon Bloy, n’avait foutre du mariage et des naissances, que l’amour et la liberté de choix n’ont en réalité que pousser d’avantage les femmes dans le lit des hommes ! Aucune étude n’a réellement mis en évidence le rapport grandissant du libertinage sexuel et de la prostitution, on serait certainement étonné de voir que la carrière du vice, selon Marx, a perdu des parts de marché avec la montée en puissance de la liberté de choix. Dans cette affaire-là, ce qui est certain, c’est que le corps des femmes est d’avantage et plus facilement saisissable qu’il en était du temps de la morale chrétienne.

Antoine Carlier Montanari