C'est La Fin Des Temps (37)

 L’événement que constitue la mort du chanteur acteur « Johnny » est assez révélateur des nouveaux mécanismes de la société du spectacle. Les consciences modernes sont désormais engluées dans une « iconerie » incurable dont la force d’attraction constitue une métaphysique luciférienne. L’idole des jeunes est devenue une littérature rocambolesque avec des richesses spirituelles aussi élevées que les interprétations philosophiques du jeune Harry Potter. Qu’il en soit ainsi, véritablement la France a choisi comme héro un blouson de cuir déjà bien imprégné d’éthanol et de clope, et qui, au royaume du déguisement sera aussi grotesque que la permanente de madame Chirac. Ce dont il s’agit ici, c’est la surreprésentation de l’immaturité avec sa cérémonie mortuaire où l’on consacre solennellement devant le maître autel, du Dieu tout amour, le caractère « bienfaiteur de l’humanité » du rockeur à la guitare. Il faut par conséquent comprendre que la République ne manque pas une occasion pour salir le cœur sacré de la transsubstantiation catholique. De là, le sixième jour du mois de décembre, le président américain, Donald Trump, reconnait Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le moment est fort et pourtant, en France, il parait anodin, les médias surexcités par la mort du vieux rockeur, le dédaigne volontairement et le font apparaître sous une faible clarté de manière à ne pas occulter la mort d’un dieu. Les historiens de la religion vous parleront de Gog et Magog, et vous diront que cette bataille contre les juifs annoncera la venue du Messie. Ils vous diront aussi que dans une angoisse monumentale, l’antéchrist soumettra les nations contre les deux témoins. Juifs et chrétiens comprendront alors que la curieuse prophétie d’Ezéchiel (1), où quand Gog marchera contre la terre d’Israël… il y aura un grand tumulte, est devenue une réalité. Alors que le monde musulman s’était embrasé avec les printemps arabes, la déclaration de Trump a en quelque sorte réactivée les envies de représailles contre Israël. La menace apocalyptique autour de Jérusalem est cette troisième guerre mondiale annoncée par le Pape François, en septembre 2014, devant un parterre de membres du Congrès Juif Mondial. Le temps est à la guerre, à l’est, déjà, un jeune loup veut faire ses preuves, son athéisme socialiste est la preuve girardienne de la possibilité d’anéantissement total. En effet les menaces du leader nord-coréens sont l’image d’un jugement dernier réel qui derrière l’autre image des immenses incendies qui ravagent la Californie, diffusent inexorablement une odeur de soufre permanente. Sur ce fond d’apocalypse, le trésor que constitue le chef d’œuvre pictural de Léonard de Vinci et qui a battu les records de vente pour une toile de Maître, va être installé par ses propriétaires émiratis  au cœur du Louvre d’Abu Dhabi. Tout comme son homologue parisien, il trônera en œuvre maîtresse dans ce royaume musulman. Le Salvator Mundi, le sauveur du monde, ouvre donc la perspective des grandes analogies monothéistes tout en constituant un événement décisif dans le déroulement de la fin des temps.

Antoine Carlier Montanari

(1) Ezéchiel 38,18-19