Réponse Ouverte à Alexandrine Bouilhet
Je déplore votre analyse qui injustement anoblit l'union européenne au détriment du seul choix du peuple grec. S'il est vrai qu'Alexis Tsipras a remporté les élections pour un changement radical de politique, la pression de Bruxelles ne signifie pas autre chose que la défaite de la démocratie. Les créanciers étrangers ont donc fait plier le choix des grecs, la politique, la realpolitik comme vous dîtes est impitoyable, la finance a eu raison de ces jeunes dirigeants inexpérimentés. Je ne me réjouirai donc pas de cela, même si les idées politiques de ce parti sont loin de celles que j'affectionne, la méthode Bruxelloise vérifie une nouvelle fois cette constante historique qui donne toujours raison aux argentiers. Celle-ci, l'union européenne, entraîne derrière ses recommandations, l’appauvrissement des populations, qui lui même fait surgir tout un tas de drames dont les répercussions ne sont tout au plus que quelques statistiques sur des feuilles de papier. Quelle est donc cette pensée qui privilégie la volonté financière plutôt que celle de la politique, cette musique devenue insatiable, n'a fait qu'éloigner les pauvres des riches d'un écart jamais vu auparavant. L'aspect visible reste impressionnant, les grandes richesses du monde s'octroient grâce à la démocratie capitaliste la meilleur part tandis que l'austérité dictée par Berlin amenuise le capital ouvrier. Vous dites, "Il n'est plus question de renégocier la dette grecque sur le dos des contribuables allemands ou français." , quand en parallèle ces mêmes citoyens payent depuis des décennies l'accueil d'une immigration massive extra européenne. Les grecs ne méritent-ils pas les mêmes égards, cette politique subversive, supra rigide, qui engraisse son statut, étoupe toutes volitions contraire à sa légitimité. Il y a véritablement un rapport de force, ce duel entre le bas et le haut ne peut-être visible que dans la montée des partis opposés à la grande finance, au diktat européen, les autres qui trop longtemps se sont partagés le pouvoir, perdent progressivement toute crédibilité dans les urnes, la crise actuelle est leur héritage. Il est donc intéressant de noter que l'inflexibilité européenne ne tient pas compte des peuples, cette maîtresse européenne que l'on peut qualifier d'arrogante use de chantage pour appuyer sa domination. Il sera bon de rappeler comment l'ultra européen Nicolas Sarkosy a ignorer le résultat du référendum sur la constitution européenne, on relèvera l'étonnante conjonction qui relie les oligarques attachés à cette fameuse construction. Dans son dernier discours (1), les mots d'Alexis Tsipras ne sont pas moins révélateurs des intentions internes qui maillent les instances européennes: "les pressions sur la Grèce pendant ces négociations avaient eu tout du chantage"..."On était sur un terrain miné, les forces conservatrices (en Europe) ont tenté de nous piéger pour nous conduire à une asphyxie financière"... "le plan de ces puissances était de conduire le gouvernement grec, qui prône la fin de la politique de l'austérité en Europe, à la capitulation". Cette charge critique dévoile un certain profil psychologique et méconnu de l'union européenne, cette manière cavalière me fait penser étrangement à cette gravure de Hans B.Grien (2) dans laquelle on peut voir le grand Aristote dont l'amour qu'il porte à l'hétaïre athénienne, Phyllis, le pousse à accepter d'être chevauché par elle et de se soumettre à ses moindres caprices. Cette gravure qui montre la belle athénienne nue montée en amazone sur le dos du vieil Aristote, nu aussi, a tout d'une scène grotesque. La dépendance de la chair montre ici la grande incapacité du philosophe à se dominer, la beauté gouvernant la sagesse, la raison maintes fois encensé par le vieux philosophe ne semble donc n'être plus que du vent. Tâchez donc, à la suite de cela, de remplacer les deux protagonistes précédents par le peuple grec et l'Union Européenne. Finalement cette dernière agite sa culasse argentée et pose son bel attirail sur le dos déjà trop engourdi du grec, lequel prévoit déjà comme le chypriote de se faire sodomite. Au fond ce nouvel acte d'humiliation empêchera toute autarcie politique, cette nouvelle procréation féminisée pousse avec insolence son bâton de fer pour empêcher le peuple grec de montrer l'exemple. Il n'est cependant pas dit que l'héritage spartiate soit perdu, peut-être seule thérapie qui pourra ruiner les efforts babyloniens de Bruxelles et de Berlin. Il y eu Léonidas et Jeanne d'Arc, il y aura peut-être Aléxis Tsipras et Marine Le Pen, cette résistance de grande ampleur qui s'annonce permettra d'éviter que cette construction ne devienne une colonie allemande.
Antoine Carlier Montanari (commentaire suite à l'article d''Alexandrine Bouilhet dans le Figaro économique daté du 25/02/2015, intitulé "Athènes a dû plier face à la realpolitik européenne.)
(1) Le Point - Publié sur le site le 28/02/2015
(2) Hans B.Grien La beauté donne le fouet à la sagesse
Le Point - Publié le - Modifié le