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" Notre foi doit être simple et claire, pieuse et intelligente. Il faut étudier, réfléchir pour se faire des convictions, des idées sûres, se donner la peine d'aller jusqu'au fond de soi-même, de ses croyances. » Marthe Robin

10 Dec

Portrait : Louis de Funès (1914 - 1983)

Publié par Alighieridante.over-blog.com  - Catégories :  #Portrait

 

 A dire vrai avec lui s'en est allé l'esprit de la France gaullienne, de la France catholique. Malheureusement l'enracinement français incarné successivement par Fernandel, Bourvil et Gabin et qui avait su se maintenir de manière véhémente chez Louis de Funès, n'est plus. Ce qu'on nomme l'esprit français est aujourd'hui systématiquement salopé, ridiculisé par des artistes qui n'ont de français que le fric. Entre le gendarme de Saint Tropez, soucieux de l'accomplissement de sa tâche et le commissaire Juve dont la hardiesse pour coffrer l'ennemi public n°1 est exemplaire, la fonction du gardien de la paix est ainsi reconsidéré et distingué. Sa contribution, malgré lui, à la résistance, dans la grande vadrouille, ne fait que rendre compte de cette nécessité bien gauloise de résister. Le duo avec Bourvil, déjà présent dans le Corniaud, ne fait que souligner le courage amoureux du français. Et si Bourvil, dans la cuisine au beurre accompagné de Fernandel, avait su admirablement rendre compte de la femme et de la cuisine,  le grand restaurant et l'aile ou la cuisse avaient successivement magnifié ce savoir-faire bien français. L'éclatant trio comique Fernandel, Bourvil et de Funès, qui par ailleurs n'a jamais pu être formé à l'écran, trouve en quelque sorte un relais au travers de Coluche, qui dans l'aile ou la cuisse joue véritablement un clown  affectueux. Toutefois si ce dernier est incontestablement un bon comique sur scène, sa filmographie n'a jamais été à la hauteur de celle de ses trois prédécesseurs. Il est bien évident qu'avec Louis de Funès s'en est allé la culture catholique, la France était encore là, respectueuse de son baptême. La scène des gendarmes devant le cloître, dans le film Hibernatus, est assez éloquente. Si tous ces hommes qui constituent l'un des plus grands corps constitués de la république, s'agenouillent au son de la cloche qui sonne certainement l'angelus, au regard de l'athéisme régnant aujourd'hui, on peut réellement se demander comment la France a pu se déchristianiser si rapidement. La scène paraît surréaliste, ce sont les dernières années de la France catholique dont Mitterrand finira d'achever avec ses deux mandats. La fameuse exclamation de Louis de Funès dans Rabbi Jacob, c'est ça les français ! pose là une réflexion sur l'identité française. Louis de Funès aura donc su rassembler les français autour de son humour. Ses exagérations, ses colères  et ses outrances ont fait de lui un comique atypique dont les emportements lui sont amplement pardonnés puisqu'il incarnait en quelque sorte la pitrerie capitaliste qui aura été amplifiée quelques années plus tôt par Mai 68. Pouic Pouic et Oscar, deux huis clos savamment orchestrés autour du marché et de l'argent, incarneront tour à tour l’avarice et le ridicule de l'homme capitaliste. Carambolage de Marcel Bluwal avec Jean Claude brialy et Michel Serrault sur des dialogues de Michel Audiard, et la Zizanie avec Annie Girardot et surtout la folie des grandeurs constitueront des pamphlets cinématographiques sur la cupidité. L’avare en 1980 finira par achever l’avidité capitaliste, et qui, une année plus tard, permis certainement à un certain François Mitterrand de chasser la droite bourgeoise de l'Elysée. Il n’en demeure pas moins que Louis de Funès aura toujours été un châtelain bourgeois opportuniste dont le talent a considérablement adouci les biais.

Antoine Carlier Montanari

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